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Message par Cloud Lun 10 Nov - 16:52



Lumières



[Intrigue] Lumières  Tumblr10

Brulés. A l'acide, par le venin des plantes. Etranglés. Asphyxiés, entre les lianes cruelles. Les hommes blancs délaissés de l’Aura, il y a de cela quelques années, quand l’ancienne prêtresse était encore vivante et que la puissance de Gaia était à son apogée. Dans la mémoire des hommes, les cadavres gisent. Des visages froids, des cris perdus, silencieux, qui jamais ne s’adoucissent. Gaia, Gaia la maudite aux portes du super centre de la ville, léchant les buildings les plus hauts. Ils se rappellent des créatures, des bêtes qui vinrent arracher la gorge de leurs enfants, ils se rappellent les plantes furtives, rapides, sinueuses. Ils se rappellent. Ils se rappellent les tatouages qui naissaient sur la peau de la chair de leur chair. Des regards amoureux, des violences des iris grises. De l’absence ensuite. Les hommes blancs se rappellent, et ce jour comme jamais est un jour de souvenir. Le souvenir des morts. Et, surtout, le rappel d’à quel point l’hégémonie Lux est nécessaire. A l’aube de ce jour funèbre, les paupières sont déjà ouvertes, les pupilles se raccourcissent. Ce sera un jour long, si long. Et une nuit brève, violente, qui semblera durer des années.

Les pas martèlent le sol, saccadés, dans l’air frais du petit matin. Un rythme monotone, rythmé, comme venant d’un seul homme. Alors que l’aube se lève et que les ténèbres déclinent, ils viennent. Les hommes de main d’Obra, sa fière armée blanche, passent de maison en maison. Les portes s’ouvrent sur des scientifiques à l’œil fatigué. Sans attendre, suivi de leur famille, ils prennent le rythme des soldats blancs. Aucune question ne fuse, ni des scientifiques, ni de leurs enfants. Ils connaissent ce jour, ce jour long et surtout la nuit qui s’en suit. Il fait froid, ce ne doit être que le petit jour. Il fait froid, les bottes blanches crissent sur des éclats de gel. L’hiver arrive, l’hiver approche et malgré les lueurs automnales de cette Aurore magnifique, l’hiver est déjà là, il s’est déjà glissé dans les couches d’Obra, il a déjà rongé le cœur des hommes. A la porte de Lux, les hommes s’arrêtent. Certains lèvent les yeux, il vient. Le jour qui se lève sur le reflet des vitres. Aveuglante, scintillante, l’Aurore qui brûle ses rétines. Elle vient, Gaia. Cette créature sans visage qui glace leurs cœurs indifférents. La lumière se fait violence, elle brûle les yeux des hommes, des femmes, qui osent encore regarder le ciel. Le temps est magnifique, comme figé, alors que les hommes s'organisent.

L’Aura, c’est pour l’Aura qu’ils sont là. Les scientifiques entrent dans les pièces sacrées des industries Lux. Là où se naît l’Aura. Au centre d’une pièce gigantesque, constituée d’ordinateurs, une bulle de lumière dense. Ce n’est pas l’Aura pas toute l’Aura, mais c’est son cœur d’étoile, son âme électrique, une partie de son essence. Le reste est au secret, que peu connaissent. Ils sont si rare, ceux qui ont la totale confiance de la famille Lux. Si rares, et si nombreux sont les hommes qui vivent sous sa protection. Au centre, Obra indique la position de chacun, les dernières nouvelles de la forêt. Ils ne sortiront pas, ils ne verront pas le jour, ils programmeront L’Aura jusqu’à ce que la lumière laisse place à l’horreur et que se meurent les derniers rayons de soleil. Ils renforceront cette étrange magiscience, puis, ils resteront, à attendre, que quelque chose se passe. Qu’une fissure s’insinue. L’astre malade se doit d’être pansé. Même si, le mal est fait, les dés sont jetés, ce n’est plus une histoire d’hommes, de femmes, c’est une histoire de puissance.



Des hordes de soldats, rassemblent les vivants dans les tours centrales. L’armée blanche regroupe les hommes. Les éminents sont invités dans la tour Lux, au-dessus même du nid de l’Aura. A travers les baies vitrées d’une immense salle de réception, ils voient les lumières de la ville, ces feux de joies qui cernent leur bulle protectrice. Le jour se couche sur une ville en éveil. Les domestiques de la tour blanche servent du champagne. Aux lèvres des grands de ce monde, il a pourtant un étrange gout amer. Un gout de souffre et de crainte, impossible à chasser. Les coupes ne se vident guère alors que les lumières du ciel déclinent. Il fait bientôt nuit.  Les cœurs se serrent. La lumière faiblit, le soleil se meure alors que l’horreur s’empare des pupilles des hommes les plus fragiles.  Et si, cette fois, cela ne tenait pas ?

La tour blanche, la grande tour de verre de l’entreprise mère, éclaire tout autour d’elle. Elle semble habitée d’une légion d’hommes, de femmes, dans une pauvre fête sans cœur ni joie, orchestrée par la froide Obra. Au centre, elle trône, le visage faussement sûr d’elle. Ses captives, son emblème et son trophée, Aurore et Morgan, se tiennent debout, droites. Mais le cœur n’y est pas. Un étrange malaise enserre la tour blanche. Une étrange sensation de manque et d’impuissance. Alors que les scientifiques remontent et rejoignent les invités de l’impératrice, des regards inquiets les interrogent. Certains sourient, d’autres évitent le contact des pupilles. Ce qui devait être fait, est fait, rien de plus ne peut l’être. Le bastion est prêt à soutenir les attaques.  

Un souffle d’air s’échappe des lèvres d’une étourdie.
-Ca commence.
Et le silence se fait, il n’y a plus personne pour rire.

Des lumières montent de la forêt, la forêt noire, qui effraie leur cœur et souffle leur espoir d’expansion. Des lumières, papillons d’or, tatouages mouvants, pétales de fleur, serpents violents s’avancent vers la bulle blanche et invisible. Et alors qu’ils s’approchent, ils changent de couleur à la frontière de l’Aura devenant alors rouges, rouges sang. Les graines de lumières, inoffensives, translucides, sans matière, glissent partout, créant un brouillard dense, plein de paillettes. D’une lumière funèbre qui fait trembler les cœurs. Ça commence, ils arrivent. Ils cernent l’Aura et la traversent, marquant par leur changement de couleur, l’avancée de la bulle translucide, de l’aura qui recule si lentement, de la menaçante Gaia qui s’approche toujours davantage.

Les perles de lumières sont plus rapides que Gaia, elles se dirigent comme une seule entité vers la tour de verre. Et si l’Aura les dissous, les unes après les autres, certaines réussissent à venir jusque son cœur, à lécher sa surface, et à toucher ses gens. Les formes sanglantes, spectres d’une lumière dense, pénètrent la peau des éminents de Gaia et, se faisant, lancent une décharge électrique au corps qu’ils violent. Une petite décharge électrique, douloureuse une seconde à peine,  mais qui éveille un vent de panique. C’est la première fois que Gaia attaque sans trop se soucier de son avancée sur l’Aura. C’est la première fois que la tour de verre n’est plus le refuge des hommes, mais la proie des griffes acérées de la reine mère.  Et les hommes, soudain effrayés, vocifèrent et reculent. Certains courent, d’autres crient. Une panique s’empare de la foule piquée par les attaques électriques. Certains tombent et se font piétiner, alors que la voix froide d’Obra retenti.

-Que plus personne ne bouge.

Mais, dans l’angoisse générale, nul entends son ordre. Et le champagne, les bris de verre sur le sol ne sont plus que le fantôme de son calme.

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Message par Craig Moffat Mar 11 Nov - 16:17

La Nature est l’Ennemi. Ouais, pour être franc, je ne sais pas trop. Quoi en penser je veux dire. Je ne me rappelle pas de ce jour-là ou nuit-là – je ne sais guère. Le jour de cette attaque de Gaïa. J’ai comme un trou de mémoire et, je dois dire que cela m’arrange bien. Peut-être que c’est ça, en fin de compte, mon cadeau à moi, ma chouette mutation, que mon esprit soit allégé par certains trucs lourds à porter. Voilà que je fais dans la métaphysique. Ça ne me ressemble pas trop. Je hausse les épaules. On vient de frapper à ma porte, ce à quoi j’ai ouvert et répondu, car j’en bien compris par les coups répétés et insistants, que ça devait être important. J’ai reconnu alors les insignes de l’armée blanche. Je leur offre des cernes comme ce n’est pas permis, ainsi que des yeux fatigués par ma besogne et mon train-train quotidien de chercheur. Je baille face aux dires que j’écoute à peine. On m’ordonne de prendre le minimum de mes affaires. Parce que j’ai une tête à recevoir des ordres... ?

Je ferme quelque peu la porte que je laisse entrouverte et je vais chercher une besace et – je ne sais pourquoi, c’est comme mon corps qui me dicte, –  je prends le carnet de notes de mon vieux défunt. Il a bien dû écrire un truc qui m’aidera à comprendre un peu plus ce qu’il se passe ici. J’ai ce genre de pensée à l’esprit. Je sors. Fraîche voire froide matinée ! On me demande si je ne dois pas prendre un manteau tout de même, ce à quoi, de nouveau, je hausse les épaules. Je ne frisonne pas trop, ça me va comme ça, avec des vêtements un peu usés, qui datent d’hier, pas douché pour aujourd’hui. J'ai juste une veste en cuir par-dessus. Le cuir est une valeur sûre mec. J’ai passé nuit blanche sur un travail. Je suis déjà curieux de savoir que je demande ce qu’il se passe et regarde un peu partout, les soldats dans les rues, les personnes évacuées, toutes ces choses. Je demande : « On part ?» Sous-entendu, je questionne là si on sort hors de l’Aura. C’est pourquoi je suppose, on me regarde d’un air bien froid. On me prend pour un scientifique un peu fou avec des réflexions assez bizarres. J’ai l’habitude qu’on me zyeute comme cela. Pour sûr, il ne me répond donc pas, et on finit par me dire de suivre la marche « monsieur ». Monsieur ? Je frotte mon duvet des joues et du menton avec une main. Faut dire que je ne suis pas très bien rasé et que je suis un bon trentenaire. Je m’attendais à quoi ? A ce qu’il me traite comme un gosse ? Je suis bien le seul à poser cette question un peu maladroite… La marche est silencieuse, comme si tous, se remémore un jour en particulier. Ce jour-là, qui moi m'échappe. J'ai comme des images fugaces que je n'ai pas envie de revoir. J’entends chuchoter sur moi : « Il débloque celui-là. Laisse tomber. » Je souris en coin. Lèvres scellées. Ouais c’est ça du con. S’il savait que j’avais cette pensée sur lui !

J’ai de bonnes bottes. Si je ne fais pas trop attention au reste de ma tenue, pour le coup, je connais bien l’importance d’avoir de bonnes chaussures bien chaudes. Je marche d’un pas pressé, alors que c’est du verglas presque sous mes pieds, qu’un soldat m’interrompt d’une main pour que je ralentisse un peu. Il soupire et je le toise. Je dois dire que je n’aime pas trop qu’on me touche comme ça. Je fais bien ce que je veux. Je n’ai pas besoin d’une maman. Mais la masse s’arrête. Il doit y avoir des « embouteillages » humains. Le soldat me quitte pour aller voir si tout le monde se tient tranquille. Je suis très calme. Autour de moi, des gens inquiets, agités, des traits de visages et émois qui rendent le silence insupportable, comme un abcès qu'il faudrait péter. Je décrotte un ongle avec un autre et regarde mes doigts. J’attends. Le soldat revient vers moi et me demande de le suivre parce que « je suis un scientifique ». Il sait lire. C’est bien. Il a vu mon badge. Il sait que je suis un expert en armes biologiques entre autre. Ma tignasse de cheveux foncés se redresse vers lui, pour lui offrir un regard bleu délavé. Je ne dis rien et acquiesce. Je suis donc ce bon gars jusqu’aux portes de l’Aura – ou dois-je dire, « l’Empire » de Lux… ? On me dit d’attendre à l’entrée. Je m’adosse sur la tour. On doit hésiter sur mon cas : v.i.p ou pas.

A vrai dire je m’en fiche un peu…

Il ne faut pas lever les yeux au ciel. Il paraît. Je les lève quelque peu mais les fixe de nouveau au sol aussitôt. Le jour s’est levé. Je sors des lunettes de soleil de ma poche, de veille Ray-ban, et les met sur mon nez. Je reprends la très captivante activité à décrotter mes ongles, ma besace sous un bras, son attache sur mon autre épaule voisine. J’en ai assez d’attendre. Je ne sais même pas pourquoi on me fait attendre. J'aimerai traverser le mur dos à moi. Mon corps semble comme s'y refuser. Je suis inutile à l’Aura. A moins que leur installation soit programmée par des ordis. Je suis l’un si ce n’est LE meilleur codeur. Mais ça se sait guère que pour mes activités par très légales : le hacking. Je m’y connais en électricité et en plein de trucs. Je sais bidouiller. Je vois les autres soldats rassembler les citoyens dans les tours centrales qu’ils passent alors tous devant moi. Quoi ? On m’a oublié ? Hé… les gars… la lumière se fait lourde vous savez… On me prend au final par l’épaule et on me dit de ramener mes fesses au plus vite. « Mais on m’a dit d’attendre ici ! » Je proteste, tout en me laissant embarquer, par un joyeux luron qui en rigole et qui n’en a rien à faire, moi retirant mes Ray-ban pour les filer de nouveau dans ma poche de jean.  

J’arrive au final à une grande salle de réception. Mouais… pour ne pas dire une salle pour rescapés et survivants entassés là. Je marche le long de la salle où les gens s’accumulent, restent debout ou s’assoient, au grès de leurs corps dont ils ne savent plus quoi en faire. Ceux qui regardent par les baies vitrées m’interpellent que je guette moi-même par celles-ci. On est protégé par l’Aura. Un domestique passe près de moi avec des verres de… champagne ?! Sérieux ? Vous croyez que c’est… le moment ? J’en chope un verre au passage. Pourquoi pas ! Ça me rappelle que… : « Où sont les toilettes ? » Ma question paraît malvenue, mais je la trouve tout aussi malvenue que le champagne, alors, le domestique me répond en grimaçant, en désignant l’endroit. Je lui lance clin d’œil et sourire pour le remercier sans doute – je ne sais pas trop ce que fou mon corps, mais j’imagine que c’est cela qu'il veut signifier là. Je ne suis pas gay. Ça doit être ça. Je regarde des lumières étranges dehors, à travers les vitres bien propres. J’ai une main dans la poche de mon blouson en cuir, l’autre occupée avec le verre. Je suis peut-être l’un des seuls à tenir un verre de champagne, en ces heures si sombres, que je ne dois pas passer inaperçu...            

Je détourne mon regard. Je vois une troupe de scientifiques revenir par ici. Et merde ! J’ai loupé le coche on dirait. Je bois d’une traite le champagne et marche vers eux, tout en reposant le verre sur un plateau d’un domestique qui passe par là. Quelle vie pas terrible, pour ne pas dire de chien, quand on y pense, d’offrir des coupes de champagne en un moment si… Je ne vois même pas où trône Obra, ô la grande impératrice. Je m’en rappelle plus très bien le sens de la hiérarchie par ici. Je ne reconnais guère que les vestes blanches qui m’interpellent à cet instant-là précis. J’arrive près d’eux mais ils filent déjà que je les laisse au final partir en troupeau, et regarde en fin de compte d’où ils sortent. Quelques murs à traverser… Je me détourne de ces murs et observe les environs. Ils vont comme des moutons bien éduqués, ces scientifiques, voir l’impératrice. Mon badge est toujours autour du cou, que le soldat qui m’avait interpellé me retrouve enfin. Mais, à vrai dire, moi je n’ai pas trop envie plus que cela de le voir, que j’en profite qu’il soit alerté par un citoyen maladroit lui fonçant dedans, afin de m’éclipser moi et me mêler entre des groupes de gens. De toute manière…  

-Ca commence.

Je me faufile pour revenir plus près des baies vitrées, sans aucun « pardon » ou « excusez-moi », ces trucs d'éduqués ce n’est pas pour moi, dans l'intérêt soudain de voir mieux ces lumières. Je bascule quelque peu le visage au grès de certaines lumières mouvantes, comme formant des constellations ou des dessins, puis remets tête plus droite, avec un air sérieux. Ces lumières deviennent de sang lorsque trop belliqueuses elles se rapprochent. Il n’en reste plus alors que des cendres de lumières. Si l’Aura va tenir ? Ça doit être la question que tout le monde se pose. Alors pourquoi je me demande : « Hé, c’est quoi ces trucs ? » Et puis, soudain, je recule quelque peu et de quelque pas. Il y a comme, des réactions électriques dans le coin, que les gens s’affolent un peu et pensent tous à l’apocalypse. Elle a déjà eu lieu, c’est bon, calmez-vous ! Quelle idée de tous nous rassembler là… C’est pratique pour tirer un trait sur l’humanité une bonne fois pour toute. Moi c’est ce que je me dirai, si j’étais La Nature. J’ai bien envie de me faire la malle. Alors que je détourne le dos de ce spectacle charmant à effets de lumières et bruits stridents, c’est comme des griffes électriques qui acèrent la tour et une lutte entre l’Aura et Gaïa, que je me retourne à demi, juste pour voir, interpellé. C’est l’affolement partout et de toute part. Je ne bouge pas d’un pouce et ce, malgré les décharges électriques, car je juge bon de me rendre intangible un moment, non sans penser qu’une jeune femme un peu niaise coure et, au lieu de me heurter, me traverse et se vautre sur le sol. Je soupire agacé. « Vous pourriez regarder où vous mettez les pieds. » Je crois que je lui ai fait peur plus qu’autre chose, car elle se relève et coure, agitée, pour se ruer plus au fond de la salle de réception. Je sors une cigarette, une roulée de ma composition, avec mes plantes avec mes engrais de ma composition, et un briquet abîmée pour l’allumer. Une voix froide tente de calmer le jeu.

-… ne bouge.

J’en entendu qu’un morceau de phrase dans le brouhaha et mon esprit, je dois bien l’avouer, quelque peu choqué et bouleversé mais, disons, à ma manière. Je ne bouge déjà pas. Ça me va bien, l’impératrice. C’est un peu l’apocalypse dans le coin que j’observe, les deux mains dans les poches, la cigarette entre les lèvres. Elle brûle et des cendres consument cette dernière, que j’omets de lui retirer ces amas de poussières qui s’accumulent. Vous vous attendiez à quoi d’autre de l’humanité ? Qu’ils allaient garder têtes bien hautes ?  Je ne sais pas si j’ai le droit de fumer ici, mais, à vrai dire, je ne pense pas qu’on va me le reprocher, et qu’on allait remarquer que je venais de me rouler une drogue douce… Il y avait plus urgent ! Et, si c’est là la fin du monde, je pense que j’ai le droit de m’accorder un dernier délire ! Je décide de me ne pas rester là où je suis, soucieux de me faire plus discret, et de marcher – toujours marcher – en évitant les affolés, pour me frayer un chemin vers un mur, histoire de m’y adosser, sur, c’est délibéré, le fond de la salle de réception qui m’intéresse le plus : les murs qui mènent vers de là où les scientifiques sont sortis… Si je pouvais voir un peu à quoi ressemblent les installations de l’Aura… ! J’avoue que la curiosité me pique. Je profiterai de la panique...

Mais... Je ne sais pas pourquoi, je reste dans la salle, et m’adosse sur mon mur choisi pour l'occasion. Je regarde de loin les baies vitrées, et, très vite, je fouine dans ma besace et sors un manuscrit abîmé, cigarette d’où j’évacue les cendres sur le sol (ils n’ont pas de cendriers !). Je tiens entre les mains le carnet de notes de mon vieux. Je crois bien qu’il a dû noter un truc quelque part, sur des dessins de lumières – ou un truc de ce genre. Ma cigarette est encore les doigts. Je prête bien attention de ne pas brûler les pages. Je me laisse glisser le long de mon dos et du mur jusqu'à m'assoir par terre. Mes genoux servent de support au carnet de notes. Je dois dire que j’ai menti : je n’ai pas pour le moins du monde, envie d’aller aux toilettes. J’aime bien savoir où je suis et par où je pourrai m’échapper. Lorsqu'on lit un livre, dans un endroit public, je suppose qu'il n’y a pas 36 raisons : on s'évade à sa manière, on s'échappe de l'instant présent... Tiens, je tombe sur cette page avec ces histoires de tatouages...  


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Message par Invité Mar 11 Nov - 17:45

Elle savait que les gens seraient bien habillés, polis, policés.

Dans les événements sociaux, il faut faire comme les autres.

La septième fille de la fratrie avait appris de ses sœurs comment faire. Ce qui fait une silhouette de femme. Une taille marquée, des seins dessinés, des épaules étroites, des jambes longues, du maquillage, des bijoux.
Elle a vu les filles que l’on traitait de ‘putains’ et celles que l’on traitait de filles ‘bien’.
Les seins ne doivent pas être trop dessinés, les jambes ne doivent pas être trop dévoilées, le maquillage ne doit pas être trop lourd, les bijoux ne doivent pas être trop visibles.

Ange a mis une longue robe blanche cintrée, des talons, du rouge sur les lèvres, du noir sur les yeux, des diamants minuscules autour du cou et à ses lobes d’oreilles.

Dans la foule, Ange est comme les autres. Juste plus blanche.

Sa mère lui avait dit que c’était bien. Que le blanc était sa couleur, que les femmes doivent avoir un style, que son style, c’était la pureté. Ange a l’air pure, Ange a un style, sa mère dirait que c’est bien.

C’est bien, elle fait comme les autres.

Dans la foule, des gens crient. Des gens courent.

Crier et courir sont les actions de la peur.

Dans les événements sociaux, il faut faire comme les autres.

Doit-elle avoir peur ?

Ange est membre de l’armée. L’armée protège les gens. La peur diminue les capacités de protection. Elle est membre de l’armée mais elle n’est pas en service. Le droit ne sert à rien pendant la nuit de Gaia.

Doit-elle avoir peur ?

Les gens la voient, les gens la reconnaissent. Elle ne peut pas ne pas décider.

Un juge, c’est une image publique. Préserver l’image de Madame la Juge.

Un juge, c’est la loi, c’est la décision, c’est la préservation de l’humanité. Un juge ne peut pas ne pas être humain. Elle doit montrer des émotions.

Elle marche vers les fenêtres. Elle a vu les grains de lumière y pénétrer. Elle sait qu’elle sera touchée.

Mais les grains de lumière n’ont tué personne. Elle n’en mourra pas. Ses tripes ne réagissent pas à la peur de la mort, car il n’y a pas de risque de mort. Pas a priori.

Elle veut être touchée. Elle ne peut pas montrer d’émotion si elle n’est pas touchée.

Si elle montre de la peur sans être touchée, les gens diront que Madame la Juge a cédé à la panique. Qui ferait confiance à un membre de l’armée qui panique ?

Si elle ne montre jamais de peur, les gens diront que Madame la Juge est inhumaine. Qui ferait confiance à un juge inhumain ?

Mais elle ne peut pas s’avancer vers le danger sans trouver une raison. Si elle s’avance vers le danger sans raison, les gens diront qu’elle est insensée. Qui ferait confiance à une femme insensée ?

Que se passe-t-il ?

Demande-t-elle d’une voix douce. Elle court un peu.

Montrer qu’elle a une raison d’aller vers le danger. Montrer qu’elle est concernée.

Elle est concernée. Elle n’a pas besoin de ses algorithmes intérieurs pour savoir qu’elle est concernée. Elle veut la justice pour le bien de la société. Et ces lumières, là, ces petits points de blancheur, dérangent sa société.

Un grain la touche. Son épaule.

Aie !

Elle crie. Une étincelle dans son corps. Une douleur en forme de réseau. Une faible douleur, en réalité.

Les femmes sont supposées être faibles physiquement, n’est-ce pas ?

Elle entoure ses bras fins, nus, autour d’elle-même. Attitude des femmes qui se protègent. Qui sont faibles. Elle ouvre ses yeux grands, ses sourcils plus hauts vers le milieu du visage. Regard d’une femme surprise et apeurée.

Elle se tourne vers le reste de la salle.

Elle veut crier qu’il n’y a pas de danger. Elle ne peut pas crier trop fort. Pas tout de suite. Elle doit montrer qu’elle a un peu peur, un peu mal.

Les grains de lumière ne tuent pas !

La voix a à peine porté. Elle doit recommencer.

Quelques gens semblent moins affolés. Pas beaucoup, en réalité.

LES GRAINS DE LUMIERE NE TUENT PAS !

Elle a crié plus fort. Bien plus fort. Bien plus lentement. Cette fois, plus de gens l’ont entendue. Certains continuent à courir. A être ridicules. Car c’est ridicule de courir quand le danger n’est pas meurtrier. Sa société se couvre de ridicule. Près d’elle, un grain de lumière volète.

Un envoyé de Gaia. Un grain de lumière. La cause du ridicule. Elle voudrait que sa société ne soit pas ridicule. Elle voudrait que le grain de lumière soit détruit.

Elle avance sa main vers le grain de lumière. Elle referme son poing sur lui. L’électricité parcourt son corps. Ange serre les dents. Elle écrase le grain de lumière.

Un homme s’approche d’elle.

Madame Solange ? Je vous ai rarement vue rageuse…

C’est Loïc, de son service d’enquêtes des mœurs.

Oh, oui, parfois…

Répond-elle dans un souffle.

Elle n’aurait pas dû avoir ce geste.

Je dois vous abandonner, je vais voir si je suis utile à quelque chose…

Elle prend congé de lui, rapidement. Echapper à ses questions, à son regard.

Près du mur, elle voit un homme qui lit un livre. Il n’a pas peur comme les autres. Elle ne comprend pas pourquoi.

Dans les événements sociaux, il faut faire comme les autres.

Elle s’approche de lui.

Excusez-moi… Vous n’avez pas peur comme les autres ?

Peut-être que lui aussi, a un algorithme qui décide des émotions. Son algorithme est peut-être cassé ?

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Message par Craig Moffat Mar 11 Nov - 20:03

Ces histoires de tatouages donc. On m’a coupé voyez-vous. Ceci-dit, j’avais déjà tourné la page plus loin sur des feuilles vierges de toutes écritures, et sorti un stylo à encre rechargeable. Croyez-le ou non, je vis comme si les ressources sont limitées, et elles le sont, même si, pour les riches, ils en ont pas trop plus que cela conscience je suppose. Une plume donc, bien que moderne, et usée. Qu’est-ce que je fais au juste ? Je note mes premières observations. Ça passe le temps… J’écris :


    En ce jour de l’an… (Merde ! Je ne sais plus quel jour on est. J’ai oublié ! Je rature, ce n’est pas important, les dates, les saisons suffiront). En ce jour de l’hiver, nous avons été évacués par l’Armée Blanche à la Tour de la famille Lux. On nous a rien dit. L’Aura nous protège d’une nouvelle attaque de ce que l’on nomme Gaïa. La Nature. Et, il semblerait qu’en ce jour, elle attaque par des lumières. Lumières étranges puisqu’elle saignent et se réduisent en cendre au contact, mais ce n’est qu’une hypothèse, de l’Aura et de son aura qui nous protège. J’ai observé que les lumières forment des points que l’on peut relier entre eux comme des constellations, des images, des dessins. Si mon esprit a cherché à les relier, c’est peut-être mon imagination, mais je n’en suis pas convaincu, car au gré du vent - ou de leur déplacements ? - les points opèrent à des translations qui me paraissent quasi-parfaites : la forme reste et persiste. Je me demande si les lumières  (Non ! C’est stupide ! Allez, écris tes hypothèses, ce n’est que des hypothèses !) ne cherchent pas à communiquer à travers ces formes ? Est-ce des organismes vivants ? Il n’y a guère que des organismes vivants qui saignent. Il doit y avoir de la chair dans ces grains de lumières, pour qu’ils se réduisent en cendres. Je fais toutefois peut-être erreur.


Ça fait froid dans le dos lorsqu’on y pense… Vous y croyez, vous, des lumières de « sang » ? J’avoue que je ne peux contenir mes mains qui se mettent à tenir ferme le carnet de notes que je viens de reprendre là, à la suite de mon vieux qui n’est plus de ce monde. Je m'agrippe comme un instant dessus. Il a été tué… ce jour-là. Le jour de, vous savez, de l'attaque précédente. Je ne vous l’avais pas dit ? Bah vous le savez désormais… Les dernières pages de son journal, ce carnet entre mes mains, elle concerne cette attaque-ci, la précédente. Douce ironie du sort. Je reprends donc par l'attaque suivante. Son carnet, je l’ai ramassé, près de son cadavre, et des soldats de l’armée blanche. Non. En fait. Ce souvenir est inexact. Ne me demandez alors pas pourquoi je n’aime pas plus que cela l’armée blanche. Je sais qu’ils nous protègent, les soldats, mais ils n’ont pas su protéger mon vieux. Pourquoi ça me revient… ? Je ne me souviens de rien à part de ramasser ce carnet. Par terre ou de la main de quelqu'un ? Ce n’est qu’une sensation de me dire que, forcément, le cadavre de mon père devait être là, dans les parages… ou est-ce l’armée blanche qui m’a rapporté ce carnet… ? Je ne sais plus.

Je reprends l’écriture de mes observations avec sang-froid. L’esprit serein. Chacun réagit comme il l’entend à la peur et toutes ces décharges électriques. Il pourrait m'en venir dans mon dos, sur ce mur, mais je n’y crois pas vraiment. Je suis au plus près du cœur de l’Aura, non ? Ce n’est qu’un postulat, mais il faudra du temps pour que les décharges électriques pénètrent partout. Et, les lumières, elles se déchirent face à l'Aura, non ? Je dois noter cela aussi… à propos des décharges électriques.     


    Des décharges électriques – ou un phénomène y approchant – se sont déclarées. Elles sont concentrées sur les vitres, comme si, peut-être, les lumières pénètrent l’Aura. (Je rature) On ne sait si les lumières et les décharges électriques sont deux phénomènes dépendants ou indépendants ou dans des relations de causes à effets. Étant donné que les lumières « de chairs » paraissent mourir à la rencontre de l’Aura, il se pourrait bien que les décharges électriques soient de l’Aura. Ironie du sort, notre propre moyen de protection nous attaquerait là peut-être. Ce qui confirme cette hypothèse, c’est que l’impératrice ne paraît pas soucieuse de ces subites apparitions électriques – mais a-t-elle le droit de se montrer inquiète ? Si ma supposition est erronée, c’est peut-être les lumières qui réussissent malgré tout à traverser l’Aura…  


- LES GRAINS DE LUMIERE NE TUENT PAS !

C’est qui cette folle ? Je lève un brin ma tête ébouriffée, presque gêné. On ne crie pas comme ça voyons… même Edison n’a pas dû crier autant lorsqu’il a inventé l’électricité. Loué soit Edison. Je ne vais pas vénérer un Dieu mais lui je pourrai peut-être bien ! Pourquoi parle-t-elle de grains de lumières… ? Je hausse les épaules. Au moins, je l'ai entendu malgré le brouhaha. Bon, si elle le dit ! Ça doit rassurer le gens... Je reprends l’écriture.


    « LES GRAINS DE LUMIERE NE TUENT PAS !! » D’après le témoignage d’une jeune femme qui a l’air d’avoir été atteint à l’instant par des grains de lumière qui auraient donc traversé les vitres. Aucune idée où sur son corps et le pourquoi du comment - mais elle est proche des vitres. Je suis un peu plus éloigné. Il est probable alors que des lumières – ou du moins des grains – arrivent au terme de leurs cibles : nous. Les lumières sont-elles des espèces de missiles à têtes chercheuses ? Ont-elles une conscience alors, ou un système de guidage ? Un coupable à l’autre bout ? Gaïa ? Sommes-nous face à un seul coupable ou plusieurs coupables ? Ça revient à se demander qui est Gaïa. On doit s'écarter des réflexions métaphysiques. Bien que, pourquoi Gaïa attaque-t-elle en ce jour-ci ? Qu'essaye-t-elle de nous dire ? Son acte est-il sans raisons ou non ? Des grains de lumières donc – des résidus – soit entiers ou de cendres - excepté si la victime a des antécédents psychiatriques ou qu’elle est prise de panique à croire à des grains de lumière. Peut-on quantifier les masses ? Peut-on programmer alors pour l’Aura, son bouclier de manière plus appropriée, en évitant le gâchis ? (Ce n’est pas mon boulot… Je double rature !) L'Aura fonctionne-elle par électricité...?


Ce n'est pas mon boulot, mais ça m’occupe ! Si seulement je connaissais l'installation de l'Aura... Pourquoi mon corps n'est pas complice pour le coup ??! Il pense encore que c'est mal, que c'est pour mon intérêt personnel ? Je pourrai pourtant vérifier cette supposition... Non, c'est trop tard, si j'aurai voulu le faire, il aurait fallu que je profite de la panique générale, lors du tout début de l'attaque... Je commence à dessiner les images que j’ai vues, les dessins dans le ciel, ou, plutôt, l’antre-ciel en va dire, l’horizon. Je sais dessiner. Je dois tenir ça de mon père, le cartographe, et puis, en science, on dessine pas mal, on fait des schémas. Nos dessins sont effrités de toutes émotions, au nom de la clarté et de la pédagogie, et, de toute façon, c'est comme si il m'est impossible de me laisser aller à quelque chose de plus artistique...  

- Excusez-moi… Vous n’avez pas peur comme les autres ?

Excuse-moi ? Pourquoi elle s’excuse d’aborder quelqu’un ? C’est vrai qu’on a le temps de s’excuser en ces temps si sombres. Ça doit être pour la forme. Je devrai m’en inspirer. Quoi que, pour être franc, ça m'étonnerait que je retienne. Je la regarde du coin des yeux, levant les yeux. C’est celle qui prétend que, je cite, « Les grains de lumière ne tuent pas. ». Peur ? Je fronce les sourcils à ce mot prononcé par la jeune femme. Je finis par sourire en coin, lèvres scellées, et l’efface de suite. « Comme les autres » qu'elle avait dit …? Quoi ? Je suis si différent que cela ? Mon esprit allégé – bien malgré moi - de certaines pensées, puisque mon corps les encaissent pour moi ? Un truc comme ça. C’est ma définition des trous de mémoires oui. Il vaut mieux que j’en ai une approche optimiste. Je reprends mon dessin tout en lui répondant avec une grimace du scientifique froid et raisonné.  

- Je n’ai pas assez d’imagination pour avoir peur.

La peur est un excès d’imagination. Ou, aussi, si tu préfères, la peur c’est pour les lopettes ! Ce n’est pas tout à fait vrai, que je n’ai pas peur, puisque je l’évacue là, ma peur, en m’occupant l’esprit, à écrire. Je pense à autre chose. Je fume ma cigarette, enfin, mon pétard quoi, et la regarde de nouveau après une bouffée, pour préciser mon propos avec implication – je ne sais du scientifique ou de l'ethnologue sur le moment... du scientifique ou du chercheur qui retrace l’histoire d’une humanité qui va peut-être se consumer en ce jour. Il n’y a aucun trouble dans ma voix pourtant, bien claire comme mon regard azur.  

- Si je prends le temps de décrire avec exactitude ce qui se passe ici, ça pourra peut-être aider…  

Nous aider à l’avenir ou aider les survivants. Alors que je lui dis ça, les soldats tentent de gérer comme ils le peuvent les citoyens, les civils, plus alertés par la situation dramatique. Les décharges électriques retentissent encore comme des éclats de foudre un peu partout, de-ci de-là. Peut-être même que j'ai eu une mauvaise idée à me mettre ici, si les décharges proviennent de l'Aura... Mais bon, passons ! Je lui montre mon carnet de notes, sa double page sur laquelle il est ouvert, avec le : « les grains de lumière ne tuent pas » en lettres capitales, et désigne même cette phrase par mes doigts.   

- Regardez. Vous êtes dedans.  

C’est censé être de l’humour ça – pour la faire rigoler quoi. C'est dit sur le ton : « souriez, le petit oiseau va sortir ». Euh, pourquoi on dit ça déjà...? Je ne sais plus. Bref : un ton amusé et même ironique. Je remets le carnet sur mes genoux et cuisses, et continue à dessiner les symboles que j’ai aperçus. Je dois vite le faire. Je ne fais pas confiance en ma mémoire. J'imagine que vous vous doutez bien pourquoi. Je dois vraiment paraître comme un autiste, avec mes jambes pliées, adossés là, à écrire et dessiner. Autiste ou chercheur fou : au choix. Je suppose qu’en bougeant et le dégageant un peu de moi, mon badge d’expert en armes biologiques s’est davantage dévoilé. J’ai l'habitude de tenir mes nerfs dans des situations délicates : manipuler des armes biologiques ou chimiques, ça aide. Elle a dû voir ma double page actuelle donc, avec mes observations écrites et surtout – parce qu’on voit plus vite des images - les dessins que je suis en train de faire et que je reprends.

- Et vous ? Vous vous jetez dans la gueule de Gaïa… ? Ça vous arrive souvent ? Vous ne pourriez pas le refaire ? Histoire que je puisse valider votre hypothèse…

Ceci est un autre propos ironique. Mais n’empêche, on ne peut pas valider une supposition sans la vérifier plusieurs fois et sur plusieurs personnes. Les joies des expériences voyez, sur l’échantillon le plus large possible de personnes. Je m’attends à ce qu’elle me gifle pour mon insolence. Le truc normal. Les femmes me giflent pour moins que cela. Mais je ne suis pas à sa hauteur, vu que je suis assis. Cela n’empêche ? Je la regarde comme en attendant presque qu’elle me prenne par le col, puisque, je viens tout juste de remarquer son insigne de l’Armée Blanche, en relevant les yeux. Je lâche alors un rire étouffé et garde un sourire. Après tout, j’ai un peu de drogue dans le sang… et je sais que je pourrai me rendre intangible. Mais je ne pense pas que je le ferai à vrai dire. Je l’ai déjà bien assez fait par mégarde, mon corps ayant veillé à me protéger des décharges électriques. Ma cigarette est presque terminée entre mes doigts d'une main. Je l'écrase donc sur le sol.    

- L’Armée blanche, hein ?

A vrai dire, je ne sais si je reste assis, fidèle à ma technique du moindre effort, ou si j’ai « peur » comme elle dit si bien. Disons que je lutte bien contre la peur si elle est présente en moi. Et elle, pourquoi elle me demande ça ? Elle prétend ne pas avoir peur ? Elle est suicidaire ? J’imagine qu’elle n’aurait pas été dans l’Armée blanche si ça aurait été le cas. Ils doivent passer des tests psychologiques, non ? Ce qui, du coup, rend ses dires plus plausibles. Les grains ne doivent pas faire de mal. Peut-être perdent-ils forces dévastatrices par la traversée l’Aura ? Un genre de twist de leur nature chimique ou biologique – ou parce qu’on a affaire à des résidus. On pourrait presque lever l’Aura alors, non ? Je déconne. Les lumières « de chairs » paraissent dangereuses et belliqueuses. Peut-être ne veulent-elles pas nous attaquer nous alors… mais l’Aura. Je rature le « nous » et marque en marge : « Aura ? », bien que restant attentif à mon interlocutrice. Je sais faire plusieurs choses à la fois... A qui j'ai affaire au juste... ? Ouais, je suis méfiant, je sais bien, je sais bien...



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Message par Saphyr Reynarth Mar 11 Nov - 20:59

Éternelle démonstration de force. Chaque année les deux antagonistes déployaient leur puissance et se confrontaient, mesurant leurs techniques, leurs pouvoirs. Uniforme blanc au milieu d'une marée immaculée. Ce matin-là, Saphyr participa au rapatriement des habitants vers l'ombre protectrice des tours centrales. L'atmosphère singulière de cette journée se faisait ressentir tandis que Saphyr frappait aux portes. Une sorte d'attente, de respiration suspendue alors que l'hiver déploie son manteau sur la cité. La jeune femme n'avait pas besoin de s'éterniser en explications auprès des civils, la mécanique était huilée, les gens prenaient leurs possessions et rejoignaient leurs semblables dans la procession.

Une fois arrivés au cœur de la cité, les scientifiques furent orientés vers les salles abritant les mécanismes de l'Aura pour se préparer à la soirée à venir. Saphyr se retrouva affecter dans la tour principale, celle où Obra Lux conviait ses fidèles alliés. Positionnée près d'une des entrées de la salle, elle avait une vue d'ensemble des lieux. Observant le ballet des serveurs, elle trouva incongrue cette distribution de champagne mais cela ne l'étonnait guère venant de l'Impératrice Blanche. Celle-ci aimait montrer qu'elle contrôlait la situation. D'ailleurs, Obra affichait un calme apparent, entourée par sa fille et sa prisonnière. Saphyr observa cette dernière, car c'était pour elle que Gaïa déployait ses forces et testait les résistances de la cité blanche.

Voyant les gens s'approcher des baies vitrées, Saphyr tourna son attention vers l'extérieur. Étranges lumières jaillissant de la forêt, ballet fascinant s'il n'était synonyme de confrontation, l'Aura fit ce que les habitants attendait d'elle bien que certains papillons la traversèrent. Ces lucioles n'étaient pas inoffensives comme l'attesta la panique qui gagna l'assemblée alors que les lumières délivraient leur décharge électrique. Saphyr n'y échappa pas, glapissant sous l'impact mais elle ne succomba pas à la panique, un soldat était habitué au stress du champ de bataille. Elle était presque un îlot de calme au milieu de cette débandade. Elle créa rapidement une protection autour d'elle, incertaine quand à son efficacité face à ces grains de lumière. Le résultat fut probant quand les lucioles vinrent s'écraser sur son bouclier, se dissipant comme sur l'Aura. Par précaution, elle étendit cette protection à Obra et aux personnes dans son cercle immédiat, tant que celles-ci ne s'éparpillaient pas. Il n'y avait pas de danger mortel, comme le signalait la magistrate Solange, qu'elle connaissait de vue et qu'elle finit par entendre au dessus du brouhaha.  Même si le danger n'était pas immédiat, Gaïa continuait d'avancer, ces lucioles n'étaient que son avant-garde.

Saphyr s'approcha des baies et appliqua ses mains dessus. Elle pouvait générer un champ de force autour de la structure du bâtiment pour leur étage, mais parviendra-t-elle à l'étendre à l'ensemble de l'infrastructure ? Elle n'avait pas encore tenté l'expérience avec la tour Lux mais si cela pouvait protéger le cœur de l'Aura, alors elle le fera... Au moment opportun pour ne pas épuiser ses réserves ou sur ordre. Elle continua d'observer l'avancée de leur ennemi du soir. avant de tourner son attention sur Obra., attentive. Des groupes se formaient maintenant qu'un semblant de calme était revenu. Saphyr aida quelques personnes à se relever mais ne s'éloigna guère des baies.


Dernière édition par Saphyr Reynarth le Jeu 13 Nov - 13:08, édité 1 fois

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Message par Invité Jeu 13 Nov - 0:31

- Regardez. Vous êtes dedans.  

Sa phrase est dedans. Elle approche son visage du carnet de note. Pas de dédicace. Juste sa phrase. Ses mots. Elle pince les lèvres. Elle ne sait quoi en penser. Le livre lui rappelle les livres d'enfants. Sans les illustrations. Elle veut toucher, pour sentir si l'écriture s'enfonce profondément dans le papier. Comme dans les anciens livres d'enfants. Mais il referme le carnet avant.

- Et vous ? Vous vous jetez dans la gueule de Gaïa… ? Ça vous arrive souvent ? Vous ne pourriez pas le refaire ? Histoire que je puisse valider votre hypothèse…

Elle plisse les yeux. Le regarde à travers la bande de réalité qui lui reste entre les paupières. Un homme qui envoie une femme à la souffrance. Ouvertement. Elle hésite entre impolitesse, désempathie, foutage de gueule, perte de la réalité.

Il est assis, il écrit, quand tout le monde a peur. Il devrait avoir peur. Ou, au moins, se sentir concerné.

- Vous êtes scientifique, sacrifiez-vous pour la science. Et vous devez avoir un réel problème dans le calcul de vos émotions.

Il est mal habillé. Pas bien habillé comme les autres, en tout cas. Il a un problème d'implication, d'émotions. Un robot cassé? Jeté à la poubelle? Elle approche son visage plus près de lui. Mais il a bien la peau un peu brillante sur le nez et le front. Des débuts de poils irréguliers le long de la machoire. Si c'est un robot, il est très bien imité. Un créateur de robot aussi bien imité ne laisserait pas sa machine se détériorer. Ce n'est probablement pas un robot.

Qu'est-ce, alors?

- L’Armée blanche, hein ?
- Oui, d'ailleurs je vous arrête. N'essayez pas de vous échapper. Je donnerai votre signalement à l'armée.

Quelqu'un touche son poignet. Elle se retourne. C'est un toucher souple, doux. Ce n'est pas un toucher de panique, ni d'agressivité. C'est un toucher qui reste quelques secondes sur le poignet.
Quelqu'un la cherche, l'a trouvée, attire son attention.

- Loic? Mais...
- Regardez...

Le "jeune" Loic pointe une soldate près des baies. Autour d'elle, les grains de lumière deviennent bleus. Ils volent dans l'air comme des lucioles affamées. Mais quand ils touchent les gens, il n'y a plus de cri de surprise ni de douleur.

- Son pouvoir a un effet sur la lumière.
- J'ai vu.

Elle pointe l'homme au livre.

- Arrêtez-le.
- Euh d'accord. Quel motif?
- Outrage à magistrat. Mais ne le brutalisez pas, je veux juste le retrouver ensuite pour l'analyser. Il m'intéresse.


Loic regarde l'homme au livre mal habillé. Assis. Avec son livre.

- Vous intéressez Madame la Juge???

Loic semble plus étonné que réellement vindicatif. Loic est un bon élément, mais pas très belliqueux. Un peu trop bonne pâte, en réalité, pour faire un bon soldat.

Mais Ange ne l'écoute pas. La soldate a une mutation intéressante pour la société blanche. Un pouvoir de protection. Un pouvoir qui pourrait servir à tant de chose.

Elle marche rapidement vers un gradé de l'armée qui s'occupe de canaliser la foule angoissée. Elle le hèle par le bras.

- Je suis la juge Solange. Avez-vous des soldats avec des pouvoirs d'amplification de mutation?

A son tour, elle montre les lumières bleues qui ne font plus mal.

- Oui, un seul en service dans cette tour...
- Réquisitionnez-le ici et prévenez votre hiérarchie que vous avez un soldat qui peut rendre les grains de lumière inoffensifs.

Le gradé part en vitesse vers une sortie de secours. Sans doute pour obéir.

Ange s'approche de la soldate à la mutation si étonnante...

- Votre mutation nous sauve. Je suis la juge Solange pour l'armée. J'ai demandé qu'on nous envoie des soldats qui pourront amplifier votre mutation. Combien de temps pouvez-vous tenir? Jusqu'à quelle ampleur? Quel est votre nom?

Quelques minutes passent. Certaines personnes ont vu la lumière devenir bleue. Elles se sont réunies derrière la soldate en train de protéger le niveau de la tour.

Des bruits de pas lourds. Trois soldats arrivent en courant.

L'un d'entre eux s'approche des deux femmes. Salut militaire.

- San Doyle. J'ai une mutation qui amplifie les effets des autres mutations. Vous m'avez demandé?
- Oui s'il-vous-plait.

S'il-vous-plait... Parce qu'elle n'est pas sa chef. Elle est dans le juridique, le légal, la loi. Il semble être soldat combattant. Il est dans la guerre, le terrain, la mêlée.

San est jeune. 22 ans, tout au plus. Un visage presque adolescent, encore. Des cheveux courts, blonds. Des yeux blancs. Sans doute un effet secondaire de sa mutation.

- Jusqu'à quel point pouvez-vous aider le soldat Reynarth à nous protéger des grains de lumière?

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Message par Craig Moffat Jeu 13 Nov - 1:41

Oui je ferme mon carnet. Elle croyait que j’allais lui faire la lecture aussi ? Bah voyons ! Mes recherches sont confidentielles madame ! Les femmes ont lutté pour l’égalité des sexes. Je ne vois pas pourquoi je me montrerai plus aimable avec le genre féminin. Et je ne vois pas d’où je ferai preuve de gentillesses avec une armée ! Je ne cire pas les pompes moi. Elle me répond qu’en tant que scientifique, je devrai me sacrifier pour la science et que j’avais un problème avec mes émotions.

- Je dois rester en vie. Le don de cerveau ça n’existe pas (elle te monte au cerveau celle-là ?). Et pour votre gouverne, les émotions, ça ne se calcule pas et ça ne se calculera jamais.  

D’où elle va m’apprendre mon métier et les émotions ? Surtout que... les émotions... ça n'a pas l'air d'être son fort...J’ai déjà sacrifié mon corps pour la recherche, mais je le fais de manière intelligente moi ! Mon ton n’est pour autant pas vraiment agressif. Je suis, disons, arrogant, certes, mais ma voix reste calme et froide. C’est du sarcasme. Je trouve qu’elle se rapproche bien trop de moi pour m’examiner. On n’est pas au zoo !  Elle m’annonce en fin de compte qu’elle m’arrête. J’affiche un léger sursaut et un air interloqué. Je me ravise très vite ensuite et, un peu dans la drogue peut-être, me détends et souris en coin. J’avais envie de lui dire : « vous avez que ça à faire… ? » Elle conseille de ne pas tenter une évasion. Je lâche mon sourire pour des traits fermés et un regard azur qui vire au grisant. Je grommèle à mi-voix :

- Où voulez-vous que je m’échappe…

Aux toilettes ? L’armée blanche connaît déjà mon signalement pour faits de hacking… J’ai comme un brin de moquerie en moi. Je la regarde et hausse les épaules. Elle est marrante. Elle est cool. Continuez comme cela ma chère. Elle rigole pas des masses n'empêche... Je vois déjà se ramener un autre de l’armée blanche. Loïc ? Et pourquoi pas Balthazar ! Je suis sa désignation à Loïc. Les grains changent de couleur autour d'une soldat encerclée par des résidus de lumières – qui virent au bleu ?! On dirait des lucioles. Je fronce un sourcil et entrouvre un peu les lèvres. Mais, je reste assis. Faut pas déconner ! De toute façon, on m’a dit de ne pas bouger ! Écrire, ce n’est pas s’échapper, hein ? J'ai le droit madame ? Il me reste de la place sur ma double page entamée :


    J’observe (oui JE- OBSERVE. Rien à fichtre de Loïc !) une soldat qui, près des vitres, est entourée de grains de lumières. Ces grains virent en une autre couleur : les tons bleus. La couleur est un indicateur utile comme il peut induire en erreur. Une variation des ondes ? Ces résidus de lumières sont comparables à des lucioles. Les lumières ne mourraient donc pas au contact de l’Aura. Le fait qu’elles saignent et se blessent – se sacrifient ? – signifient qu’elles ont la volonté ferme de percer à travers l’Aura quitte à se blesser. Un organisme vivant face à la souffrance ne ferait pas ça. Il tâterait ce à quoi il se heurte. Il chercherait une autre ouverture. Il est aisé de supposer alors que les lumières sont guidées – téléguidées – par une conscience belliqueuse – qui donne les ordres. Ce ne sont là que des hypothèses. Les lumières réussissent donc à passer outre l’Aura. Elles gardent un comportement guerrier mais sont inoffensives. On peut supposer qu’elle change leurs états au contact de l’Aura. Leurs consciences – si elles en ont une –  et attitudes, restent cependant inchangées. (Mais Loïc détruit toutes mes hypothèses ! Je rature en grimaçant, et avec un geste de rature sur-joué. Et oui, j’écris vite !). La soldat en question a un pouvoir. (Je la regarde bien attentif, en espérant que ma mémoire si particulière va imprimer son visage à cette soldat.)      

         
Je quitte l’écriture et baille. On veut m’arrêter vous voyez. Moi, ça me fait bailler, ça m’ennuie. Eh bien oui, pour quel motif ? Outrage ? J’éclate un rire aussitôt étouffé que j’entends son rang. Ah merde… une magistrate… Ça, ça sent mauvais. Elle lui dit, à Loïc, de ne pas me brutaliser, pour, soi-disant, m’analyser. Elle croit que je suis un cobaye ou quoi ? Je lève quelque peu les sourcils. Et on a le droit de faire ça ? Ils ne se font pas chier à l’armée blanche. Pardonnez l’expression. Loïc prétend que j’intéresse madame je ne sais quoi j’ai déjà oublié. Je lève les sourcils de nouveau et lui affiche une expression du genre « wouaaaahh ! C’est la nouvelle du siècle ! » ou si vous préférez, un air à la « Bah oui du con ».  Je retourne à annoter : Il me faut ABSOLUMENT interroger cette personne au pouvoir. En soulignant de deux traits. Mais, forcément, madame la gradée que je m’en fiche bien, me devance là-dessus… Je précise alors sur mon carnet : Interroger Madame « calculs » cas échant. Je vois très bien que Loïc (je le soupçonne d’avoir un peu le béguin pour sa gradée – ou du moins de l’admiration) suis du regard son supérieur. Alors, je ferme mon livre et le prend de manière ferme dans mes bras – histoire qu’on ne puisse pas me le tirer – et bascule la tête vers l’avant – comme si j’allais, alors, m’endormir…

Mon corps devient très lourd et, de moi, échappe une projection astrale, qui du fait que, mon corps collé contre le mur, passe déjà à travers ce dernier. Ma projection astrale intangible et de l’autre côté du mur. Un double de moi. Je ne suis pas trop éloigné pour le contrôler et le bouger un peu. Vas-y, bouge moi donc Loïc, tu ne pourras pas ! Peut-être même que je ronflerai à vrai dire ! Et ne me touche pas trop ! Ça va me perturber. Mon double intangible et d’une neutralité sans égal. J’aurai aimé lui donner sourire, fier de mon acte, mais ça ne marchait pas comme cela. Ma projection accède donc à la salle que je convoitais tant et depuis le départ : celle de l’Aura. Son cœur est devant moi et, des scientifiques sont là. Alors que le mur derrière, tant de personnes sont agglutinées, ici, c’est le calme olympien, avec quelques intellos. Contraste saisissant. Ils sont agités. Il me voit pas pour le moment car je suis apparu derrière eux. Mon double marche de quelque pas. J'espère ne pas créer d’interférences de ma seule présence ! Il y a une sorte de bulle immense lumineuse, un cœur, une étoile magnifique, et tout un tas d’ordinateurs. L’étoile paraît comme souffrir – se déchaîner de toute son aura en tous les cas. Ça me fait presque mal de voir ça. L'armée blanche, je joue avec, mais l'Aura, là, je rigole pas. Pour sûr, les ordinateurs m’intéressent que je regarde les écrans et, surtout, l’écran principal. Des scientifiques me voient et ne comprennent rien ! Ils croient à un fantôme et s'affolent. Je m'en fiche. Je prends le temps aussi de zyeuter l’endroit et les câbles partout : l’aura, son cœur, est bien de nature électrique. Je regarde de nouveau les écrans et les paramètres. Ils ont tout mis à fond. Ils ont décidé de jouer la carte de la puissance. Si je n’étais pas si neutre, j’afficherai colère ! Au lieu de ça, ma projection retourne direct à son corps !!!

Je reprends mon corps. Une inspiration de tous les diables arrive en moi et je reprends ma respiration. J’en serre mon médaillon un instant : ce petit récipient qui contient du sable blanc, accroché à une cordelette noire tressée. Je le relâche. J’ai bien sûr ce con de Loïc qui cherchait – sûrement – à me réveiller. Je repousse son bras. Je me lève. Je range mon carnet dans ma besace. J’ai un air plus que déterminé. Et, j’enchaîne sur mon pouvoir intangible, juste au cas où…

- Fais pas chier toi.

Oui. J'avoue que je suis quelqu'un de très impoli. Mon ventre en gargouille. Je m’en vais. Il cherche à m’attraper mais – n’y arrive pas. C’est très drôle et loquasse. Il ne peut pas me saisir ! Personne ne le peut. J’avance toujours et ne m’arrête pas et me dirige vers une autre gradée. Je veux éviter madame calculs ! Je passe pourtant derrière elle qui prononce le nom de soldat Reynarth. Je pioche au hasard et me dirige – sûrement vers elle, c’est obligé – elle aide les autres à se relever tout ça tout ça, elle a un air austère, en blanc, elle est entourée de soldats, tous ces trucs-là. Ils ont mis l’Aura trop fort ! Alors qu’on ne sait même pas combien de temps va durer l’attaque…  

- Soldat Reynarth je présume ? (je marque une pause) Permettez-moi de vous dire que l’Aura risque de ne pas tenir. Il a été mal paramétré. (je montre mon badge de scientifique, certes, experts en arme biologique, mais bon, je reste scientifique de base) Je peux rentrer dans la salle de l’Aura ? Merci.

Pourquoi « merci » ? Alors que je ne dis pas souvent « merci »? Parce que c’est une question rhétorique. Et que donc c'est ironique. J'y suis déjà allé… Je pars et me dirige vers la salle de l’Aura – intangible – mais je vais pourtant vers la porte… A vrai dire, je prie pour ne pas m'effondrer de fatigue à user de mon pouvoir tout azimut. J'ai pas le droit !  Mon air est très neutre. Ça se sait, dans l'armée blanche, que je suis très bon codeur et programmer, et hacker...  




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Message par Saphyr Reynarth Jeu 13 Nov - 14:25

Saphyr avait généré un champ de protection au niveau des baies vitrées. Actuellement, le maintenir ne lui coûtait pas trop d'énergie ni de concentration. Les lucioles ne créaient pas de choc importants, mais elle espérait que ces lumières ne trouveraient pas un moyen de passer outre sa protection, comme elles l'avaient fait pour l'Aura... Alors qu'elle relevait une autre personne, quelqu'un l'interpella. La militaire se tourna vers la nouvelle venue qui n'était autre que la juge Solange. C'était bien la première fois que Saphyr se trouvait aussi près de la magistrate et ses paroles la rendirent pensive. Oui sa mutation était utile quant à ses capacités...

- Je suis le soldat Reynarth. Tendant la main vers la vitre elle toucha son champ de force. Je ne sais pas combien de temps il tiendra car cela dépendra des forces utilisées par Gaïa. Plus ses assauts seront puissants, plus je devrai puiser dans mes ressources pour maintenir la protection et mes forces ne sont pas inépuisables. Il en va de même si je l'étends de trop.

Saphyr laissa sa main retomber. Maintenant qu'elle avait expliqué les limites de sa mutation, elle réfléchit à ce que pourrait apporter un amplificateur de pouvoir.

- Avec un amplificateur, je devrais pouvoir étendre ma protection à une plus grande partie de la tour voire à la structure entière, mais il faudrait attendre le moment opportun pour le déployer pour ne pas me fatiguer trop tôt.

Se protéger des lucioles était une chose cependant qui pouvait augurer des prochaines cartes jouées par leur adversaire ? Saphyr avait presque l'impression de se retrouver dans une partie de poker, où le jeu n'était dévoilé qu'à la fin. A cet instant, trois soldats arrivèrent en courant et l'un d'eux se présenta comme étant un amplificateur de pouvoir. Son étrange regard intrigua la jeune femme. Manifestation de sa mutation ? Peu importait.

Une tierce personne se joignit au petit groupe, sa silhouette avait quelque chose d'étrange et ses paroles étaient alarmantes. L'Aura ? Ne pas tenir ? Les scientifiques devaient moduler sa puissance ! Si l'Aura tombait, c'était la porte ouverte à une attaque en règle. Saphyr se voyait mal générer un champ de force suffisamment puissant pour protéger la ville, même avec l'aide de San. Et si elle tentait l'exploit, elle mettrait certainement plusieurs jours à retrouver les forces qu'elle aurait dépenser dans cette entreprise, si elle n'y laissait pas la vie au passage. Elle jeta un bref regard à la carte qu'il lui présenta et nota son nom dans un coin de sa mémoire, Craig Moffat.

- Entrer dans la salle de l'Aura ? Vous êtes un scientifique non ? Vous devriez pouvoir y aller sauf si les Lux ou les grands chefs n'en décident autrement.

Le scientifique n'attendit pas la fin de ses paroles pour se diriger vers la porte. En même temps, elle ne faisait pas partie des autorités présentes dans la salle et n'avait pas à donner sa permission à un scientifique. A un autre soldat pourquoi pas mais pas à un scientifique. Bien que s'il avait vu juste, elle lui donnait volontiers l'autorisation de réparer cette erreur de calcul. La protection de la Cité avant tout. En fait il aurait dû signaler cette défaillance à Obra Lux. Mais si faire fi de la hiérarchie permettait de survivre, l'Impératrice ne devrait pas trouver trop à y redire. Saphyr se tourna vers l'extérieur, essayant de découvrir quelle nouvelle attaque allait s'abattre sur eux. Puis elle jura, elle venait de remettre le nom de ce scientifique et l'étiquette qui s'y rapportait n'était guère encourageante.

- Il faut surveiller ce scientifique, dit-elle à l'intention d'un des soldats qui accompagnait San Doyle. Son passé ne joue pas en sa faveur.

Elle n'en ajouta pas plus, inutile de s'étendre sur le sujet tant qu'on gardait l’œil sur ses agissements. Il serait dommage qu'il ne détraque l'Aura en essayant de régler un système sur lequel il n'avait jamais travaillé. Parfois, Saphyr se demandait pourquoi les autorités laissaient à des personnes avec casier des accès particuliers. Elle pencha la tête, posant son regard sur son collègue militaire.

- Comment fonctionne votre pouvoir ?

Sa simple présence suffisait-elle à amplifier ses capacités ou devait-il toucher sa cible ? Actif, passif ? Ressentira-t-elle quelque chose quand il amplifiera son pouvoir ? Chaque mutation apportait son lot d'interrogations et seule l'expérience permettait de se faire une idée plus précise des limites et manifestations de ses capacités. Elle-même n'était pas certaine de connaitre toutes les facettes de son pouvoir sur les champs de force.

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Message par Morgan Ven 14 Nov - 16:55

Il fait nuit. Une nuit noire, profonde et triste, qui ferait presque pleurer l’enfant adoptive de la cité blanche. Ses cheveux sont défaits, lisses et souples, ils s’étendent autour de son visage sans expression. Vide et blanc, le cygne clair, sous la métamorphose de la dame de fer, semble prêt à chanter son chant agonie. Ses yeux tristes, balayés par les anges, reflètent les lumières vives des lustres de la tour de verre. Ses doigts blancs, délicats, tiennent doucement le cristal de sa coupe. Les bulles pétillent, à l’intérieur, comme dans les précédentes, ce n’est que la troisième qu’elle boit à la suite. Et si la voix d’Obra n’avait pas tonné pour qu’elle cesse sans doute la bouteille se serait évaporée entre ses lèvres mortifères. Il fait nuit. L’hiver arrive si vite et ses cristaux glaces font gémir son cœur. Il fait nuit, et cette nuit, cette nuit si porteuse d’espoir pour son peuple, cette nuit n’éveille plus que son désespoir le plus profond. Ils ne viennent pas, ils ne viendront pas. Et même Gaia, et même Gaia n’arrive à franchir les portes de sa tour de verre. Aucun prince charmant, pas l’ombre d’une sœur aimante. Des lumières qui s’étendent dans le ciel, il ne lui reste plus que la chaleur de souvenirs qui disparaissent le long des jours longs.

Morgan porte une robe de soie blanche, aux reflets argentés, qui marque les élégances de son corps et souligne la droiture de sa posture. Le noir est resté dans l’armoire, sous clef, elle ne veut plus le voir, elle ne veut pas le voir, pas ce soir. Il y a trop de noir. Dans le miroir, elle a chassé les images, du bout des doigts, elle a fait peur aux tatouages. Jusque sa peau soit blanche, virginale, jusqu’elle se sente pure, pure des hommes, pure des autres, pure des noirceurs sales du monde. Pour ne pas céder à la tristesse, elle a maquille son regard. Pour ne pas faiblir, elle a étendu sa chevelure encre autour d’elle, tout autour, comme un écrin soyeux. Blanche, intouchable, le verre tremblant dans sa main de femme, elle se tient droite, comme légion, aux côtés de la Dame de Fer. Dans son plumage blanc et malgré la noirceur de sa chevelure, elle semble vraiment sa fille. A ses côtés, touchant presque sa main de la sienne, Aurore a la même nuque droite, le même port fier. La chevelure d’Or de la légitime est lumière quand elle est nuit mais, si près d’elle,  sentant sa présence sans oser la regarder, Morgan se sent presque soutenue.

-Ca commence.

Morgan peut le voir, dans le noir, les lumières qui s’élèvent. Lueurs chancelantes, elles volent comme des oiseaux. Combien de fois ?  Neuf, dix ? Combien de fois a-t-elle vu les lueurs s’échouer sur les rives de l’Aura ? Combien de fois les a-t-elle vu, si proches d’elle, la cherchant peut-être, incapable de percevoir son pouvoir en cage ? Neuf fois, Dix fois, comme autant de coups de couteaux. Ça commence, elles reviennent, dansant dans le ciel comme des lucioles amoureuses. Et, au fond d’elle, Morgan a ce même pincement de cœur, qui pourrait être de l’espoir mais qui ne l’est pas. L’espoir est un luxe qu’elle ne s’autorise pas, en cette journée de disgrâce et de souvenirs.  Elle refuse de croire. Personne ne pourra la libérer, il n’y a qu’elle qui puisse le faire. Et pourtant, et pourtant elle a mis une robe blanche, comme autrefois, qui ressemble tant à la vieille robe de sa mère, qu’elle a tant de fois touché, mais qu’elle n’a jamais vu porter. Elle a mis une robe blanche, elle a maquillé ses yeux, elle a coiffé ses cheveux. Et elle attend, maintenant, comme tous les autres, que vienne Gaia, que la nature la reprenne. Et alors que les lumières traversent et se tentent du rouge sanglant, elle  ne peut pas s’empêcher de laisser tomber son verre à ses pieds. Les bulles glissent sur sa cheville, les éclats glissent sur le sol. Mais plus personne ne soucie, plus personne n’écoute, pas même Obra. Leurs cœurs sont saisis d’effroi, le sien bat la chamade.

Les cris retentissent. Celui strident d’une femme, un grognement étouffé d’homme, des piaillements d’enfants. Les yeux encres captent les délices de brulures électriques. Les graines sont venues tuer, cela doit être ça. Les graines sont venues tuer les blancs, la Dame de fer, l’éternelle Aurore et leurs mutants dociles. Elle est venue tuer les hommes. Morgan ne peut pas retenir l’excitation qui habille son regard. Sous ses yeux, la discipline froide d’Obra n’est plus qu’un vieux souvenir. La foule s’excite, les pas se précipitent. Les voix s’élèvent, le monde devient plus dense, plus brutal. C’est la fin, l’échappatoire, il suffit de les suivre, de sortir avec eux, de se jeter dans les bras de Gaia. C’est fini, enfin, c’est un cadeau du ciel, un présent de la terre. L’espoir gonfle sa poitrine, la joie égaille son visage, elle se sent revivre,  enfin. Morgan s’écarte avec lenteurs des deux femmes Lux, bien trop occupées à réfléchir à leur propre survie. Son corps lui semble aussi léger qu’une plume, ses pas se font furtif alors que lentement, elle se met à suivre les hommes qui s’agitent, glissant dans  la foule comme si elle en faisait partie.

La douleur brule sa peau blanche. Le noir tache le blanc. Un tatouage fleuri, comme si la graine prenait naissance. Des pétales s’écartent, la fleur s’ouvre, puis se flétrissent. Sous sa peau, un arbre nait et grandit, a l’accéléré, brulant ses veines douces, saccageant son plumage blanc. La peau reconnait le sang de son sang mais le spectre, lui, ne reconnait pas son ascendance. Davantage de spectres se pressent contre elle, attirés par les cadavres de pouvoir qui se débattent contre leurs lianes translucides. Une pluie de petites décharges la fait frémir, alors qu’une douleur plus profonde glisse et s’insinue le long des neurones de son esprit, électricité oh combien plus vénéneuse. Gaia ne la reconnait pas. Gaia ne la reconnait plus. L’espoir meurt dans les bras de son sentiment d’abandon. La jeune femme se recroqueville pour moins sentir les points de douleur. Et alors, qu’une voix féminine crie et rassure, elle feule, comme prise au piège dans le filet de ses propres croyances. Morgan ne veut pas mourir. Morgan ne veut plus souffrir. Il faut que cela cesse.

Quelque chose. Quelque chose est diffèrent.  Les spectres reculent, ils s’écartent, ils disparaissent. Quelque chose, cette chose, n’est pas pareille. Devant elle, un tatouage mouvant, plus puissant, plus électrique, qui éloigne les autres, qui hurle son appartenance. Elle. Elle. Kalliope. La jeune femme se saurait dire pourquoi nul doute n’entrave ses pensées mais elle sait, aussi profondément qu’elle connait son propre nom, que ce tatouage est un présent de sa sœur. Morgan se redresse pour mieux le voir, elle écarte le rideau de ses cheveux noirs, essuie les quelques larmes traitresses. Kalliope. Sa Kalliope. Elle ne saurait faiblir devant elle, elle ne saurait être l’enfant d’Obra, la sœur d’Aurore, la fille élevée par la cite blanche alors que sa moitié se présente à elle.  L’étrangère qui peuple son cœur, la femme qui fait chanter son chant, sa magie et ses sentiments par la seule puissance de sa présence. Le spectre de lumière rouge dense reste suspendu à un mètre d’elle, méduse immobile, qui dérive parfois sous le coup d’un mouvement d’autrui. Mais le monde entier, le monde entier reste à la porte, Morgan voit sa promise, sa liberté chérie. Le monde entier n’existe plus. Morgan tends sa main, sa main blanche et laisse le tatouage glisser le long de son bras, jusque se loger à sa gorge ou lentement il se dépose.  Juste à temps, autour les spectres changent de couleur.

-Je reviendrais.
La jeune femme murmure au tatouage qui se meurt dans l’écrin velouté de sa peau. Elle reviendra. Elle va trouver quelque chose, maintenant,  elle va se battre, enfin. Et si elle n’arrive à rien, si aujourd’hui n’est pas le jour de leurs retrouvailles. Ce sera demain. Ce sera le jour suivant. Ce sera un jour. Elle trouvera un moyen. Sa sœur n’abandonnerait jamais, elle n’abandonnera pas davantage.

Ses yeux couvrent la pièce. Là, cette femme, c’est elle qui est responsable du retour au calme. Morgan la reconnaît, du coin de l’œil, c’est l’une des soldates de l’Armée Blanche, l’une des protectrices de leur paix. Grand bien lui fasse, c’est elle qui essuiera la première sa colère.  Elle s'agenouille et récupère le manche d’un verre brisé de champagne, à la pointe coupante et, tout en le tenant fermement, la dissimule le long de son poignet. Si elle tue Saphyr, les spectres changeront de couleurs, si elle la tue peut-être pourrait-elle partir. Alors qu’elle marche, Morgan récupère une petite veste noire, dans laquelle elle se cache, puis entortille ses cheveux, pour que sa puissante chevelure ne soit plus si reconnaissable. Elle ne peut guère faire davantage, mais c’est presque trop tard. Quand d’autres soldats arrivent, elle se dissimule derrière une femme et les regarde à la dérobée. Elle est si près, elle entend tout ce qu’ils se disent. Et déjà, dans son esprit vengeur, naît quelque chose de bien plus grand que sa seule liberté.

Ce soir pourrait être le soir.
Le soir de la fin.
La fin de l’hégémonie Lux.
La fin de l’Aura.

Alors Morgan retire ses talons. Alors, elle court, si vite. Elle glisse le long des escaliers, elle franchit les petits couloirs et prends le chemin le plus long, celui qui tourne et tourne. Elle va plus vite que les hommes, plus rapidement que les soldats. Et, à une intersection, elle voit l’homme à la couleur si pale, si translucide et elle se loge dans son ombre. Silencieuse, quelques instants, jusqu’à ce qu’il reprenne plus consistance. Morgan bondit, un peu à l'aveugle, un peu sans réfléchir. Elle se jette sur lui, le poussant contre le mur. Son arme improvisée se glisse jusque sa gorge, qu'elle menace sans blesser. Se tenant contre lui, accrochée, elle murmure.

-Bien, très bien, nous allons jouer à un petit jeu.

L'enfant était sauvage autrefois.
Obra lui a appris la cruauté des hommes.
Elle est des deux, la chimère malsaine.

-Vous allez désamorcer l’Aura, vous allez le faire, sans rien dire, et si vous ne le faites pas, je vous tuerais.

Pour qu'il comprenne, elle appuie un peu plus fort le verre cristal contre la peau masculine.

-Des soldats nous suivent, je vous conseille d’être sage. Et s’ils demandent qui je suis, dites que je suis votre compagne. Le ferez vous ?

Sa voix menaçante crache et feule plus qu'elle ne parle.
S'il refuse, elle laissera son cadavre en arrière.
Et elle ne cessera d'avancer.

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Message par Craig Moffat Sam 15 Nov - 0:08

Il y a un truc qui m’arrive  très souvent voire très très souvent : les emmerdes.

Soldat Saphyr, je ne sais guère ce qu’elle fichait là pour faire court. Toutefois, c’est la seule gradée la plus près de moi et qui m’intéressait donc à la fois pour sa proximité « géographique » ainsi que son statut avec des insignes plus up. Aller voir Obra Lux elle-même, je n’aurai pas pu rester intangible aussi longtemps et, je suis quelqu’un qui agit selon la technique du moindre effort, rappelons-le. Et, pour être franc, elle ne m’aurait pas écouté, ô grande impératrice, moi et mon sarcasme et mon insignifiance. Donc oui, je suis comme ça, je tape l’incruste, ni vu ni connu je t’embrouille, pour m’infiltrer parmi quelques soldats, afin d’atteindre la gradée – une gradée qui n’avait pas envie de me coffrer pour outrage.  

Soldat Saphyr, elle avait un bouclier que ça m’a intrigué un instant, en tant qu’expert en armes biochimiques, le toisant avec curiosité un instant donc son bouclier. Voyez, les pièces d’armures de défense font partie quelque part des pièces d’armes : la meilleure attaque c’est la défense. Euh non. Ce n’est pas ça. La meilleure défense c’est l’attaque. Merde. Bon. Bref !  Elle me répond. Oui je suis scientifique. Elle aussi elle fait dans la rhétorique ?  Elle me renvoie à Lux – en supposant toutefois de dire par là que s’ils ne m’arrêtent pas – cela signifie que je peux y aller. Ça tombe très bien car ils n’ont pas la capacité de m’arrêter vu qu’ils ne peuvent pas me saisir. En fait, je voulais juste qu’un gradé sache que le bouclier se portait mal et que je comptais bien aller le paramétrer. Qu’un gradé le sache, ça pouvait peut-être nous permettre un champ de force de substitution, ou quelque chose de ce genre. Il faut que les informations circulent en tous les cas. Et, mon corps aurait refusé à ma place d’agir en clandestin. Je voulais que quelqu’un sache où j’étais et ce que j’y ferai. « Très bien ». Que je lui réponds à peine, d’un air glacial, aussi translucide que mon corps intangible – un fantôme criard de neutralité.

Un « très bien » craché presque avant qu’elle ne termine sa réponse et pour signaler là que je pars et je pars. Toutes erreurs de calculs se doit d’être réparée, surtout si celle-ci concerne l’Aura. Ma fidélité est sans failles pour l’Aura. Dois-je vous expliciter pourquoi ? La Nature a Gaïa. La technologie a L’Aura. Ça vous suffit ? Moi oui. Ok. J’explicite. Pour moi, ces deux Forces se doivent d’exister et de coexister. Et moi, je suis dans le camp de l’Aura. Je respecte Gaïa. Bien sûr, ça, je ne le répète pas sur tous les toits et je ne le revendique jamais. Je me montre même ironique sur les croyances en Gaïa. Il ne faut pas pour qu’on me prenne pour ce que je ne suis pas : un traitre. Je respecte Gaïa mais j’attends en retour qu’on respecte l’Aura. Je respire la neutralité. C’est ma justice à moi. Une balance, c’est deux camps équilibrés. Si l’une des forces met à terre l’autre, je prétends être là pour renverser la donne, en faveur de l’Aura mais… peut-être… Je soupire en moi. Quel con que je suis.    

« Craig. Viens par ici. Regarde ça. » « C’est quoi ? » « Du sable. » « C’est quoi le sable ? » « Les grains que rejettent la mer ou la terre. Je ne sais. Le sable se retrouve entre les deux. » « La mer… ? » « Un de nos ancêtres, ceux de ta mère, a été jusqu’à ce qu’on nomme le bord du monde. » « Et il y a quoi au-delà ? » « C’est le bord du monde Craig. Que veux-tu qu’il y ait ? » « Si t’es en train d’essayer de me dire que, que c’est là où mère est partie, tu te débrouilles très mal père. » « Peut-être qu’il y a autre chose au bord du monde et même aux portes de la mort. » « Oui. Du sable ». Des cendres. Ce n’est pas l’explication de la mort de ma mère que mon père m’a enseigné, c’est la vérité absolue : qu’il n’y a plus rien lorsque l’on meure, que tout est fini et l’absurdité de la vie. Alors, vous croyez vraiment que j’ai peur de mourir ? Je n’en ai rien à foutre. Mais, si je meure, c’est mon intelligence avec, et, trouvez-moi imbu de moi-même si vous le voulez, je n’ai pas le droit vis-à-vis des autres.  

Mon passé ne joue pas en ma faveur : oui c’est vrai. Il est parsemé de zones d’ombres que moi-même je ne connais pas et, pour cause, elle ne m’intéresse pas. Je suis déjà mort à l’intérieur. Je ne vis pas. Je survis. Je ne suis que du sable. Je suis mort de l’intérieur depuis que je vis dans un rêve. Depuis que j’ai bouffé votre saleté de dream pilule. Depuis que mon corps et mon esprit se sont détachés. De mon intelligence idiote et des plus débiles, j’ai réalisé la meilleure chose qui soit : devenir introuvable car intouchable pendant le temps qui me reste à vivre afin d’élever, toujours, mon esprit ailleurs, pour le préserver de mon corps, et le mettre au service des autres. Et mon esprit, il est au-dessus de vos stupides petits conflits à deux balles, je vous préviens !  Je ne suis dans aucune armée !

Et pourtant, c’est bien moi qu’on prend en otage ! On raconte, mais j’ai toujours cru que c’était que des rumeurs, qu’on avait emprisonné une adepte de Gaïa à l’empire Lux. Pour être franc, je ne trouvais pas cela très éthique, mais il faisait bien ce qu’il voulait. Alors, je suppose qu’il y a un lien avec celle qui m’a foncé dessus en me poussant contre le mur ! Je le percute. J’ai fait nuit blanche cette nuit, je viens de me projeter moi et un double de l’autre côté d’un mur, et de me rendre intangible lors d’un bon bout de temps… J’ai dû avoir un moment de faiblesse, une interférence, une consistance me revenant. Je sens alors le froid revenir sur ma peau par le contact brutal avec le mur. Je n’aime pas ça. Il y a comme un courant d’électricité statique. C’est fort désagréable. Le réveil est brutal de mon corps que sonné, je ne peux que me laisser prendre en otage sans mots dires au début, mes envies de sarcasmes envolées. Je ne crache qu’un « aaargh » soufflé par la douleur non dans un cri mais une réaction normale et humaine face à une douleur qui vous plaque comme une baffe sans compté mon retour plus en chair. Un argh donc, qui n’alerte personne. Une migraine me vient et un souvenir, comme des connections nerveuses qui se font trop rapides avec la résurgence de mon corps s’alliant à mon esprit. « Du sable » « C’est quoi le sable ? » « Oui. Du sable » « Craig, reprendras-tu mes recherches ? » « Sur quoi ? » « Sur le bord du monde. » « On est prisonnier de l’Aura… » « C’est ce que tu penses ? » « Ouais. On est prisonnier de l’Aura comme un esprit dans un corps. Il n’y a qu’un Dieu qui pourrait se rendre au bord du monde.» « Vu comme ça. » « Loué soit l’Aura. Loué soit Gaïa. » « Tu devrais t’arrêter à l’Aura. Mais ta mère aurait aimé que tu ne le fasses pas. » J’ai une tête dans le cul comme ce n’est pas permis. Je sens un morceau de verre sur ma gorge. Mes yeux s’ouvrent mi-clos. Ma vue floue reprend netteté. Voix de femme. C’est tout. Quoi ? Il y a un seul mec valable ici et vous le prenez en otage ? Je déconne. Il n’empêche. Je dois vous avouer que, ne faudrait pas qu’elle continue trop à me coller comme ça dans le dos… Elle a conscience que je sens ses formes féminines pour le coup ? J’suis un mec moi.
   
Mon agresseur dit vouloir jouer à un jeu. Super. J’ai oublié mon jeu de cartes mais pourquoi pas. La belote ? Le tarot ? Et si on faisait un chifoumi ? Elle demande de désamorcer l’Aura. Non je ne crois pas ma petite ! Quoi ? Sinon elle me tue ? Erreur de ma part. Elle ne me prend pas en otage. Je vois mieux. Elle m’a pris en douce et se calme. Elle me demande un autre truc : que je me fasse passer pour son compagnon. Parce que vous croyez que j’ai une tête à avoir une compagne ? Vous avez vu ma tronche de rustre qui ne s’est pas lavé ce matin ? Même pas rasé ? Vous savez que je n’ai rien d’un bon parti, hein ? Je peux enfin me tourner un peu plus vers mon agresseur. C’est un brin de femme aux cheveux foncés. Si je le ferai ? Mentir oui. Ça je peux. Je peux me faire passer pour son compagnon.  Pour Aura… ! Ça c’est autre chose ! Mais je montre un air conciliant pour le tout. Elle peut m’égorger à tout moment et les soldats se pointent. Pas le moment ni pour moi ni pour elle d’alerter tout le monde. Je suis pacifique, il ne faut pas que ça tourne en bataille interne. Ce n’est pas le moment. On n’a pas besoin de cela. J'attends qu’elle range son jouet et tente alors de me glisser quelque peu dans le personnage… Non mais franchement… Je ne suis pas fidèle aux femmes moi. Enfin je ne crois pas. Je sais plus. Je lui souffle un « Ok. » de manière brève. Les soldats approchent mais Loïc arrête l’autre sbire et il n’y a que Loïc qui vient vers moi. Brave Loïc. Il juge très bien que ça ne sert à rien qu'on ait une suite derrière moi. Je ne suis pas aussi important. Il a bien raison et ça va m’arranger. C’est un bon soldat en fin de compte.

« Loïc : Ma compagne. Ma compagne : Loïc. » Présentations faites. Cela montre donc que j'accepte le jeu. Je retire ma besace qui me fait un mal fou à l’épaule, par le fait de revenir de chair, et retire mon blouson en cuir. « Femme. » Elle m’a dit de me comporter comme si j’étais son compagnon ! Ça fait couple, non ? Je dois préciser que ça fait un bail que je n'ai pas eu de relation de couple... « Tenez-moi ça Femme ». Je lui balance donc ma veste, à elle de la rattraper. « Et faites attention je vous prie  ». « J’ai du travail.  » Je dis ça en balançant ma besace à Loïc, une fois l’avoir bien prise en mes deux mains pour la lancer vers ses mains à lui et ses bras plus soldat que les miens. Réflexe ! Il la réceptionne. Pourquoi je donne ma besace ? Mais attendez !!

« Loïc. Pouvez-vous donner ça à la Magistrate ? Elle sait combien je tiens à mes affaires, mais je n’ai pas d’autres choix, n’est-ce pas, pour entrer dans la salle de l’Aura ? »  

Mon cuir je m’en fou. C’était pour le plaisir de la blague. En fait… on a rarement le droit de rentrer avec des affaires suspectes dans des endroits-clefs ! Mensonges ou pas, pour tout le monde ça passerait pour une vérité. Et, s’il n’est pas trop con, il retiendra (et il l’a vu par lui-même), à quel point je tiens à mes affaires et que c’est un MESSAGE pour la magistrate en quelque sorte. Il n’est pas trop con en tous les cas pour suivre ma demande et part voir la magistrate pour lui refiler le truc. Je croise les doigts quant à moi qu'il sera intelligent jusqu'au bout. Au pire... au moins je sais que mes recherches sont sauves même si je meure !  

Je ne fais pas le peu fier. J’ai avec moi une traitre qui peut m’égorger à tout moment. Pour autant, non loin de moi l’idée de lui faire du mal à cette femme. Ce n’est pas mon genre. « On y va je suppose… » Que je lui-dis. « Dites-moi au moins comment vous vous appelez parce que ça commence à être très chiant de vous appeler femme. » En fait, je m’en fou un peu, mais je veux juste savoir à qui j’ai affaire… « Et racontez-moi deux trois trucs sur vous, que ça fasse crédible si on me questionne. » Que je lui dis tout en entrant dans la salle de l’Aura donc. On regarde mon badge et cela suffit pour me laisser entrer. Je connais l’endroit pour l’avoir vu en tant que fantôme, que je m'assois direct à l’écran principal pour ouvrir la fenêtre et coder.

Tu veux que je retire le bouclier ?
Très bien, c’est ce que je voulais faire de toute façon…

Il n’y a pas mieux pour réécrire un code que de tout remettre à zéro juste un instant. J’espère vraiment que le champ de force des soldats va être maintenu… Quel genre de codes je veux écrire ? Je veux programmer une Aura intelligente : qui s’actionne que lorsqu’elle est attaquée et à l’endroit où elle est attaquée, avec une force bien estimée pour repousser les lumières. Elle a beau me menacer la petite, elle ne connait rien aux lignes de codes et à l’écriture informatique. Faisons lui croire qu’elle a gagné. Moi, pour le moment, je tape un programme qui se lancera suite à un reboote. Vu que ces installations sont impressionnantes, on ne va pas me prétendre que je ne dois pas écrire plusieurs lignes de codes !

Un scientifique se lève et crie que je suis fou en voyant mes premières lignes de codes et donc très vite, à peine que je sois rentrée avec ma compagne… Pour sûr, mes premières lignes signifient que je vais rebooter et que quelque chose sera lancé par la suite « Je dois rebooter. » Le scientifique ne sait pas trop quoi répondre qu’un « Vous êtes sûr ? ». Moi non mais ma Femme oui j’avais envie de lui dire. Moi je m’en fou. Je code. Je hacke. Bon, je suis sympa, je le rassure ou presque : « Craig Moffat. Je suis le meilleur. Vous avez entendu parlé de moi, non ? » Les scientifiques ont peur, ils se font tous la malle un par un, et peut-être même que ma femme aura l’intelligence alors d’avoir fermé la porte massive derrière eux, qui sait. Moi, en tous cas, c’est ce que j’aurai fait. C’est vrai quoi, un couple doit rester dans l’intimidé, non ? Enfin, elle fait bien ce qu'elle désire. C'est elle la femme du couple.  

Et. Soudain. Tout s’arrête.
L’étoile au centre des ordinateurs. L'étoile disparait.
C’est comme une coupure de courant généralisée.

Vas-y, saute de joie femme. Si on croit que je vais m’arrêter là… Je lance mon paramètre discretos en appuyant sur une touche. Programme que j’ai codé en amont donc si vous savez tout suivi jusque-là, peuplé de fonctions conditions qui permettra à l'Aura de se désactiver et de se réactiver.

Tout ce que je demande...
Tout ce que je demande c'est que...
Pendant ce lapse de temps...
Que l’armée blanche, pour une fois, ait confiance en moi…

Et ça, je sais que c’est loin d’être gagné… Et je me demande aussi si elle va avoir un ascenseur émotionnel. Je pourrai raconter alors à pleins de potes (que je n'ai pas) que j’ai fait vivre un orgasme intellectuel des plus déments à une femme, si c’est le cas. Gaïa a gagné ! Ah non en fait, Gaïa n’a pas gagné ! Car...  

L’étoile réapparait.
Elle réapparait au centre des ordinateurs.
Elle ne réapparait que par petites touches : là où elle est impactée.
Sinon elle n’est que fantôme.

Elle est…. Comme moi.  

Hé ! Je déconne ! Je fais mon Dieu Mégalo ! C’était trop tentant. Mais ça reste vrai : elle ne réapparait que par touches. Elle est beaucoup plus intelligente. Ça s’appelle l’Intelligence Artificielle bicth. Une Aura plus intelligente à la clef. Merci ma chère femme de nous l’avoir permis ! Je vous l’ai dit. Je suis une balance. Et je vais lui faire comprendre. Mes yeux rivés autant sur l'écran que l'étoile qui renaît devant nous.  

« Vous savez. Si on écrase l’Aura. J’écrase Gaïa. Si on laisse L’Aura en paix. Je laisse Gaïa en paix.  »

Bref. Je ne suis pas méchant. Je rééquilibre les choses. C’est tout. On ne verra plus sa protection si rien ne l’attaque, mais dès que quelque chose l’attaquera, elle s'animera et repoussera son agresseur, sur la zone seule où elle est attaquée. Enfin. En théorie. Mais je suis bon. Faites-moi confiance. Et non, ce n’est pas simple à faire, mais ça fait longtemps que je pense à des lignes de codes vous savez. J’ai donné à Aura de quoi pour elle calculer et anticiper l’approche de corps étrangers. Oh, ce n’est qu’un début, on peut faire des trucs encore plus fun, car, ça ne résout pas l’emploi de la puissance… L’aura va en effet se déclencher par pleine puissance par endroits où elle est attaquée, ce qui, sur toute la largeur, lui permettra de se libérer un peu en énergie sur sa totalité, mais d’un autre côté, ce serait bien qu’elle soit moins puissante, et qu'elle réagisse avec plus de justesse. Toutefois, je n'ai pas encore eu le temps de coder ça... J'ai été un peu hâté faut dire...

Je me retourne vers la traitre de mon fauteuil à roulette qui pivote alors. « Pourquoi vous vouliez faire ça ? Et ne cherchez pas à me tuer s'il vous plaît… Je suis Dieu ici. » Que je lui dis en gigotant mes doigts comme sur un clavier imaginaire, signalant que je peux coder tout est n’importe quoi à l’Aura. Et puis, c’est vrai quoi, si elle essaye de m’égorger, je deviendrai intangible… Enfin j’espère ! Bon, j’avoue que je suis mégalo de dire ça, mais en même temps, ça fait partie du personnage. La seule voie qui lui reste, c’est de tenter de me convaincre et de faire en sorte que personne ne débarque ici, non ? Enfin je ne sais pas. En tous cas, je trouve ça drôle moi. Moi aussi j’aime jouer ma femme…. Que ma femme ne me prenne pas pour un con. Elle a bien dû me choisir pour quelque chose comme mon intelligence. Elle en paye le prix.

Pourtant, je ne fais pas le fier en moi. Autour du cou avec sa cordelette noire tressée, mon récipient avec le sable dedans, bien dégagé puisque je n'ai plus mon cuir et que je suis donc en t-shirt manches courtes. Je me pose là en protecteur de l'Aura mais je ne sais pour combien de temps. L’Aura est dans mon dos, s’animant que lorsqu’on l’attaque. C’est comme cela que je l’imagine moi. Mais je ne sais si ça plaira… Si ma femme prénommée me tue, je m’en fiche : j'ai remis l’intégralité de mes recherches à la Magistrate. Ici c’est ma place que de rester près de l’Aura jusqu’au bout... Bon, on se fait un peu syndrome de Stockholm ? Ça fait longtemps que je n’ai pas eu d’activités sexuelles. Je blague bien sûr !

Sait-on jamais si l'Armée blanche viendra à mon secours ou pas...





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Message par Saphyr Reynarth Dim 16 Nov - 15:31

Saphyr écouta les explications de San Doyle. Son pouvoir était plutôt surprenant car il agissait sur les mutations sans distinction. Une capacité fort utile pour les combattants de la cité Blanche car ce soldat devenait important pour soutenir ses camarades, surtout en plein combat, comme ce soir-là. La jeune femme espérait que Craig Moffat trouverait un solution à la surcharge de l'Aura. D'ailleurs, elle tourna son regard vers l'horizon, pour l'heure les lucioles étaient retenues par son champ de protection mais elle ne pouvait ôter l'appréhension concernant la prochaine phase de l'attaque, car elle s'attendait à tout avec leur adversaire. Alors qu'elle avait envoyé l'un des compagnons de San sur les traces du scientifique, Saphyr fut étonnée de voir revenir le collègue de la magistrate avec les affaires de Moffat.

- Pourquoi vous a-t-il confié sa besace ?

Elle trouvait étrange qu'il se soit séparé de ses biens pour entrer dans la salle de l'Aura et haussa les sourcils quand l'homme mentionna la présence de la femme de Craig. A sa connaissance, le scientifique n'était pas marié. La soldate fronça les sourcils, suspicieuse. Pourquoi une des invités de Lux tenait à pénétrer au cœur de l'Aura en se faisant passer pour l'épouse du scientifique ? Personne n'avait de raison de s'y rendre à moins que...  Pivotant sur elle-même Saphyr observa la salle, essayant de repérer celle qui représentait la source de l'ire de Gaïa à l'encontre de la ville. L'otage de l'Impératrice... Morgan... Mais, elle ne parvint pas à la trouver au milieu de la foule, voyant seulement Obra et sa fille. Si Morgan s'était rendue auprès du cœur de l'Aura, ce n'était pas dans le but d'aider le scientifique. Non, si elle était à la place de cette otage, elle aurait saisi la moindre occasion d'accéder à la principale protection de la cité pour supprimer celle-ci. Et ainsi dérouler le tapis rouge à ses libérateurs. Une voie toute tracée pour les forces terrestres de leur ennemi. Et qui mettrait à mal les forces armées de la cité, bien que les adorateurs de la Nature voyaient leurs capacités diminuées au milieu des infrastructures citadines. C'était une observation qui avait été faite grâce à Morgan mais sans permettre d'en déterminer l'impact exact, car quelle était la véritable puissance des attaquants quand ils se trouvaient au milieu de la forêt, leur sanctuaire ?

A cet instant, certaines personnes émirent des exclamations en pointant l'Aura. Saphyr porta son attention sur la protection et ouvrit brièvement la bouche sous l'effet de l'étonnement. L'Aura avait disparu. Alors qu'elle allait alerter Obra, la protection de la cité revint, en clignotant. Elle se demanda ce qu'il se passait. Elle avait l'impression que l'Aura se modulait en fonction des attaques reçues, s'éclairant de ci delà, certainement suite à un impact. Ainsi Craig Moffat avait réussi à reparamétrer l'Aura, au moins il avait tenu parole même si son passé le rendait douteux. Mais une interrogation demeurait. Une voix s'éleva derrière Saphyr, une tierce personne s'adressait à la magistrate Solange. Cette dernière était demandée ailleurs.

- Magistrate, conservez les affaires du scientifique au cas où. Je vais aller voir ce qu'il trafique avec sa femme.Le dernier mot fut prononcé sur un ton suspicieux. Puis elle se tourna vers San. Suivez-moi, on va dans la salle de l'Aura, restez en communication avec votre collègue au cas où Gaïa traverserait de nouveau l'Aura, nous reviendrons aussitôt.

Ainsi sur le trio de soldats ayant initialement rejoint Saphyr, l'un était parti à la suite de Craig Moffat et l'autre resterait dans la salle principale. Son uniforme blanc lui permit de se frayer un chemin à travers la foule, plus facilement car les gens s'écartaient devant son air déterminé et sa démarche rapide.  Sur le chemin, Saphyr croisa des scientifiques empressés, comme s'ils voulaient s'éloigner d'un lieu dangereux. Elle en arrêta un et lui demanda ce qu'il se passait. Il lui expliqua rapidement qu'un fou manipulait l'Aura. Cela, elle le savait déjà et en avait observé le résultat. Mais elle se demanda s'il n'y avait pas autre chose derrière. Pourtant elle laissa le scientifique partir sans plus poser de questions, ce qui aurait été une perte de temps.  Rejoignant le second camarade de San, Saphyr se retrouva devant l'entrée de la salle de l'Aura. Celle-ci était close. Les sens aux aguets, elle posa la main sur le mécanisme d'ouverture et l'actionna. S'ouvrira ? S'ouvrira pas ? Et qu'allait-elle découvrir à l'intérieur ? Elle le saura dans quelques instants.

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Message par Morgan Mer 26 Nov - 11:40

-Ok
Le cœur de Morgan s’allège.
Ses rêves prennent vie, elle marche sur ses songes, à l’aveugle, entre paranoïa et béatitude naïve. Il dit oui, du bout des lèvres. Il ne lui dit pas non, elle qui croyait avoir perdu le sauvage des bêtes et l’agressivité des monstres. Sans doute l’enfant existe-t-elle encore, tout au fond de son corps en cage. Kalliope serait fière d’elle, Morgan n’est pas tout à fait morte. La liberté qu’elle s’accorde, celle de ses gestes, celle de ses mots, est un air revivifiant qui gonfle ses poumons d’un espoir brut, profond, sauvage. D’un de ces espoirs terribles qu’elle ne s’autorisait plus.

Alors, bien sûr, elle dissimule son arme de verre le long de son poignet fin et elle sourit à l’étranger. Un sourire presque amoureux, un sourire sans ride ni tourment. Et c’est avec des yeux brillants qu’elle regarde son époux, qu’elle répond avec ses ordres dans un silence respectueux, comme la plus docile des putains. S’il savait combien obéir lui est familier, il ne s’amuserait pas tant à jouer avec ses limites, qui sont infinies, et brutales. Car ce que Morgan refuse nul ne pourrait lui ôter, ou lui faire faire. Pour le reste, elle n’a plus que la fierté des déjà vaincues, des trophées de chair qui prennent la poussière et qui perdent de leurs éclats – quand bien même ils sont dans un écrin de velours, les bras couverts de bracelets d’Or.

-Oui on y va.

Elle répond comme par automatisme. Mais à ses questions, elle reste muette. S’il ne la reconnait pas, il ne mérite pas de connaitre son nom, son histoire. Et, de toute manière, si quelqu’un la reconnait, le seul visage de la femme fera de son présumé époux un traitre.

Dans la salle des cauchemars, emplie d’ordinateurs, de merveilles de technologies, Morgan n’a les yeux que pour la bulle, la bulle de lumière au centre. Ce cœur glacé, étrange, électrique, magnétique, qui attire son regard et son cœur. Alors que les scientifiques s’éloignent, elle, au contraire, s’avance. Morgan s’approche, cherche, à la surface de la substance, les émanations de son désespoir. Est-ce cela ? N’est-ce que cela ? Cette bulle ? Cette lumière ? Est-ce la raison d’Obra et de la cité blanche ? La dernière parcelle d’humanité qui existe sur terre, la dernière protection contre la nature sauvage et incisive. Cette bulle, a sa merci. Sur ses yeux noirs, les reflets électriques dessinent des arabesques.

L’espoir. Tout sera bientôt fini. Elle rejoindra les bêtes, elle chevauchera les cerfs, elle caracolera avec les lapins. Tout sera bientôt vain. Louve, elle chassera avec les siens. Lynx, elle restera à l’écart. Arbre, elle déploiera ses  branches vers le ciel. Tout sera parti. La misère, la violence humaine, les esprits méticuleux, la froideur des métaux polis. Tout, prendra la poussière et les vents. Les racines perforeront le bitume, le lierre affaiblira les fondations. Les maisons se mourront, les unes après les autres. Il ne restera rien du monde des hommes, ni les tours immenses dont les sommets percent les nuages, ni les décombres, mémoires d’un vieux temps dépassé et vain. Et Gaia vivra. Gaia ne fera plus qu’une avec elle, avec les autres. Gaia les changera, Gaia les accueillera. Telle est sa mission, tel est son souffle, telle est son aspiration. Morgan n’a jamais été suffisamment humaine pour cette vie coiffée, maquillée, humanisée. Et il n’y a plus rien, plus rien qui la raccroche à l’humanité. Que ce collier qui empoissonne sa gorge. Que ce fantôme lointain, au même visage que le sien.  Que des souvenirs épars, qui n’ont que peu de saveurs.

Ses doigts se lèvent. La jeune femme hésite. Doit-elle toucher le mal au risque d’en rester salie a jamais ? Doit-elle dépasser ses craintes, alors qu’une angoisse brutale ronge son cœur ? Doit-elle toucher l’Aura ? Ses doigts se referment, à la lisière de la lumière, sur les rives blanches du cœur affaibli. Morgan n’ose pas. Si près du catalyseur de son collier, elle est aveugle et muette, dépossédée de ses sens, dépossédée de sa foi. Un peu perdue, l’âme fantomatique est hypnotisée par les mouvances de lumière. La femme n’entend plus rien. Ni Craig qui parle. Ni le monde qui tourne autour d’elle. Sous sa peau, ses cauchemars se débattent, les tatouages percent et couvrent sa peau d’écriture noire, animale, de mouvances sombres, de feuilles et d’œils scrutateurs. Une fine émanation de l’Aura se libère de la bulle et s’étends jusque son collier. Le rendant lourd, si lourd, qu’il lui semble perdre la vie. L’argent brille, comme jamais, alors que les nervures électriques le relient à la bulle, épousant sa puissance. Et si nulle douleur ne caresse son cœur, les tatouages semblent lutter pour elle. Crocs et fers, barbelés et couteaux glissent sur son corps et chassent les lumières.

Et soudain, le courant cesse. Le lien se brise, la puissance de son collier s’effrite et la magie de Morgan se jette à l’assaut du monde. Le lierre qui s’accrochait à sa peau nait à ses pieds, et devient roncier de haine et de violences, il rampe au sol, s’allongeant si vite qu’il prend bientôt possession de la pièce. Il étrangle les fils, les ordinateurs, il grimpe sur les murs, cherche les fondations, perce au-dessus. La magie vient, brulante, feu aveugle, et une marée inhumaine se jette contre les vitres, au-dessus, insectes de la ville, qui cherchent leur prêtresse. La magie fuse, retenue tant de temps, consumant la femme, comme le monde autour. Le sol se couvre de plantes, des fleurs s’ouvrent, carnivores. Des arbres naissent, au centre de la tour. Une brise légère tourne autour de la femme sacrilège, alors que s’échappent d’elle ses tourments et rancunes. Alors que lui reviennent les années de meurtrissures et que l’ouragan de sa colère est un feu brulant que seuls ses yeux reflètent. Son visage calme, lisse, maquille par les hommes, est le miroir même de son inexistence. Le long de son corps, les ronces lentement glissent le long de ses formes harmonieuses, repliant leurs épines pour ne pas bruler sa peau. Elles viennent à son cou, s’enroulent le long du collier de fer, et tentent par la puissance de leurs cœurs, de le briser. En vain. Il n’y a que la puissance des hommes qui puissent briser les artefacts humains.

La magie renait, l’espace de quelques secondes. Dans sa violence et sa fureur. Puis la magie se meurt, comme l’espoir de la jeune femme, comme son souffle, comme son âme qui se referme. Sur sa peau s’éteignent les tatouages. Les ronces tombent au sol, soudain sans vie. Le calme revient, dans la salle de l’Aura, malgré les plantes et les arbres qui peuplent désormais son cœur. Autour de l’Aura étrange, comme blessée, la verdure se dessèche déjà. Elle a soif, elle a froid, elle a besoin d’air pur et de lumière, de vraie lumière. Pas des néons blafards qui salissent les images.

« Vous savez. Si on écrase l’Aura. J’écrase Gaïa.
Si on laisse L’Aura en paix. Je laisse Gaïa en paix.  »

Il parle. Et les yeux noirs de la belle en peine se posent sur lui. Il ne cache qu’à peine sa joie. Son arrogance réveille sa frustration, il s’amuse de son cœur, il se joue de son âme. Ne voit-il pas la douleur qui déforme ses traits ? Ses jambes frêles d’un manque puissant, nouveau. L’espace d’une seconde, Morgan a vu son monde. Elle a vu, comme des ombres, son peuple dans la forêt. Elle a senti, Gaia, dans son sang, dans ses veines, à la surface de son essence. Sa rage et sa joie. Sa fureur et son calme. Alors, elle aussi, elle peut sourire. Son visage se décompose, ses lèvres s’étirent. Ses yeux noirs sont deux volcans qui n’attendent que leurs heures.

« Pourquoi vous vouliez faire ça ? Et ne cherchez pas à me tuer s'il vous plaît… Je suis Dieu ici. »
-Dieu, qu’est-ce ?

Les pas de Morgan trouvent le chemin qui la mène vers son époux. Les pieds nus caressent les racines, surpassent les aspérités. Son visage semble lointain. Elle n’est plus que le fantôme de ce qu’elle était, quelques secondes avant. Fantomatique, ses gestes semblent doux, aériens. Elle s’approche de lui, toujours assis, et lentement elle relève lentement sa robe blanche le long de ses jambes fines. Ses jambes se plient avec lenteur, l’une après l’autre, Morgan s’installe sur ses genoux, le bassin contre le sien. Ses lèvres lentes, les mots graves, elle murmure plus qu’elle ne parle.

-J’avais un rêve. Un rêve fou. Rêvez-vous mon époux ?

Morgan vend son âme au diable. Sa main gauche se glisse dans la chevelure masculine. Elle tire, un peu, doucement. Elle le tire en arrière.

-Vous ne comprenez rien, n’est-ce pas ?
Laissez-moi-vous montrer.

Ses lèvres délicates se portent sur les siennes, elle l’embrasse de toute sa fougue, elle se viole alors que des larmes salées glissent le long de sa peau blanche. Qu’il se laisse prendre au piège, l’espace d’un instant. Il pourra se vanter, dans un autre monde, d’avoir gouté a la pureté des anges noirs, d’avoir senti leurs âmes et leurs cœurs, qu’ils ne portent jamais qu’au bord des lèvres. Il pourra dire, qu’il lui a brisé le cœur et que la sauvage, soudain docile, aurait pu être sa pute. Il pourra, dans un autre monde, car jamais elle ne le laissera vivre. Plus jamais. Qu’importe s’il doit être le dernier sursaut de son cœur. Lentement, elle approche sa seconde main, qui n’a jamais lâché le verre, la glisse jusque la gorge, et profondément, d’un geste sur, l’enfonce.

« Craig. Viens par ici. Regarde ça. » Morgan retire ses lèvres du vide. Sa proie s’échappe, elle le sent partir, elle le sent mais elle ne le voit pas, plus. En face d’elle, il y a du sable. Du sable fin. Un souvenir, un imaginaire. Quelque chose. Elle murmure parle, mais nul mot ne s’échappe de ses lèvres. La douceur profonde de Craig, son dérangement, devient le sien. Son esprit se fait plus souple, plus flexible, elle se sent presque légère, à genoux sur la chaise vide. Lentement, ses jambes se déplient, entourent la chaise. Le verre de sa main tombe. Il n’y a plus de sang à prendre, plus de souffle à voler. Il y a du sable, juste du sable. « C’est le bord du monde Craig. Que veux-tu qu’il y ait ? ». Du sable, un arc en ciel, son père, qui l’attends sur les rives, prêt à l’entrainer dans les profondeurs. L’esprit se trouve pris au piège du souvenir, pris au piège du cœur. Morgan se sent parler par ses lèvres, mais c’est la voix de Craig. « Oui. Du sable ». Du sable, Morgan ne connait pas le sable. Et pourtant elle sent son odeur, elle sent son touché. Elle reconnait sa chaleur.  « Ouais. On est prisonnier de l’Aura comme un esprit dans un corps. Il n’y a qu’un Dieu qui pourrait se rendre au bord du monde.». L’Aura. L’Aura. Morgan se rappelle, l’Aura. Le moment et violemment se jette en arrière. Tombant de la chaise, cessant d’être en Craig, elle semble davantage perdue. Au sol, tout semble étrange. Le lieu, l’endroit. Au centre, tout semble flou. A-t-elle vécue ? Est-elle allée au bord du monde ? Elle pourrait. Elle pourrait si elle voulait. Elle souffle.

-Je pourrais. Je pourrais voir le sable. Pour de vrai.
Tu ne pourras jamais. Gaia ne te pardonnera jamais.

C’est la seule chose qu’elle puisse faire, dire, elle se sent dépossédée de son énergie. Allongée sur le sol, les lèvres sales, la mémoire violée, elle voudrait mourir. Derrière, des bruits de pas, d’une seconde porte, deux scientifiques entrent. Morgan les connait. Morgan les déteste. Le plus vieux parle.-Mais qu’est-ce que vous avez fait ? Il souffle davantage qu’il parle, tant la fureur étrangle ses cordes vocales. -Quel scientifique expérimente sans connaitre ? Avez-vous seulement idée de ce qu’est l’Aura ou ne voyez-vous que cette bulle de lumière ? Cette fois, sa voix se fait plus forte encore, il rugit. Le cœur biologique est incapable de supporter indéfiniment ce nouveau codage. Mais, les yeux sur la bulle, si près de l’ordinateur, il ne peut qu’admettre l’intelligence du programme. -Il faudra tout réparer à la première heure demain. Ses yeux virent sur Morgan au sol, sur l’étrange monde qu’est la salle, pleine de verdure défaite et d’une nature déjà en cage. Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Que fait Morgan ici ? Est-ce elle qui vous a poussée ici ?   La porte principale s’ouvre sur les soldats de l’armée blanche.-Miss Reynarth, je suis heureux de vous voir. Veuillez prendre en charge ces deux jeunes gens, je vous prie, ils ont suffisamment mis en péril notre survie pour ce soir. Ils devront rendre des comptes demain. Et ce jeune homme devra remettre en place le programme initial, il faudra le faire revenir.  

Au sol, dans sa confusion, Morgan rampe. Au bord du vertige, elle rejoint le pic de verre. Maintenant ou plus tard, elle le tuera. Craig. Il paiera. Sa main se ferme sur le verre délicat, elle se relève, les membres faibles, le cœur au vertige. Des yeux, elle le cherche. Il est là, presque flou. Le monde est flou, elle tient à peine sur ses jambes tremblantes. Que lui a-t-il fait ? Qu’a-t-il fait ? Sur ses lèvres, ses larmes qui s’assèchent lui rappellent le gout du sable. Lentement, elle se redresse sur ses poings, avant de se relever tout à fait. Dans sa robe blanche, les cheveux décoiffés, le visage rougi par ses larmes, elle regarde droit dans les yeux Saphyr, en cachant derrière son poignet le petit pic.

-Je ne me laisserais pas faire.
Je ne me laisserais plus faire.


Elle aimerait que Saphyr la tue. Que tout cela cesse. Elle a échoué. Et tout est de sa fuite, a lui, Craig. Alors elle bondit sur lui, dans sa robe blanche, sous le coup d’une impulsion maladroite, griffes et pics en avant, avant que les soldats ne soient suffisamment près d’elle pour se mettre entre eux deux.

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Message par Craig Moffat Mer 3 Déc - 16:08

Je trouve toujours des solutions. Je ne sais guère si ce sont les meilleures. Je suis un électron-libre. Pas marié. Pas tenu en laisse. Anti militaire ou presque. Anti militaire parce que je ne veux pas qu'ils fouillent sur moi… Les délits mineurs n’ont rien à voir. Ça, oh ça non. Les délits m’aident à remplir des feuilles dans un dossier – un casier judiciaire – pour dissimuler le reste ou pour peut-être appeler à l'aide...

Je n’ai jamais connu ma mère. Paraît qu’elle en est morte, de m’avoir mis au monde. Je suis né comme un meurtrier. J’ai tué ma propre mère. J’ai tué, dès ma naissance, une Gaïa. Oui. Ma mère est une Gaïa. Je le sais. Je le sens. Mon père l’a assez sous-entendu comme cela. Mes ancêtres maternels ont connu le sable. Gaïa a de quoi me haïr et aura toujours de quoi me haïr, que je ne peux que désirer fuir en l’Aura. Je cherche la fuite. Je cherche le pardon de Gaïa que je n’aurai jamais. J’ai souhaité depuis toujours disparaitre. La dream pilule a réalisé mon rêve : je peux disparaître. C'est ma mutation. Et de là, je suis en mesure d’effacer les souvenirs qui font ce que nous sommes. Mes propres souvenirs. Alléger sa conscience. Et pourtant. Pourtant mon rêve absolu n'est que de vouloir ne faire qu'un avec l’Aura. Ce qui est impossible. Si je tente de traverser ne serait-ce qu’une seule installation électrique, je la détraquerai de mon corps intangible. La transcendance est impossible. En prendre conscience m'a rendu plus lucide sur les choses. Il y a des choses irréalisables. On m’a répondu à toutes les équations du monde : je suis bel et bien un humain et je le resterai. Et je ne sais que faire. J’ai des failles innombrables en moi, qui ne peuvent que se creuser plus encore, si les autres s'y enfoncent. Je vous demande, pour autant, d’avoir confiance en moi, armée blanche et cité blanche. J’ai conscience que Gaïa ne pourra que me rejeter. Ce n’est pas grave. C’est ce que je mérite à vrai dire.

Hé ! Je ne suis pas un fou !  

La porte est close. J’entends quelqu’un tenter de l’ouvrir. La rescousse ? La cavalerie qui arrive enfin ? Je ne peux guère que fixer celle qui me tient en laisse pour le moment : Morgan ? Alors elle se nomme comme cela. Celle qui est en mesure de m’assassiner à chaque instant. Ça ne me dérange pas plus que cela. Et c’est pour cela que je n’ai pas peur qu’une Gaïa me tranche la gorge. Mais revenons en arrière s’il vous plaît, au moment où je fronce un sourcil face à elle qui ne comprends pas mes mots. Dieu ? C’est vrai que je ne sais plus trop ce que c’est, Dieu. Un conscience supérieure. Celle-ci est parfaite. Elle a défini le Bien et le Mal. On y croit ou on n'y croit pas. Peu importe. Dieu est une idée. Une idée qui justifie les coïncidence qu’on ne comprends pas. C’est celui qui maîtrise des forces que personne d’autres maîtrisent. Être Dieu, c’est être en mesure d’aller là où personne d’autres est en mesure de se rendre. C’est tant de choses que je ne lui réponds que par un haussement d’épaules. A quoi ça servirait de lui parler de Dieu ? Si je lui disais qu’il existe un commandement : « tu ne tueras point. » Elle se fouterait de ma gueule. Je me questionne cependant : les adeptes de Gaïa ont-ils des croyances ? J’avais envie de lui dire : Gaïa va vous détruire vous aussi.

Pourquoi ?
La Nature…

Lors de l’absence de l’Aura. J’avais vu, de ma terroriste, s’étendre lierres et ronces tout auteur d'Elle, venir se hisser sur les murs et tordre les fils électriques de quelques jus non de sang, la nature luttant contre la technologie. Yeux rivés sur l’écran. J’avais entrevu pour autant tout cela. J’avais alors serré les dents. J’ai une certaine empathie pour les technologies. Les plaies de la Nature : insectes, plantes carnivores; la nature malveillante. Non je n’y crois pas. Je venais de le voir pourtant de mes propres yeux. La Nature. Ça ne peut pas être que ça, si ? Ma mère était quelqu’un d’une grande bonté. Mon père me l'a toujours dit. Les plantes que je fais pousser, des fleurs de violettes, des légumes de pommes de terre,… des plantes pacifiques. Le reflet de l’écran de l’ordinateur m’avait dévoilé les plantes terrestres qui nous attaquaient ici, non intéressées par moi, à ma grande surprise, mais bel et bien par la terroriste de Gaïa, serrant son collier, un artefact, de manufacture humaine, à vue d’œil. Peu importe. Ce n’est pas mon problème. C'est le sien. Je pense d'abord à ma survie ! Je sentais tout mon corps se serrer en moi, dents et poings. Je tentais de respirer. J’avais alors essayé de me calmer. Je suffoquais. Je me sentais peu à peu emprisonné dans la Nature. Si ça m'avait fait peur ? Non. Je mérite cela. Qu’on m’étouffe. Cependant, dans un brin de lucidité, j’avais souvenir de tous les innocents derrière la fameuse porte…Oui, je mérite certes de me livrer à Gaïa, mais, en aucun cas jamais de livrer des innocents avec moi. Je ne suis pas égoïste à ce point. Je venais de le découvrir. Peut-être suis-je meilleur que je ne le pense. L’homme a le droit de vivre. C’est la Nature qui l’a mis au monde. J’ai le droit de vivre. Même si j’ai tué la Nature. C’est l’Histoire de l’homme. Aura. Du reboot elle s’était relancée. L'Aura. Et, revivifié de toute l’ironie de la vie, je lui avais donc lancé à ma terroriste, ma façon de vivre et de voir les choses ; sur Aura et Gaïa. Je suis neutre en moi. Je chercherai toujours qu'à neutraliser.       

Je n’ai pas le temps de lui lancer d’autres suggestions, qu’elle se pose sur moi et mon corps qui, peu à peu, par rejet, devient immatériel. Je vois ses traits se mouvoir en du désespoir. Et alors ? La vie n'est qu'espoir et désespoir. Je lis aussi de la colère en ses yeux. Je lui ai demandé ce qu’elle cherche à faire ; ses motivations. J'ai toujours ce désir de comprendre. Et, de là; de là, on en était revenu à cette question sur Dieu. Elle ne croit pas en l’humanité, hein ? Je souris. Lèvres scellées. J’ai des traits moqueurs. J’ai un air arrogant. J’ai un regard brillant. Je découvre que je n’ai affaire qu’à une esclave, en fin de compte. Ce n’est pas péjoratif. On dépend de l’Aura nous aussi. Sauf que j’aurai cru à plus de liberté chez eux. Je ne m'attendais pas à voir que, en réalité, nous étions tous des esclaves à revendiquer soit l'Aura soit Gaïa. C'est triste. Je suis déçu. La Gaïa me déçoit. Et soudain, elle se propose à moi ; se donne à moi. Elle me parle de rêve. On peut en parler oui, si tu veux. Nous on les gobe en gélules. Et si tu essayais ? Je suis un mâle. Cette situation me perturbe. Une jolie brin de fille qui se jette sur vous. C’est existant. je ne peux pas nier que ça m'émoustille. Je pose mains sur les accoudoirs du fauteuil. Je m'empêche de la toucher. Si je rêve qu'elle me demande ? Ouais. Là je fantasme à ce qu'on pourrait faire tous les deux. J’ai un sourire qui masque ma personne avec dents serrées : de la gêne. Il me faut me retenir de ne pas faire n'importe quoi. Ceci-dit, bien sûr que je rêve. Je rêve de quitter corps. Je rêve du sable. Un truc que je ne connais pas. Un truc que je porte pourtant autour du cou. Un truc qui me tient en laisse. Ça s'appelle une croyance. Si je comprends ou ne comprends pas ? Pour qui tu me prends ? Je finis par TOUT comprendre ! Elle prend mes cheveux noirs. J'avoue apprécier ce geste. Peu importe. Mes mains ne quittent pas les accoudoir. Je m'y agrippe. Je m'y agrippe comme à mes valeurs. Je me laisse conduire tout autant. Je me détends et me relâche. Je me laisse embrasser. Je ne veux pas. Je ne veux pas de ça. Ça ne m'empêche pas de laisser nos langues se rencontrer et jouer ensemble. Je sens ses larmes. Peu à peu, je sens mes mains quitter les accoudoir, que je me dois de quitter ce monde; mon corps se fait intangible. Je n'aime pas trop faire pleurer les filles moi, tu sais ! Et toi, t’y comprends quoi aux rêves ? Personne n’est en mesure de comprendre les rêves. Je ne peux pas démentir que ses lèvres sauvages, que cette sauvagerie, elle me plaît, que j’aime cela, toutefois, mes valeurs me dictent que je dois cesser cette situation, la neutraliser. Je ne suis pas homme à employer la force, mais, je l’aurai même bien rejetée et giflée, pour se donner de la sorte. Ce n'est pas digne d'un humain. J’ai choisi la fuite. Cela ressemble à ma personnalité. Le déclic : le verre sur ma gorge qui me réveille. La chaleur qui s’est évadée entre deux corps. Le froid revenu.  

Elle se fige. Je passe à travers elle, ou, plutôt, elle passe à travers moi. Je n'existe plus. J'ai disparu. Je suis un fantôme. Son esprit s’adonne à des rêveries. Tu en voulais des rêves ? En voilà. Il arrive que lorsque je traverse quelqu’un, je le déstabilise, et il s'imagine comme des trucs ; des songes. Je ne sais guère ce qu’il se passe dans la tête de l’autre alors. Je m’en fou à vrai dire. Personne n'a à me toucher ! Elle a un état de choc. Je le vois. Elle tombe en arrière et s’éloigne enfin de moi, d'un moi immatériel et pourtant toujours présent. Je n'ai pas projeté un autre moi ailleurs. J’ai une migraine. J’ai un trou noir. J’ai comme cessé d’exister lors d'un moment. Je me suis senti lourd. Quelqu’un a envahi ma présence. J’ai un goût sableux dans la bouche. Je me suis senti, comme, de pierres, mais en quelque chose de plus doux, de plus chaud, de plus étouffant ; quelque chose comme le sable peut-être, que je ne connais pas. Je ne saurai dire.  
 
-Je pourrais. Je pourrais voir le sable. Pour de vrai.
Tu ne pourras jamais. Gaia ne te pardonnera jamais.


Je me fige. Je reste fantôme. Je n’ai pas de mots à dire. Je m’apprêtais à crier de l’aide, que l’armée blanche me vienne, à me précipiter sur la porte pour l’ouvrir ; mais j’ai senti comme du ciment en mes chevilles. Je n'existe plus. Je suis absent. J'ai pourtant bien entendu. Je suis comme translucide. Je fais peur à voir. Je suis des plus pâles. Ses paroles à Elle, elles m’ont glacé le sang. Je ne sais guère en quoi sur l'instant : cette histoire de sable ou le fait qu’elle me balance que Gaïa… Je tombe rarement en colère… mais là… Je me réveille, reprends corps, et lui crie soudain comme un bébé qui vient de naître et de mes entrailles, en me levant de la chaise informatique, brisant et déchirant ;  

- Tu mens !

Je lui aboie. Je ne me sens guère que bête en moi. J'ai une fissure en moi. Je suis revenu trop soudain de chair. Voir le sable... elle, elle le pourrait ? C'est ce que... Je donnerai tout pour cela... même l'Aura ? Non ! Jamais ! Je ne sais pas... Mon regard est quelque peu mouillé, bien qu'à peine, car je suis un homme ! J'ai appris à ne pas pleurer. C’est la colère qui m’anime, c'est elle qui me pousse à rager, et, pourtant, mon second – Tu mens… est plus calme que je m'en rassois, lourd, dévasté, sur la chaise informatique, tenant mes tempes de mon pouce et de mes doigts, avec une seule main. Une main qui se veut crispée. Je suis brisé. J’ai réapparu. Je suis terrassé. Je me ferme à tout ce qui m’entoure. Qu'on me laisse tranquille. Qu'on ne me demande plus rien. J'en veux comme à la terre entière d'être né.

La porte s’ouvre. Je n’entends qu’à peine. Un scientifique, un leader, somme toute, me réprimande, ce à quoi je ne réponds pas. Le silence m’a bien trop figé et me condamne encore à ne pas émettre aucun mot et rester là, froid. Je suis énervé. Je rage en moi. Il parle de réparer. Oui, et, tant qu’à faire, le vieux, peut-être que tu pourrais aussi songer à améliorer tes lignes de codes ! Je passe la main sur les paupières. Je me réveille peu à peu. je me frotte les yeux. Je le toise en levant pourtant tête vers lui. On toise plutôt les gens lorsqu'on a de l'ascendant sur eux. Air arrogant. J’ai envie de lui cracher salive à la tronche. Il paraît que je ressemble à ce qu'on appelle un lama dans les beaux livres sur la Nature du passé. Je me retiens de faire le lama. Je déteste le monde entier, que ce soit l'Aura ou Gaïa, à ce moment précis. Je me ressaisi en moi. Mon corps est figé. Lourd. Bloqué. Mon corps est plus sage que mon esprit. Il vaut mieux pour moi de ne pas parler. Il évoque alors le nom de ma terroriste : Morgan. Je la regarde Elle de nouveau – comme un Dieu devant quelqu’un à terre puisqu’elle est devant moi, en train de ramper – et pourtant, je n’ai pas de traits fiers. Je ne suis qu’un humain qui observe un autre humain dans la souffrance, étant moi-même dans la souffrance. Je détourne le regard de nouveau sur le scientifique. Je ne lui réponds pas à sa question. Je suis sous le choc. La porte s’ouvre enfin sur le soldat Reynarth. Il donne ordre à soldat Reynarth. Je laisse échapper un bref sourire moqueur en reposant mon regard à terre et dans le vague, l'échine courbée : je serai elle, je l’enverrai sur les pâquerettes ; d’où un scientifique donne des ordres ? Ouais, et, tant que vous y êtes, ramenez une tronçonneuse pour faire le ménage ici, il y a quelques branchages à couper.

Je ne veux pas qu’on m’enferme… Je pars ailleurs… mon esprit part ailleurs... et pourtant, je reste matériel et de chair... c'est que quelqu’un se jette encore sur moi… encore elle…

Je me lève soudain ; dossier de la chaise qui percute le bureau. Bruit métallique trop brusque. Je tente de prendre son bras où elle tient son morceau de verre. Je tente de l'arrêter. J’essaye de me défendre d’un agresseur. Un tigre qui a bondi sur moi tout d'un coup. Je ne suis pas spécialiste du combat au corps à corps. Elle est dans un état faible. Je tente quand même le coup alors. – Ça suffit. Que je lui dis. Voix sévère. Autoritaire. Air noir. Et je tente de la convaincre – Ça ne sert à rien. Arrête ça. J’essaye de l’immobiliser tant bien que mal. Elle s'est ruée sur moi. Je me retrouve poussé une nouvelle fois. Décidément ! Je trouve que notre couple commence très mal chère Morgan. Je trébuche quelque peu à cause de la chaise derrière moi, et que dire du bureau qui me déstabilise ! J’imagine que je vais me prendre des coups de griffures, de la sauvageonne. C'est comme un animal enragé que j'essaye de saisir. Je prends ses bras et essaye de la calmer. Je n’ai que faire qu’on égratigne mon corps  - il a intelligence de devenir intangible lorsqu’on l’atteint bien trop. J'en ai développé une certaine insensibilité - qu'il se peut même qu'on me fasse plaie profonde sans que j'y prenne garde sur le moment. – On est tous des humains bordel de merde !!

Je suis… brisé… cassé… perdu.

- Reynarth, aidez-moi...

... Parce que je crois que je vais passer à travers des installations électriques… l’ordinateur principal de ce bureau... et en intangibilité… c’est peut-être pas une bonne idée…!  Mon ironie ne peut pas s’empêcher d’ajouter dans le débat à mains nues avec ma sauvageonne, à l'attention de la soldate de l'Armée blanche :

... J’ai quelques différents avec mon épouse...

Faut dire que je m'entête à ne pas lui faire du mal… elle si par contre ! On dirait qu’elle a une dent contre moi… Quoi, je suis un bon mari pourtant, non ? Vous n'allez pas me mettre en cellule avec elle quand même, hein ? Et...

... ne lui faites pas de mal...

Ouais, je suis un bon mari comme je l'ai dit; surtout si ma femme connaît le sable...


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Message par Saphyr Reynarth Lun 8 Déc - 21:50

Lorsque Saphyr parvint enfin à ouvrir la porte récalcitrante, la soldat resta quelques instants perplexe devant le spectacle qui s'offrait à elle. Des racines, des ronces, une intrusion végétale au cœur de l'Aura, une attaque en règle contre l'infrastructure et les éléments de l'Aura, comme si Gaïa était parvenue à mener un de ses agents dans le sacrosaint de la Cité Blanche. Ce qui n'était pas loin de la réalité puisque Morgan se trouvait dans la place. Saphyr se demandait comment elle avait pu faire appel à ses pouvoirs car il lui semblait que ces derniers étaient affaiblis par son temps de présence loin de la forêt. Garder la prêtresse de Gaïa au sein de la cité n'était pas un choix des plus judicieux, même si cela pouvait donner un avantage aux citadins, car il pouvait arriver ce qui venait d'arriver.

Interpellée par un scientifique, Saphyr porta son attention sur lui. Ses ordres étaient clairs, mais elle ne dépendait pas de la branche scientifique et ne se considérait pas vraiment concernée par l'obéissance à cet homme. Pourtant ses paroles étaient justes, Craig allait devoir rendre des comptes concernant ses actions.

- Oui, on s'occupera de l'Aura même si ces modifications nous permettent de tenir plus longtemps.

Saphyr gardait un œil sur Morgan, allongée sur la sol, démunie... Pourtant, alors qu'elle discutait avec le scientifique, la prêtresse se jeta sur Craig dans l'intention de le tuer. Ce dernier essaya de la calmer sans y parvenir. Saphyr se précipita vers eux, car l'assailli reculait vers les installations de l'Aura et elle doutait que cela fasse du bien à la technologie d’accueillir un Craig dématérialisé en son sein. Et l'utilisation d'une arme était déconseillée au milieu des composants de l'Aura.

- Ça suffit ! ordonna-t-elle d'un ton tranchant en saisissant un des bras de Morgan.

Aidée par ses deux camarades de l'armée Blanche, elle parvint à séparer les protagonistes. Morgan se débattait toujours, déterminée à trépasser Craig. Alors Saphyr gifla la prisonnière d'Obra Lux, évitant de l'assommer d'un coup de poing, non pas pour respecter les demandes de Craig mais pour éviter d'envoyer Morgan à l'hôpital. Quand la situation sembla sous contrôle, Saphyr s'adressa au vieux scientifique.

- Tâchez de remettre de l'ordre, je m'occupe de ses deux-là. Ne touchez pas au codage avant d'en recevoir l'ordre.

Elle fit signe à San qui tenait Craig de la suivre. Tout d'abord, éloigner Morgan du cœur de l'Aura et retourner dans la salle de réception lui semblait un bon compromis. Elle avait bien envie d'enfermer la trouble-fête dans une geôle, mais Morgan restait le jouet d'Obra et les gens évitaient généralement de contrarier l'Impératrice. Quant à Craig, autant garder un œil sur ses intentions, certes elles avaient été bénéfiques pour la sécurité de la ville mais ce genre d'initiative devait être encadrée.

- Tenez vous tranquille Morgan et j'éviterai de vous neutraliser pour vous ramener à Obra, déclara-t-elle à l'intention de la jeune femme alors qu'elle se dirigeait d'un pas déterminé vers sa destination.

C'était bien la première fois qu'elle voyait la prêtresse d'aussi près alors elle ne pouvait s'empêcher de l'observer du coin de l’œil. Exceptée ses tatouages mouvants, son physique était bien loin de l'image qu'on pouvait se faire d'un prêtresse, pièce maîtresse de Gaïa. Elle avait l'air éteinte et Saphyr se fit la réflexion qu'il était peut-être pas si mal qu'elle soit en position de faiblesse. Elle n'aimerait pas se confronter à sa pleine puissance. Sans ralentir, Saphyr pénétra dans la salle servant de refuge et se dirigea vers la maîtresse de lieux.

- Vous devriez garder nos ennemis loin de nos installations, elle a failli réduire l'Aura à néant.

Saphyr n'y allait pas par quatre chemins pour exposer les faits et il était possible que ses paroles directes froissent son interlocutrice. Mais en tant que soldat, Saphyr aimait aller au but sans se perdre en conjecture. Ils étaient en pleine bataille, le temps était précieux. D'ailleurs, elle jeta un coup d’œil aux baies vitrées pour se faire une idée de la situation extérieure, de son évolution mais les invités lui cachaient en grande partie la vue. Par contre, leur intérêt se trouvait attiré par le groupe de Saphyr et certainement la réaction d'Obra.

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Message par Morgan Lun 15 Déc - 16:42

C’est un manque, sensible, au fond de son cœur. C’est une plaie, si profonde, qui écorche son âme. C’est un souffle, manquant, qui n’embrase plus son corps de vie. C’est un cœur, sœur du sien, semblable et diffèrent, qui a battu quelques instants si forts en elle. Et Morgan s’est senti revivre. Et Morgan s’est sentie elle-même. Et Morgan a vécu Gaia, encore une fois. Elle l’a sentie tout autour d’elle, la réchauffant entre ses lianes réconfortantes, la portant avec délicatesse dans le monde des hommes. Alors qu’au dehors, tout autour, il n’y avait que la haine froide et symétrique des constructions humaines.  Elle l’a sentie, tout au fond d’elle, comme une puissance enfin accessible. Et, incapable de la retenir, elle l’a vu fleurir autour d’elle. Si forte, si puissante. Meurtrière et aimante. Sauvage et amoureuse.

Et puis. Tout est parti. Plus rien. Fin du signal, retour au vide.

Dans un abysse sans fond, sans lumière, Craig a noyé Morgan. Et si elle a vu le sable, la douceur, et même un peu, l’animal, il lui a volé un espoir. Son dernier. C’était comme une petite pierre qu’elle gardait au fin fond de ce palpitant. Un dernier espoir, une émeraude minuscule. Morgan ne voulait pas le gâcher. Elle voulait choisir son moment. C’était une petite pierre précieuse, importante, sacrée. Et il s’est moqué d’elle. Alors elle n’a plus que sa fureur pour vivre et chacune des secondes qui la ramènent à la lucidité, la rendent davantage plus violente encore.

C’est avec son pic qu’elle attaque, d’abord, lui tombant dessus davantage comme une petite tornade en colère. Morgan n’a rien d’une soldate, elle a le chétif des êtres oisifs qui ne marchent jamais, ni ne grimpent, ni ne jouent, ni ne bougent vraiment. Alors, très vite, Craig retient ses poignets, évite les coups pointus de son pic, et même les griffes haineuses de ses ongles manucures. Incapable de le toucher vraiment, et malgré toute la force de son corps déliée, Morgan enrage. Elle force davantage, ne l’écoute pas, blesse ses poignets à essayer de contraindre ses bras, blesse son amour propre à espérer enfin l’atteindre. Rien n’y fait. Rien ne suffit. Il est plus fort qu’elle, même affaibli. Et il le restera toujours, plus fort. Comme Obra. Comme Obra. Et derrière sa gentillesse, ou peut-être, sa galanterie, elle ne voit que condescendance et moquerie. Ne la blessez pas. Combien de fois a-t-elle entendu les lèvres froides prononcer cette sentence. Un trophée ne s’abime. Que ferait-elle avec des lèvres boursoufflées ? Et si soudain son corps était couvert d’autres bleus que ceux des mauvaises aiguilles ?

Une main l’attrape. Par derrière, et c’est dans un dernier soubresaut que Morgan tente de la repousser. En vain. Morgan est épuisée, elle n’a plus aucune force. Vidée d’espoir elle est semblable à une balise sans ancre. Assujettie à un sentiment fort, elle n’arrive à en sortir. Quand la gifle vient, brulant son visage, lui arrachant ses derniers restes de dignité, sa chaleur s’assèche, le froid hivernal reprend contrôle de son corps. Devant cette autorité comme devant la cité toute entière, elle se rend compte, enfin, d’à quel point elle s’est compromise. Immobile, silencieuse, sans plus regarder son époux ni même les restes de lianes lascives qui ont pris d’assaut la salle de l’Aura, Morgan a soudain le regard vide et clair, embrumé et perdu. L’oreille presque sourde, elle entend à demi-mot les ordres qui fusent.  

Sage, vidée, l’enfant promise est une automate qui marche jusque son peloton d’exécution. Ses gestes, automatiques, sont le reflet de ceux de Craig, qu’elle refuse de voir –comme s’il pouvait disparaitre de son atmosphère- et ceux, saccadés, de la soldate. Seuls ses tatouages témoignent du vertigineux nombre de sentiments qui l‘égarent. Furtifs, comme fous sous sa peau claire, ils s’excitent en motifs épineux, toxiques. Arrivée enfin dans la grande salle elle se sent plus étrangère que jamais. Ses cheveux défaits, sa robe blanche aimée, craquelée au niveau de ses jambes. Soudain Morgan est prise d’un sentiment étrange, d’une honte qui la pousse à marcher plus lentement, à se dissimuler des regards sous la silhouette de son présumé époux. Mais il n’est pas assez grand, pas assez gros, il en faudrait 4 comme lui pour l’encercler,  et ses tentatives sont vaines.

La voix froide de Saphyr la fait frissonner. La soldate n’imagine pas à quels maux, elle la condamne. Et si, l’attaque a Obra pourrait faire sourire son ennemi, Morgan ne sait hélas que trop bien pourquoi Obra la garde en ces murs, précisément si proche de l’Aura et de ses laboratoires de pointe. La voix claque, furieuse.

-Qu’as-tu fait Morgan ?

Morgan relève ses yeux noirs. Obra répète, la voix pleine d’orages. Autour d’elles trois, l’atmosphère est lourde, glacée, nul ne bouge, nul ne parle. Certains attendent peut-être que l’enfant sauvage se fâche. Mais elle s’est fâchée, déjà, bien des fois, contre Obra. Et alors que son regard noir s’enfonce dans l’abysse bleuté des siens, Morgan n’a besoin de parler, de crier, ou de menacer. Elles se connaissent, se reconnaissent. Mère et fille, chasseuse et trophée, ennemies jurées. A sa gorge, la torque argentée la brule comme jamais, alors que les dernières effluves de Gaia qui errent dans son corps brisé ne rêvent que de s’échapper et d’empoisonner la dame de fer.  C’est une haine minérale, profonde, insaisissable que lui inspire Obra. Et sa fille, à sa gauche, est si pale qu’elle semble prête à tourner de l’œil. Aurore ne les a jamais vus si ouvertement agressives. Personne, à vrai dire.

Car l’enfant est morte. Il ne reste plus rien de l’adolescente, ou peut-être, cette pureté maintenue envers et contre tout. Il n’y a plus qu’une femme,  un esprit inflexible avec une volonté du même fer que l’âme d’Obra. Et dans leur combat silencieux, si l’une est déjà vaincue, depuis ce qui lui semble être toujours et pour sans doute à jamais, la bataille n’est complètement achevée. Tant que l’Aura existe, tant que Gaia existe, leurs marionnettes se querelleront et ne gagneront jamais vraiment. Touchée par la grâce de Gaia, une nouvelle fois, complétement, pleinement, Morgan vrombit. Immobile pourtant, tenant à peine sur ses jambes, si faible dans son habit de blanc, taché. Elle ne semble d’aucune peur. Ni davantage d’espoir. Pour faire taire la bravade de sa posture droite, fière, belliqueuse, Obra soudain bondit et la frappe au visage. Sur les traces de Saphyr elle appose les siennes, plus profondes, alors que sa bague de fiançailles, un diamant blanc, mords la peau fine et blanche de la joue Morgan.

Projetée en arrière, ses cheveux noirs défaits cachant son visage, Morgan semble un instant prête à se briser et chuter au sol, comme la plus vulgaire des enfants battues. Mais, sitôt que la force de la gifle se fait moins intense que celle qui réside en son être, la tête revient dans on axe. Ses lèvres s’ouvrent dans un rictus agressif, Morgan semble gronder, montrant ses crocs fins, belles dents blanches et soignées. Sur sa peau, mille créatures feulent, prêt à bondir. Jaguars, tigres, chiens prêt à mordre, singes cruels, serpents aux cous déployés. Milles prédateurs s’ajoutent, les uns après les autres, toujours davantage, jusque sa peau ne soit plus que noirceurs illisibles. Sa robe blanche jure avec la peau encre, alors que le blanc de ses yeux transforme son visage en ce qui semble être un étrange masque indigène. Ses cheveux noirs, lianes fines, longues et lisses finissent de se mouvoir autour de son corps. Elle semble irréelle, produit de pures ténèbres. Tenue en laisse par sa torque d’argent. Obra souffle.

-Voyez, voyez de quel genre sont ces créatures.

Elle reprend, plus fort.

-Le coup qu’elles nous ont portés aujourd’hui, nous le leur rendrons au centuple demain. Notre clémence fut vaine, nous les traquerons un à un. Et nous les anéantirons, un à un, comme leurs insectes chéris, jusqu’il n’en reste plus un sous la protection de l’Aura.

Puis, avec froideur. Invitant ses invités à se disperser, d’un geste de la main.

-Reprenez vos esprits, l’attaque, même enrayée,  ne sera finie qu’au matin.

S’approchant de Saphyr, alors que les convives s’éloignent, la dame de fer s’adresse enfin à la froide soldate.

-Vous avez fait preuve de beaucoup de professionnalisme. Tant dans la protection de notre tour, que dans la surveillance de Morgan. Vous ferez un rapport complet demain, à la première heure, qui me sera directement adressé. Pour l’instant reprenez aux ordres et vaquez aux taches qui vous sont dévolues.

Sans attendre, sans avoir relevé l’impertinence de Saphyr, ni soulevé la présence de Craig, Obra s’écarte d’eux et fait signe à deux de ses plus fidèles gardes.  

- Ramenez Morgan chez elle. Nous règlerons son compte demain.



Sortant de son immobilité, Morgan, redevenue blanche, avec juste sur sa gorge le souvenir du tatouage de sa sœur, suit sans broncher les deux gardes qui l’encadrent. Avec difficulté, mais sans demander aucune aide, la jeune femme monte avec lenteur les escaliers qui la mènent jusque chez elle. Un étage, deux étages, elle perd le compte. Une fois en haut, dans sa chambre, quand enfin les soldats repartent, elle s’effondre devant sa vitre. L’attaque est finie. Le codage de Craig a dérouté Gaia et si l’Aura s’épuise, elle tiendra jusqu’au petit matin. Son cœur se serre, au loin les siens festoient. Son cœur se meurt, il n’y a plus de petites pierres secrètes, plus d’espoirs véritables et elle n’imagine pas même la vengeance de la dame de fer et du peuple blanc qui la détient.

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Message par Craig Moffat Mer 17 Déc - 20:15

Je vais devoir rendre des comptes… Bien que, j’ai cru entendre que Saphyr m’a presque défendu à dire que mes codages ont servi à l’Aura. Défendu aussi, contre la dénommée Morgan. J’avais réussi à prendre ses poignets, à la Gaïa prisonnière de Lux, et faire en sorte d’éviter, une nouvelle fois, sa tentative d’assassinat, excepté que celle-ci paraissait bien plus franche que les autres – de colère et, je le sens, elle aurait aimé atteindre sa cible ; me faucher. Je n’ai pas peur de mourir, tant à cause de la dream pilule, je crains que je ne puisse mourir que de vieillesse, et, à vrai dire, sachez-le, ça ne me convient guère. J’ai déjà tenté de me suicider, après la dream pilule, et, je crains que mon corps refuse de mourir – même cela il me l’interdit. Il ne m’interdit pas de souffrir, bien au contraire. Et les ongles de Morgan me griffent quelque peu. L’un deux me griffe un brin léger de sang, tant elle a ragé de colère, tandis que Saphyr la délie de moi. On la gifle.

C’est une chose que j’avais pensé faire – lorsqu’elle avait voulu se donner à moi – que je n’avais pas faite. Je m’étais rendu intangible. Ce corps qui est mien refuse la violence. Que dire alors, de ce à quoi j’assiste et vais-je assister encore ? J’ai été convié à suivre la marche presque funèbre jusqu’à Obra. Et, je dois bien l’avouer, je préfère l’Aura à Obra, l’Impératrice. Saphyr avait alors osé dire à l’Impératrice qu’elle aurait dû éloigner Morgan de l’Aura. Je suis plus que d’accord avec les dires – et la froideur avec laquelle ils sont prononcés, ne m’interpellent pas plus que cela, tant les dires me paraissent des plus pertinents. Sauf que, sauf que dire cela à l’Impératrice, c’est comme lui dire de tenir son toutou en laisse, alors qu’elle l’a laissé courir dans un parc : à quoi bon ?  

Inutile de vous dire que je me suis emmuré dans le silence. J’ai pour habitude d’éviter l’Armée Blanche, il m’arrive de la taquiner pour m’amuser, en ce qui concerne l’Impératrice, je vais en sorte d’être ignoré et cela m’arrange fort bien si on m’ignore. Je tiens au peu de liberté que j’ai en la Cité Blanche. L’impératrice réclame explication à son « jouet » et, je ne sais pourquoi, mon esprit ose se dire, de divertissement, et que peut-être même, l’Impératrice elle-même a délibérément laissé Morgan s’enfuir, pour qu’elle tente quelque chose. Je pense tant à toute les suppositions, les hypothèses, qu’il m’arrive de penser, même quelque secondes, à la potentialité d’un complot, tel un paranoïaque. Ceux qui pensent, qui usent de leur soi-disant intelligence, sont les plus fragiles aux croyances, aux absurdités – aux théories les plus farfelues. Mais, après tout, n’est-ce pas une possibilité ? Obra ne réitère pas aux yeux de tous, l’accusation de sauvagerie à l’égard des adaptes de Gaïa ? Est-ce à cela que lui sert Morgan ? Je soupire en déviant le regard. J’aimerai quitter ce peloton. Je reviens vers la scène, et, je vois, une Morgan agressive, qui, en fin de compte, joue bien son rôle, sans le savoir elle-même. Est-ce la vérité alors ? Qu’ils ne sont que des « sauvages » ?  

Mes pupilles assombries depuis la naissance, trop noircis par les années à n’avoir vu que deux peuples se faire la guerre, n’arrivent qu’à se poser, comme fuyant et voulant s’échapper, sur les tatouages de Morgan. Ils s’animent. Je m’y perds. Il y a, tout un tas de bêtes, de bêtes sauvages, des animaux ; mais, de ce que je me souviens de Dieu, du peu que je sais, de mon père qui m’a fait lire tout un tas de choses dont celles de la religion, il y a, ce passage sur l’Apocalypse. Le cavalier rouge. La guerre. La guerre civile. Et de son arrivée sur terres, les bêtes sauvages se répandront. Oui, c’est bien cela, les humains eux  aussi ne sont guère que des bêtes sauvages, et, vous savez, je ne crois pas que Gaïa soit le seul camp de sauvages… La guerre. Elle a deux camps. Les sauvages sont dans les deux camps. Cependant, je suis de plus en plus interpellé, tant sa peau devient de plus en plus foncée, et masqué, à l’égal de ses cheveux, qui se muent en liane ; de ténèbres.  

Entre-temps, le discours de l’Impératrice s’est poursuivi. Il évoquait je crois la traque – la chasse – les tuer jusqu’aux derniers – ce que j’appelle un génocide. Je baisse le regard et souris en coin. C’est ce que je disais : la sauvagerie est dans les deux camps. On est bien dans une guerre, lorsque l’Impératrice annonce enfin qu’on doit tenir, tenir à une attaque qui durera encore et persistera, jusqu’à l’aube. Une information qui m’éveille et redresse mon regard vers Obra. Comment le savons-nous ? La Dame de Fer s’adresse à Saphyr que j’observe. On lui ordonne un rapport demain. J’espère qu’elle ne me mentionnera pas. L’impératrice ordonne enfin que l’on ramène Morgan – et régler son compte ?! Qu’est-ce que cela signifie ?! Hé ! Elle doit rester en vie, hein ? Je ne peux pas me permettre que meure une personne qui connaisse l’existence du sable ! Ça vous paraît peut-être un peu petit pour justifier le fait que je refuse sa mort juste pour cela ? Eh bien, c’est un peu plus compliqué que cela. Disons que, mon père a toujours suggéré que c’était une clef. Une clef qui peut-être pourrait nous aider – je ne sais qui – que d’en apprendre plus sur cet héritage qui a été le nôtre en notre famille ; une simple fiole de sable qui est à mon cou d’une cordelette des plus brutes en son tissage – un sable blanchâtre. J’ai le droit de savoir !

Morgan s’en va. Voir quelqu’un qui connaît le sable se tirer, ça me fait serrer les dents qu’en à résister de ne pas la retenir pour l’interroger, lui demander, qu’est-ce le sable ? Je veux savoir. Pourtant, je laisse le groupe se défaire - ou presque. En repartant à mon tour, avec discrétion vis-à-vis de l’Impératrice, je reviens peu à peu vers Saphyr. Qui, de toute manière je suppose, doit me garder à l’œil, n'est-ce pas ?

« - Soldat Reynarth, L’Aura se débrouillera bien. Je lui ai donné l’intelligence à gérer sa répartie, pas sa puissance, mais, selon mes calculs, ça devrait suffire si l’attaque ne dure que jusqu’au matin, son énergie a été suffisamment canalisée. » Mon rapport de la situation en tant que scientifique – pas encadré.

Je marque une pause.

« - Pensez-vous que l’Impératrice va mettre à mort Morgan demain ? »

Il me faut… me justifier – et non par intérêt personnel – il me faut un intérêt général…

« - Vous ne pensez pas qu’un prisonnier de guerre pourrait être plus utile que d’être un bouffon de l’Impératrice ? Elle sait des choses sur les adeptes de Gaïa. La tuer, la maltraiter, c’est les attitudes les plus stupides qu’un corps armée puisse faire, non ? Enfin, je veux dire, ça ne vaut pas mieux que les adeptes de Gaïa, non ? »

Bon, c'est un peu insolent. Certes.

« - Autant vous le dire. Je peux traverser n’importe quels murs, et je peux faire traverser à qui je veux, n’importe quels murs. » ou presque - le béton c'est plus difficile. « - Ça ne m’a pas empêché de vous demander – vous prévenir  –  si je pouvais accéder à l’Aura. Je viens vous prévenir encore une fois, de ce que je compte tenter de faire, si j’apprends qu’il est décidé qu’on la tue.

Enfin, qu'on se le dise bien hein, je ne tenterai pas de la rendre à son peuple. De toute façon je ne peux pas rester intangible assez longtemps pour ça.
» et accessoirement que la Cité Blanche est bien gardée. Disons que je peux tenter de la planquer aux yeux de sa maîtresse - ce qui est déjà assez risqué et inconscient comme ça.  

Bref, pouvez-vous réclamer clémence envers elle dans votre rapport... ? »  

J'en oublie presque que je suis concerné par ce rapport ! - et quelles vont être mes obligations à venir...  



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Message par Saphyr Reynarth Dim 28 Déc - 21:16

Saphyr fut presque surprise qu'Obra ne la réprimande pas pour son franc parlé, mais son visage portant ce masque si professionnel et peu expressif ne laissa rien paraitre. En tout cas, elle trouva que Morgan avait du cran de se dresser devant l'Impératrice dont la gifle n'avait fait qu'attiser la fureur de Morgan, cette dernière avait conservé cette combativité comme l'attestait l'énergie de ses tatouages mouvants qui recouvrirent son corps, exprimant cette colère qu'elle retenait en elle. Et cette attitude ne joua pas en sa faveur puisqu'Obra utilisa cette démonstration de Gaïa pour asseoir sa position et justifier de ses actions à l'encontre de leurs ennemis. Saphyr écouta ce discours et elle ne pouvait cautionner l'éradication totale. Certes, il fallait protéger la Cité mais de là à supprimer des êtres humains... Saphyr ne s'était pas engagée pour contribuer à un génocide, mais pour apporter son aide dans la protection de ses concitoyens. Pourtant elle garda ses pensées pour elle-même, tout en confortant son opinion, elle suivra les ordres de ses supérieurs tant qu'ils n'enteront pas en conflit avec son idéologie. Saphyr se reporta son attention sur Obra quand celle-ci congédia ses invités et s'approcha d'elle. Elle accueillit ses compliments avec un fin sourire, considérant n'avoir fait que son devoir.

- Très bien madame, déclara-t-elle avec un petit hochement de tête après avoir pris note des ordres donnés.

Libérée de Morgan, Saphyr s'apprêtait à reprendre ses fonctions quand Craig l'interpella et entreprit de lui faire un rapport succinct de la situation de l'Aura. Mais ce fut la suite de ses paroles qui retinrent l'attention de la soldate. Ainsi le scientifique se préoccupait du sort de la jeune prisonnière. Se serait-il enticher de la belle ? Pourtant ce fut une grimace qu'elle adressa en réponse aux menaces non voilées de l'homme. Il n'avait pas peur des conséquences or Saphyr grava ses dires dans son esprit. Elle ne pouvait effacer ce qu'elle venait d'entendre.

- Mettre à mort Morgan serait une erreur stratégique puisqu'elle représente un élément pouvant contenir nos assaillants. L'éliminer ne donnerait qu'un prétexte à Gaïa pour raser la ville. Elle fit un pas en direction du scientifique. Par contre, vous devriez faire attention à vos paroles et surtout à la personne à qui vous vous adressez. Obra pourrait vous faire enfermer s'il était possible de contenir une personne intangible. La soldate soutint le regard de Craig pendant quelques instants comme pour le jauger et peser le pour et le contre. Je rapporterai les faits dans mon rapport, je doute que mes observation soient retenues par Obra Lux mais peut-être en tiendra-t-elle compte si elles sont justifiées.

Saphyr ne pouvait rien promettre et elle ne voyait pas pourquoi elle devait accéder à la demande du scientifique. Néanmoins, le fait qu'il déclare ses intentions concernant Morgan donnait matière à réfléchir et Saphyr ne pouvait passer outre. Il allait falloir garder un œil sur Craig Moffat, tant par rapport à l'Aura que par rapport à la prêtresse. Considérant la discussion close, elle tourna les talons pour rejoindre son poste tout en commençant à réfléchir à son rapport et son contenu. Elle fera en sorte d'être le plus précis et concis possible, inutile de s'étendre dans des hypothèses infructueuses. Elle fera comme à son habitude. Factuelle.

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