Saphyr pénétra dans le bâtiment et se présenta à l'hôtesse d'accueil. Après avoir décliné son identité et le motif de sa visite, la militaire se fit conduire auprès du PDG d'Utopia Industries. Bien qu'elle ait troqué son uniforme blanc contre une tenue plus traditionnelle, soit une robe noire sculptant harmonieusement son corps, elle gardait cette attitude professionnelle qui la caractérisait. Cela pouvait parfois la desservir et elle avait plutôt tendance à se dérider en présence de personnes proches. Ce jour-là, le motif de sa venue était professionnel et le sérieux était de mise même si elle s'était octroyé le plaisir d'un maquillage discret. Et elle adapterait son discours en fonction des informations apprises dans la limite que lui avaient imposés ses chefs. Tandis que l'ascenseur la menait à sa destination, Saphyr se remémora les évènements qui l'avait conduite en ces lieux.

Une semaine auparavant, son chef l'avait convié à une réunion concernant  l'armement actuellement en service dans l'armée. Outre le fait que les membres présents ont reconsidéré les contrats, ils avaient besoin d'un mandataire pour se présenter auprès d'un de leurs fournisseurs. Des nouveaux prototypes étaient proposés aux soldats de la Cité et Saphyr se vit confier la mission de représenter l'Armée dans une rencontre avec Matthew Freeman. Après avoir pris quelques renseignements sur cet homme pour savoir à qui elle avait affaire, la jeune femme avait pris rendez-vous et un créneau avait été trouvé dans l'emploi du temps du PDG. Elle n'avait encore jamais rencontré Matthew et se demandait quel type d'homme il était, si ce qu'elle avait glané dans les journaux et autres médias étaient justes ou simplement une façade pour le public.  Le tintement annonciateur d'arrivée retentit dans l'espace clos, tirant la visiteuse de ses pensés. Bientôt elle allait découvrir l'homme à la tête de l'entreprise. Saphyr se dirigea vers la secrétaire.

- Bonjour, Saphyr Reynarth, j'ai rendez-vous avec M. Freeman.

Elle agrémenta sa présentation d'un sourire dans le but d'atténuer la froideur qu'on lui attribuait parfois. Tandis qu'elle observait son interlocutrice, celle-ci lui signifia que Matthew Freeman sera bientôt disponible. Cela n'étonna guère Saphyr qui consentit à patienter le temps nécessaire. Qui fut relativement court au final, la secrétaire interpella la visiteuse pour l'informer que Matthew Freeman allait la recevoir. La porte fut ouverte et Saphyr entra dans le bureau du PDG, lissant légèrement sa robe d'une main distraite tout en avançant d'un pas déterminé jusqu'à son interlocuteur.

- Bonjour, Saphyr Reynarth, la représentante de l'Armée Blanche, dit-elle en tendant sa main à l'attention de Matthew. Je présume que mes supérieurs vous ont avertis du but de ma visite. Ils sont très intéressés par le nouveau prototype mis au point par votre entreprise et ils m'ont envoyé voir ce qu'il en était.

Étant donné le nombre d'année qu'elle avait passé au sein de l'Armée, Saphyr avait développé les compétences adéquates pour pouvoir tester et mesurer le potentiel d'une arme. Ses chefs prendront connaissance de ses résultats et critiques à travers son rapport et prendront leur décision. Au final, sa visite serait le prémisse à un nouveau contrat, à une évolution du matériel militaire. Bien entendu, elle avait en tête les exigences de l'Armée quant aux caractéristiques attendues et desiderata à contenter et se montrera critique  vis à vis des informations qu'on lui délivrerait. Tandis qu'elle lui serrait la main d'une poigne ferme, elle ne profita pour observer le sieur, notant qu'il présentait bien, aimant les habits de belle facture ce qui n'échappa guère à un des membres de la famille Reynarth. Elle avait grandi dans le monde du textile et de la joaillerie et peut-être que Matthew avait des pièces de leur fabrication dans ses placards. En tout cas, ses vêtements laissait transparaitre une silhouette plutôt bien sculptée.  Délaissant son observation, Saphyr adressa un sourire engageant à Matthew tout en le laissant conduire l'entrevue. Elle ne voulait pas le presser surtout s'il avait décidé de lui présenter les choses à sa manière.