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Rien qu'une danse, et tellement plus Empty Rien qu'une danse, et tellement plus

Message par Aodh Lasair Jeu 9 Juil - 23:30

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Je me diriges vers le Crystal Palace. J'avais eu mon compte en émotions à la rue Ecuyère, mais ça avait fini par me lasser. Cette répétition sans fin, de plus en plus forte, pour des sensations qui elles l'étaient de moins en moins. Si je voulais continuer à vibrer, c'est la que je devais aller. Le Crystal.


Me voila devant. Je me suis rasé et j'ai enfilé un costard pour l'occasion. J'écrase ma clope. Une belle saloperie qu'ils nous ont laissée nos ancêtres. Mais ça fait du bien. Je pousses la porte.  Le vestibule est beau, orné de sculptures d'une finesse stupéfiante. Mais pas pour moi. C'est froid. C'est mort. Je m'avances et j'entre dans la grande salle. Le cadre est moins formel qu'un soir de ballet ou d'opéra. Une musique chaude, rythmée, jette ses notes suantes et palpables dans l'air. Ça c'est pour moi!

Et là je me fige. Au centre des lieux, entourée d'un public à l’œil éméché, cette femme. Elle a l'air frêle, ses cheveux sont détachés pour l'occasion et ruissellent sur ses épaules, jusqu'à ses petits seins ronds. Frêle car gracieuse, mais en même temps je sens un torrent de désir, de passion qui coule en elle à travers son art. Elle se fige, comme si tous ses déplacements n'avaient étés pour moi qu'un rêve. Elle me regarde et, sans vraiment y penser, je m'approche d'elle de toute ma hauteur, le pas lent et fier. Je me place devant elle, et restes figé là. Tous les regards sont braqués sur nous. La musique se remet a emplir l'espace, et me coupe de ces spectateurs, si indiscrets dans mon instant. Un tango. Il est fort, il brûle. La beauté sur laquelle je n'ai pas encore mis un nom se met à tourner autour de moi en marchant et me regarde. Je la suis d'un regard en par-dessous, ne bougeant que la tête, mais je reste pétrifié. Je la recherche de la main, hésitant, presque timide si c'était possible pour moi, lui caresses les doigts, mais elle me repousses. Je suis incrédule.

A ce moment, un rythme se rajoute, et à travers son regard qui croises le mien, je comprends que c'est le moment, elle me guide. J'attrape son poignet d'un coup sec, au passage, je l'amène à moi et me plonges dans son regard en mettant une main sur sa hanche, l'autre se mélangeant les doigts au siens. Nous marquons un temps, puis glissons lentement, nos pas sont langoureux, mais pleins de passion charnelle et de force. Au moins pour moi. Nous tournons sur nous mêmes, et dans le tourbillon de corps, je la désire. Je l'aime, avec ardeur, je brûle. Son regard s'enfuit. Les autres hommes. M'as-t-elle vraiment choisi? Qu'il crèvent les autres, elle est à moi! Je la resserre contre mon torse, ma main fermement posée sur sa hanche. Elle sent si bon. Elle revient se blottir. Plus rien n'existe. Mais voilà qu'elle se détaches à nouveau. Non! Elle m’échappe, je la poursuis, lui agrippe le bras et caresse sa peau douce en la faisant revenir vers mon cœur en un tourbillon de ses jambes si divines. Ne suis-je qu'un jeu pour elle? Mon sang ne fait qu'un tour. Je la hais. Mais non, je ne peux pas. On ne peut haïr la perfection du désir. Serait-il possible que j'aie enfin atteint le point de non retour dans ma quête passionnée des sensations? Ai-je fini par trouver cet chose suprême que je recherchais depuis maintenant cinq ans? Que me restera-t-il à vivre après? Elle va me rendre fou!

 Mais nous continuons à danser, dans ce jeu de dupes, de rejet et d'accroche, et ce n'est que le début de ce tango qui cristallise ma vie en un millier de petites facettes. Voila le vice et la beauté du Crystal Palace. Il était à l'oeuvre sur moi. Nous dansions. Apres ces échanges brutaux, nous revenons vers la langueur suave de cette danse. Nous croisons et décroisons nos jambes et dessinons des arabesques sur le parquet de bois ou résonne la force de mon talon lorsque j'enrage de la voir se détacher de moi. Voila ce rythme violent qui revient incandescent. Je caresses son visage où se marquent ses lèvres entrouvertes sur un soupir de nonchalance qui me fait frissonner, jusque sur sa gorge douce et longue comme celle d'un oiseau. Je me fige, je n'ai pas le droit de descendre plus bas, je me l'interdis. C'est la première fois que je m'interdis ce genre de choses en cinq ans. Mais qu'importe, la danse continue. Je déplies brutalement un bras auquel elle s'accroches d'une main, l'autre s'élevant vers les lustres brillants. Elle s'enroule sur mon bras, finit avec son dos sur mon buste. Je sens ses cheveux et tente de lui baiser le cou. Une pirouette, et la voila avec se jambes nues, passant par sa robe fendue, autour de mes hanches. Un autre mouvement, et elle rejoint le ciel de ses pieds délicats. Gaia, par pitié que cet instant ne s’arrête jamais.

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Message par Swann Mar 14 Juil - 21:02

Une soirée comme tant d’autres, au Crystal Palace. La Muse y prend part, comme chaque jour, avec ravissement. Danseuse pour quelques minutes puis observatrice. Elle n’est pas la star de ce soir. Oh bien sûr les regards se tournent vers elle lorsqu’elle se laisse aller à quelques pas. Mais ce soir elle veut surtout observer les premiers pas d’une des nouvelles recrues du Crystal. Une femme déjà mûre, qui a sans doute une histoire, un passé. Ca n’intéresse pas vraiment Swann. Elle a attisé sa curiosité, celle du Crystal. Elle a attiré la convoitise de la Muse des danses. Et c’est ça qui l’intéresse. C’est cette vibration qu’elle a senti entre elles. Cette fascination que la femme a dans le regard lorsque la Muse prend place au milieu de la scène, lorsque le cygne s’envole au milieu de la foule. Cette façon qu’elle a d’enfin lâcher prise, de laisser le Crystal l’imprégner. Cette nouvelle sera danseuse, Swann le sait, le sent. Et elle compte l’y amener avec douceur, avec subtilité. Cette soirée sera parfaite. Les deux femmes se cherchent tout en se fuyant. Lorsque l’une regarde l’autre, l’autre regarde ailleurs. Lorsque l’une oublie la présence de l’autre, l’autre se rappelle à son regard, d’un pas de danse, d’un geste gracieux, d’un rire cristallin. La Muse s’amuse de ce petit jeu.

Cela fait quelques heures et le public se fait plus rare. Le Crystal peu à peu se vide, laissant ses artistes en compagnie des visiteurs les plus tardifs. La nouvelle est perdue, dans une discussion animée, au bras d’un homme en costume qui la dévore des yeux. Swann est vexée, un peu, jalouse, peut-être. Un sourire naît sur ses lèvres lorsqu’elle accueille ces sentiments. Elle ferme les yeux, ignorant quelques instants les hommes autour d’elle qui cherchent son attention, son regard. Elle se laisse envahir et doucement des notes résonnent dans la pièce, audibles seulement depuis les quelques mètres qui entourent Swann. Comme si elle était dans une bulle, un cocon. Le Crystal vibre à travers ces notes, il pénètre la peau de Swann, et doucement elle commence à danser. Les yeux fermés, ignorant les autres, elle marche, lentement. Chacun de ses pas marque un temps. Ses chaussures glissent sur le parquet. Elle ouvre les yeux et remarque du coin de l’oeil le regard de celle qui compte, ce soir. Elle tourne la tête dans une autre direction. Autour d’elle tous la regardent, le souffle arrêté, suspendu à ses pas. Une silhouette se dresse face à elle. Une silhouette inconnue, un homme. Une odeur de cigarette parfume son passage. Il vient probablement d’arriver. Elle s’arrête quelques instants, intriguée, marquant un temps, une pause, dans sa danse.

Sous les yeux de la Muse intriguée il s’approche et se stoppe à quelques pas seulement. Ses yeux plantés dans les siens, elle reprend sa lente marche. La musique gronde et grandit autour d’eux, les entourant d’une bulle de son qui n’appartient qu’à eux. Swann tourne, autour de lui. Elle laisse monter son Art, en elle, en lui. Elle n’a d’yeux que pour lui, et pour elle. Elle qui les regarde à présent, ayant oublié son beau-parleur. La Muse évite les contacts avec lui. Ce n’est pas le moment, pas encore. Tu n’es pas prêt. Pas encore. Puis alors qu’elle se rapproche de nouveau, elle l’interroge du regard, le défie. Et l’inconnu répond, dans un mouvement brusque et sauvage qui réveille la passion de Swann. Il entre dans son monde, et elle entre dans le sien. Avec douceur et brutalité ils évoluent au rythme de leur bulle de musique. Swann n’oublie pas son apprentie, la jolie femme qui les regarde avec une moue boudeuse sur le visage, mais elle apprécie ce moment pour ce qu’il est, inattendu, intense, et imprévisible.

Les mains de l’homme, tantôt douces, tantôt puissantes, laissent des traces rouges sur sa peau blanche et fragile, mais Swann n’en a que faire. Leur contact fait vibrer son Art, elle sent ses émotions, si fortes, exacerbées par le Crystal et le contact rapproché avec l’une de ses Muses. Bientôt elle s’en amuse. Elle le laisse la désirer, la convoiter, puis se détache de son emprise, feignant de s’intéresser à l’un ou l’autre des hommes qui les observent. Elle sent sa jalousie, sa colère, sa frustration et son désir. Elle les entretient et les chérit. Elle les partage, les vit avec lui. Elle esquive un baiser, pour mieux se suspendre à son cou, jetant ses pieds vers le ciel pour mieux jeter son buste vers l’arrière, cambrant son dos en un mouvement sensuel. Sa main caresse sa joue, alors que les dernières notes retentissent. Elle hésite quelques instants, suspendue à ses hanches, puis pose son doigt sur les lèvres de cet inconnu, avant de déposer un baiser sur son doigt, à quelques centimètre de ses lèvres, puis de redescendre sur terre. Elle jette un oeil à sa protégée, dont l’oeil brille d’une jalousie et d’une envie que la Muse reconnaît sans peine. Swann sourit, satisfaite. Elle est prête. Dès demain, c’est elle qui viendra vers la Muse pour la supplier de la prendre sous son aile. La danseuse reporte son regard sur son cavalier, et prend enfin le temps de le détailler. La musique a repris, plus douce, plus tendre, moins envoûtante. Elle semble leur laisser un moment pour se remettre de cette transe. La Muse passe ses doigts dans les cheveux coupés courts de l’homme. Elle n’ose briser le silence, et se contente de l’observer, laissant ses mains effleurer son visage et son cou. Leurs yeux ne se quittent pas. Un oeil extérieur pourrait penser à un coup de foudre. Est-ce que c’est vraiment le cas ? Probablement pas. En tous cas pas pour elle. Elle est incapable d’aimer, son coeur est pris tout entier, volé par le Crystal il y a déjà si longtemps. Pourtant elle peut ressentir, et il lui a offert des émotions qu’elle recherche et peine parfois à trouver. Sa main descend le long de son bras, pour saisir sa main et le guider hors du regard de ces spectateurs.

Avant de quitter le cercle, elle baisse la nuque et plie ses jambes, en un salut humble. Derrière elle, suspendue à ses doigts, se trouve un homme qu’elle ne connaît. Un inconnu. Un visiteur du Crystal qui pourtant a su s’ouvrir à lui et à ses habitants. S’ouvrir à elle, et lui offrir une danse, des émotions, un moment d’intimité. Il l’a passionnée, plus tôt, sur la piste. Là, dans l’obscurité d’un recoin de loges, il l’intrigue.

- Qui es-tu donc, bel inconnu qui ose faire danser une Muse ?

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