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Message par Cloud Ven 31 Oct - 12:57



Les Flammes du Renouveau






Sur une peau nue, féminine, les lianes dansantes d’un tatouage mouvant épousent les contours harmonieux, les os et les creux du corps élancé d’une rebelle du petit peuple. Doré le tatouage brule sa peau. Elle sent sa chaleur l’habiller d’un manteau de velours. Elle le sent, elle la sent, Gaia, venir enfin. Derrière elle, un homme vient, il enlace sa peau pale de la sienne si sombre. Son tatouage lui, n’a pas la mouvance sinueuse de son épouse. Le symbole de Gaia a cependant la même couleur, la même chaleur. Il souffle à l’oreille de son porteur le même appel. Il est l’heure, murmure l’homme à la femme. L’heure de rejoindre les leurs. De rejoindre Gaia. Il glisse le long de ses épaules, une robe fine, qui glisse contre ses hanches, d’un lin usé, presque transparent. Un lin qui fut blanc, autrefois.

La porte est laissée ouverte. Sur la table, des assiettes, de la nourriture, une viande encore fumante, les produits de la terre, les herbes médecines et celles, plus douces, qui font plaisir. Dans l’âtre, le feu est doux, amoureux, il attend que ne viennent les bêtes. Aujourd’hui leur maison est celle de Gaia. Ils remercient leur mère des bienfaits qu’elle leur offre. Les hommes lui donnent des forces pour la bataille, sa bataille, leur bataille. Les hommes lui rendent un peu de la chaleur dont elle les enrobe. Ses hommes la rejoignent.

L’air est frais, le jour se meurt sur les rives de l’Aura. Dans le ciel, mille couleurs rougeoient. Le bleu des fleurs, le rouge du sang, l’orange plein de douceur, le violet d’une grande profondeur et les nuances dorés d’un soleil qui s’éloigne. Les hommes quittent les maisons, sans en éteindre les lumières, alors que mille bougies couvrent les fenêtres, invitations muettes. Ils laissent les feux de joie, suivent les flammèches, suivent le chemin qui mène jusque la nuit, la nuit noire, d’une forêt en éveil. Entre les barbelés de fer, à travers les passages qui mènent à la liberté, ils se rejoignent et se suivent comme une armée silencieuse, guidée par un seul homme, une seule âme. Entre leurs mains, les bougies illuminent leur marche. Nul bruit ne brise le silence de leurs lèvres alors qu’ils s’enfoncent dans la forêt.  Entre les arbres gigantesques, des créatures parfois apparaissent, rejoignent les hommes. Le brame d’un cerf brise un instant le silence. Le monde s’endort alors que les dernières lumières du jour se meurent.

Ils brillent, de mille feux, les hommes de Gaia. La lumière de leurs tatouages étincelle. La lumière des chandelles se reflètent sur leurs peaux pales. Ils brillent, protégés de la forêt par Gaia elle-même. Autour d’eux les ronces s’écartent. Nul animal ne vient hybrider son sang avec celui des hommes. Ils sont intouchables, invincibles. Ils sont ses invités, ses rois, les membres de son culte. Au centre de la Clairière, l'Arbre Roi les attend. Il vient d'un autre âge, d'une époque sanglante. Il a connu la chausse des hommes blancs de l’armée maudite, le sang de ses frères sur sa peau tatouée. Il se souvient. Il se souvient tout à peine, et en même temps il n’oublie rien. Il s’est endormi l'homme sage, avec ses vieux jours. Et maintenant seul l'intéresse le soleil, le soleil sur ses feuilles vertes. Le soleil et Gaia, qui vit dans ses branches, entre ses racines. Gaia qui lui compte ses paroles ardentes. Gaia qui lui avait demandé de prendre soin de sa fille. Gaia et ses enfants, tous ses enfants. Les arbres, les bêtes, les hommes.

Au pied de l'arbre, les hommes déposent les bougies comme des offrandes pour l'arbre père, porteur de sagesse. Puis ils s'assoient, côte à côte, les jambes croisées dans une posture méditative. Au centre, les piliers sont en cercle, en carré, ensembles et solitaires. La nuit se lève, le jour est mort. L'attaque de Gaia fuse sur l'Aura. La magie se déchire et se transforme, soudain elle puise dans ces hommes, ces femmes, aux tatouages brûlants, accompagnés de leurs familles, de leurs amis et de tous ceux qui habitent le petit peuple et qui n'ont pourtant aucun pouvoir. Ils sont tous là, à prier. Que se meurt l'Aura et que ne vive enfin en paix la sauvage Gaia.

Des tatouages dorés, des milliers de tentacules de lumière s'échappent. Écharpes de soleil, puissances de la terre, les spectres s'élèvent comme fleurs s'éclosent. Les tatouages prennent vie, mouvances, esprit, ils s'éveillent dans l’obscurité comme autant des graines de l'arbre roi, des arbres, des plantes de la forêt, des fragments d'âme de Gaia. Aux symboles variés, de multiples genres, origines, ils s'échappent et grimpent à l'assaut de l'Aura, suivant la Reine Mère et éclairant sa route. Certains, les plus petits, traversent la barrière invisible, prenant la couleur ocre des anges morts. Fantômes ruisselants, intouchables et innocents, ils illuminent les vitres blanches d’une lumière rougeoyante.

Alors que les spectres dorés s’échappent, lumières couvées pendant des jours sur les peaux tendres, les tatouages reprennent leur vraie couleur. La couleur encre, celle de la nuit noire que ne dévore parfois que des couleurs polies, tatouages des hommes, qui ne viennent de Gaia, mais de leurs cœurs bouillants. Les cœurs, les cœurs, du même battement, du même rythme. Ils battent. Gaia puise en eux tant d’énergie que certains sombrent, se débattent. Gaia glisse en eux tant de magie, que certains tremblent et glissent, glissent dans une transe. Les premiers tambours battent autour de l’arbre roi. Des chants s’élèvent. Il y a tant de lumières, tant d’ombres. Certains se lèvent, boivent. D’autres dansent, en transe. Tous, autour, comme si le cœur de leurs puissants était leurs rythmes véritables. Tous, autour, comme s’ils n’étaient plus dans l’épicentre, qu’ils ne pouvaient plus rien faire que d’acclamer la puissance de Gaia et saluer son amour. Pour l’aimer, à bout de souffle, pour l’encourager de toutes leurs âmes.  Tous, sans arme ni violence.

Ce n’est plus que le combat de Gaia, cela n’a jamais été que le combat de Gaia. De Gaia et de ses piliers. Ceux qui ont les yeux clos, au centre de la clairière, sous l’arbre roi. Ceux dans lesquelles Gaia inspire puissance. Qu’ils l’aident. Que les ponts tombent, que l’eau devienne buée ou fureur vengeresse. Que les buildings tremblent et que les chevelures s’enflamment. Qu’ils l’aident, les yeux clos, l’œil haut sur la cité basse. Ils partagent sa conscience, comme rarement. Ils ne font plus qu’un avec elle. Et ils agissent, la guident, la poussent. Sans la puissance de leur grande prêtresse, sans sa conscience animale qui fait tant le lien avec la reine mère. A l’aveugle. Sourds. Muets. Omniscients.

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Message par Orphée Rhyme Mar 11 Nov - 23:12

Le vent souffle et la tempête se lève, il est là l'enfant de métal devenue avatar de l'air. Sagement assis aux cotés de ses égaux, face à l'arbre roi, l'arbre seigneur des forêts. De cet exercice Orphée est maître, aucune appréhension dans le geste, aucune fragilité dans la posture. L'adolescent et les siens donnent sans demander en retour, c'est le rôle attribué par la mère. Ils sont la, tous répondant à l'appel sauvage d'une voix s'exprimant par le coeur, une voix douce et irrésistible. Il y-a le souffle qui monte, les murmures qui disparaissent. Les quatre piliers incarnent la force vive, la première des forces. Alors lui et les autres s'en vont en guerre, un moment singulier voit naître la détermination de tout un peuple. Au milieu de tous, les yeux clos il est désormais temps, la prise d'un dernier souffle amorce l'ouverture de son esprit, une clef qui se tourne. Un monde se crée, le premier temps c'est la vision du vide, l'immensité et la glace. Ne jamais se tromper, ne jamais avoir peur de ne plus voir, de ne plus sentir, de ne plus entendre. Ne pas trembler à l'idée d'être seul, ne pas faillir au milieu du tumulte. Rester concentré en un océan qui bourdonne, voguer en un océan d'obscurité, puis la lumière et la quiétude se font. L'accès à la source, la beauté qui transcende, Orphée est assis près de l'arbre vie, un arbre qui voyage d'étoile en étoile. Cet arbre qui a vu, qui voit et qui verra... Ici l'homme trouve le repos, ici l’Yggdrasil répond. Posé au sommet d'une falaise, l'arbre de savoir observe l'astre du jour décliner. C'est la bas qu'Orphée avatar de l'air à trouvé refuge. Ici se trouve matérialisé la demeure de son esprit. Devant lui il y-a l'océan et le vent, un grand courant que se brise, un grand courant, ce chaos, cette harmonie. Pour lui, le symbole de toute existence, la représentation de toute singularité pour une même finalité. La fin de toute vague qui se brise sur le rocher. Accompagné d'un vent guide, un vent éternel témoin du monde qui nait et se défait... Là haut l'enfant semble endormi, là haut Orphée veille et écoute le vent chanter. Lui qui apprécie tant cette musique. Lui qui aurait aimé ne pas solliciter le vent à cette fin... Car l'hésitation malgré toute sagesse se niche en son coeur. Un monde, un équilibre qui pourrait basculer de cette faiblesse...

"Le vent tarde à se lever... Nous ne pouvons faillir à notre voeux."


"Donne moi la main..."

Image qui parfois s'invite en ce monde, apparait la jeune fille qui le guide. Cette personne à l'aura douce et familière, ce sourire et cette innocence, cette vérité et cet appel à ne point décevoir. Près de l'arbre savoir, souvent la jeune fille apparait. Aux moments noirs, aux moments de frapper, aux moments ou le coeur vacille... Orphée est l'air qui se refuse à créer la tempête, détruire n'est que nécessaire... Détruire n'est que nécessaire... Ainsi il donne la main, ainsi il donne toujours la main. Comme ce jour néfaste ou le vent à crié pour la première fois... Sans un murmure d'opposition, voila que le pilier avait donné le vent. L'arme du grondement, le vent cruel qui souffle, cette force qui balaie et déracine sans aucune considération. Orphée avait fait ce don... Tel était son destin.

C'est alors que le vent quitte l'océan pour nourrir une colonne. L'air pouvait hurler ses blessures, l'air pouvait gronder maintenant en liberté. S'alliant à la force de Gaïa, la volonté spirituelle de tout ses adorateurs est unie en une frappe dépassant toute raison. Parmi cela, un condensé des tempêtes et des tornades, la force de milles souffles meurtriers, la puissance même des cieux. Celle qui s'abat sur les villes, celle qui déracine les familles et les arbres. Orphée témoin silencieux de ce chant merveilleux et vibrant, témoin qui dans son cœur ressent la puissance en souffrance. Pourtant rien n'est épargné et tout est donné... Le grand courant quitte l'océan, tout est donné pour abattre l'Aura. Le pilier de l'Air es
t celui qui donnera le plus, car son esprit est renforcé de ses incarnations passés. Une tempête s'abat sur l'Aura, qui cédera ?

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Message par Kalliope Mer 12 Nov - 23:28

- Reste à terre !

Bruit mat. Son pied qui percute un flanc. Il lâche un grognement de douleur. Côte cassée ? Peut-être. Peu importe. Elle se penche. Leurs regards se croisent. Peur de l'un, rage froide de l'autre. L'odeur est désagréable. La puanteur imprègne la pièce. Sueur, sang, urine, vomi. Une pièce sombre. Humide. Mal éclairée par cette lampe à huile. Scène de cauchemar pour l'homme recroquevillé sur le sol. Pieds et poings liés. Et la voie de la femme tonne à nouveau.

- Je t'ai posé une question. Simple. Faut que j'te débouche les oreilles, peut-être ?

Son crachat l'atteint en pleine joue. Elle l'essuie du revers de la main. Presque nonchalante dans son geste. Mais il y a cette lueur dans ses prunelles. L'ambiance de la pièce qui s'électrise. L'homme déglutit. Terreur. Instinctive, primale. Mais il s'obstine. Son serment le soutient. Sa fidélité. Et puis, sa lucidité. Il ne sortira pas d'ici vivant. Il le sait. Elle sait qu'il sait. Elle sort de son champ de vision. Des bruits de pas. Le raclement du métal sur la pierre. Quelques instants d'incertitude. Et le torrent d'eau, glacée, mordante, qui déferle. Elle réapparaît devant lui. Elle dépose un seau d'eau, encore rempli, sur le sol. Ses main s'écartent alors.

- Tu vas parler, tu sais. Vous parlez tous. La question, c'est quand ...

Un éclair jaillit soudain, de la senestre jusqu'à la dextre. Les yeux du captif s'affolent. Première décharge. Il hurle. La deuxième se prépare déjà.

***

Eau chaude. Apaisante. Anesthésiante. Le frêle courant évacue la tension. Le sang. La lassitude. Les odeurs. Les doutes. Les cris. Tête vide. Assise, sur le sol, le regard vague. Ailleurs et nul part à la fois. Rien d'autre que le bruit de l'eau. La chaleur du liquide qui coule sur sa peau. La respiration, lente, infime. Et puis tout s'arrête. Fini. La poche d'eau s'est vidée. Soupir de regret. Frisson quand l'air frais se rappelle à son souvenir. Elle se sèche rapidement. Une serviette râpeuse qu'elle laisse tomber sur le sol. Elle rassemble son abondante chevelure en une longue natte. Geste rapide, habile, coutumier. Ses pieds nus résonnent sur le sol de son antre. Elle se penche sur le coffre laissé dans un coin. Elle ouvre le coffre. Doucement. Lentement. Religieusement. Elle fait de même avec la boîte qu'elle en sort. Une larme à l’œil. Une robe. Intacte. Immaculée. Blanche. Relique d'une mère. Linceul d'une mémoire fragmentaire. Elle frissonne. Pas de froid. Elle ne peut pas. Trop vulnérable. Trop féminine. Trop blanche. Elle abhorre cette couleur. Sa prétendue pureté. Alors elle la plie, délicatement, avant de la ranger. Trente secondes pour choisir sa tenue. Pantalon, débardeur, veste. Vert, de différente nuances. Machinalement, elle regarde le pistolet posé sur le lit. Grimace. Elle tend la main vers l'arme. Puis se ravise. Soulagée et stressée à cette idée. Ce soir, Gaïa veillera sur les siens. Ce soir, le fardeau ne sera pas sur ses épaules. Déjà, elle sent la brûlure qui court sur sa peau. Le long des lignes, mouvantes, sinueuses de ses tatouages. Il est l'heure. Elle sort. Ses tatouages commencent à briller. Fort. Très fort. De la tête, elle acquiesce à la question muette des quelques gardes. Qu'ils se dispersent. Qu'ils fêtent. La réponse a été obtenue. Lux n'agira pas. Pas d'audace mal placée devant l'expression de la puissance de la Mère. Elle s'empare d'une outre. Il est temps de rejoindre la Clairière.

Elle se mêle à la foule. Anonyme. Silhouette parmi tant d'autres. Accroupie, au milieu des siens. Immobile, comme eux. Impassible de corps, mais pas d'esprit. Les lignes de sa peau s'agitent dans tous les sens. La lumière chaude circule sur ses bras. Sur son torse.  Sur son ventre. Sur ses hanches. Reflet du maelström d'émotions qui s'entrechoquent. Si intense que les vêtements ne le dissimulent pas. Impuissance. Elle hait ce sentiment. Espoir. Que Gaïa réussisse, cette fois. Que cette année soit enfin différente. Malaise. Elle revoit le sang couler. Était-ce nécessaire ? Colère. Latente, inassouvie. Et puis elle balaye tout. Elle se laisse envahir par l'exaltation générale. Un seul cœur. Une seule âme. Peu importe les doutes. Peu importe ses blessures. Rien n'importe d'autre que cette Aura. Barrière. Prison. Mur honni. Qu'elle vole en éclat. Alors elle sollicite le visage de l'autre. Si proche du sien. Elle réveille ce besoin impérieux d'elle. Si contradictoire. Si complexe. Tant de tensions. De pulsions. Négatives. Positives. Si puissant. Foudroyant. Son pouvoir s'en nourrit. Les lignes lumineuses s'étendent à l'intégralité de sa personne. Étincelantes. Aveuglantes, presque. Alors elles quittent son corps. Partent à l'assaut de l'Aura, à la suite de Gaïa. Chargées d'une simple pensée. Au-delà des mots. "Reviens-moi  ! J'arrive ! Dégagez ! Vous ne m'arrêterez pas ! J'ai besoin de toi !" Tout cela, et bien plus encore. Elle regarde l'onde s'envoler.  Se frappe le cœur, machinalement. Puisse-t-elle la trouver, cette sœur.

Alors elle se relève, prestement. Les chants commencent à résonner. Tout un chœur de voix masculines, féminines, de tous les tons, de tous les âges. A l'unisson. Comme un seul être aux multiples gorges. Magnifique. Enthousiaste. Entraînant. Et puis il y a les corps qui s'élancent. Qui se croisent. Mouvements frénétiques et harmonieux à la fois. Il y a ces lumières, fortes, chaleureuses, amicales. Il y a ces ombres, accueillantes, protectrices, douces. Ambiance festive ? Le mot est trop faible. Le passé et le futur sont bannis. Seul compte le présent. La joie. Le plaisir. Tous s'y abandonnent. Tous. Alors pourquoi n'y arrive-t-elle pas ? Il y a encore cette faille. Ce gouffre. Cette froideur métallique qu'elle s'est forgée. La rage est partie, chassée, mais l'exaltation n'a pas duré. La voilà maintenant vide. De trop. Une branche, robuste. Un arbre, à l'orée de la Clairière. Refuge idéal. Le bouchon de l'outre saute. Égaré dans les fourrés. Qu'importe. Première gorgée. La brûlure de l'alcool agresse sa gorge. Elle tousse. Son corps se réchauffe. Goût de pomme, peut-être ? Deuxième gorgée. Elle s'embrase. Betterave ? Difficile à dire. Une boisson pour hommes, qu'ils disent. Elle ricane. Homme ? Femme ? Les deux ? Aucuns ? Est-elle vraiment humaine, au fond ? Le captif du jour ne le pensait pas. Les siens non plus. Symbole. Autorité. Cheftaine. Avant d'être Kalliope. Troisième gorgée. Promesse d'oubli. Et elle rit. A gorge déployée. Elle s'en fout. A cet instant précis. Elle s'en fout complètement. De Gaïa. De son père. Du poids sur ses épaules. De ses blessures. De ses responsabilités. De sa solitude. Seule dans cette arbre, à contempler la foule qui s'abandonne aux chants, aux danses, à la fête, elle respire. Heureuse ? Non. Satisfaite ? Non plus. Mais elle s'en fout. Pensées incohérentes, qui se loupent, sans s'entrechoquer. Pas de tension. La simple sensation d'être vivante. De respirer. De boire. Quatrième gorgée. Elle porte un toast ironique aux Piliers accroupis près de l'Arbre Roi. Qu'ils triment donc. Son tour reviendra bien assez tôt. Alors, avant de s'abandonner à l'ivresse, elle pense une dernière fois à sa moitié. Morgan. Et puis elle la laisse aller. Ce soir ... rien qu'un soir. Rien qu'une nuit, sans cette sensation d'être amputée. Une nuit tranquille. Déchargée. Dégagée. Calme. L'esprit vide. L'âme en paix. Le corps au repos. Cinquième gorgée ...

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