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Message par Ofelia Mar 20 Jan - 22:03

Un rayon de soleil qui chauffe ta peau. La lumière qui éveille ta rétine. Une désagréable odeur de renfermé, d'alcool et de stupre. Ofelia fronce les sourcils et le nez et lève ses paupières. La matinée est déjà bien avancée. Autour d'elle, sa chambre désordonnée, avec quelques vêtements et bouteilles échoués. La muse ne se souvient de rien. Absolument rien. Soirée divine. Agression physique. Aucun indice. Le drap de soie glisse de son corps pour dévoiler sa nudité. Elle rattrape rapidement celui-ci et le colle contre elle, recherchant activement une tenue à se mettre. Elle les enfile prestement et part se contempler dans le miroir. Inaltérée. Comme toujours. Sa coiffure, son maquillage, toujours aussi parfaits et aucune trace d'une once de fatigue. L’œuvre est impeccable. Seul un détail trouble l'harmonie de son corps. Un mot, tracé à l'encre de chine grise, comme tatoué sur son bras gauche : bibliothèque.

Un mot, énigmatique, là, à même sa peau, tracé par elle ? Par le Crystal ? Par un habitant damné ou un mortel condamné ? Et surtout pourquoi ? Une seule façon pour la muse d'en avoir le cœur net, aller voir sa consœur de l'esprit. Elle traverse doucement les couloirs, eux aussi dévastés par une mystérieuse soirée. Quelques artistes dorment au sol et sur des fauteuils de façon anarchique. Des peintures diverses et chaotiques ont été créées sur les murs. Aucun étranger. Ofelia reste stoïque et silencieuse et passe son chemin. Elle arrive enfin aux portes de bois sculptées de la bibliothèque. Et les poussent. La bibliothèque du Crystal. Elle aime s'y recueillir. Ici peu d'images, peu de visuels. Seulement des mots, des phrases, des pages à perte de vue. Ici règne l'étrange Alexeï. Le lieu à l'air figé et vide. Seulement des livres et des étagères, le silence et la poussière. Une odeur particulière faite de bois et de livres anciens flotte doucement dans l'air. Si ses peintures et ses sculptures provoquent une émotion immédiate aux observateurs, les plongeant souvent dans la réflexion, la nostalgie, la plénitude, les livres du Crystal permettent des émotions plus fortes mais plus lentes. Le savoir et les histoires. La science et la littérature. Conduisant à l'introspection ou menant à l'évasion. Tous ces livres. Et peut-être la clé. La clé ? Pour sortir ? Pour savoir ? Pour guérir ? Drôle d'idée qui a surgi de nulle part de son esprit. Oui, la clé, la réponse, la solution. Si les peintures qu'elle a pu trouver ne décrivent qu'un fragment indatable de l'histoire et de la nature du Crystal et des damnés, si la danse et la musique ne dévoile rien et si le théâtre se joue de la vérité, préférant la travestir, la caricaturer, assurément, des mystères peuvent être levé dans les lignes évocatrices des bouquins. Mais où chercher ?

Et comme si le Crystal ou le destin la guidait, son regard se porte sur une silhouette endormie sur une grande table dans un recoin sombre. Alexeï ! La Muse qui complète son art. Combien de dessins, de peintures, de gravures, les artistes de la Main ont-ils offerts à ceux de l’Esprit, inspirés par leurs lignes ? Combien d’entre eux ont acceptés d’en garnir leurs pages si précieuses ? Très peu. La vision inspirée d’une page, éternellement figée, imposée aux lecteurs, très peu pour eux. La beauté de leur art, c’est que chacun y entrevoit sa propre vérité, selon ses propres références. Bien sûr, c’est également le cas des autres arts, toujours tributaires de celui qui les regardent. Mais il faut encore plus de puissance, plus d’imaginaire, plus d’action de la part du lecteur que du spectateur passif des autres arts. Ofelia leur impose une impression, des émotions, Alexeï leur suggère le monde et au-delà.

Elle pose sa main, délicatement sur la déesse des mots et la regarde, de son habituel air neutre, légèrement bienveillant.


"Alexeï ? Je m’excuse de t’importuner… J’aimerais te demander quelque chose…"

La Muse rousse sourit, gênée, à son homologue. Chaque artiste et chaque muse possède son rapport particulier au mystérieux Crystal. Son influence fluctue d’un être à l’autre et si Ofelia joue perpétuellement à cache-cache avec son passé, semblant le redouter tout autant qu’elle espère s’en souvenir, il n’en va pas de même des autres Muses. Alexeï acceptera t’elle sa requête ?

"Je… j’ai pensé que peut-être, ton art, votre art, vos prédécesseurs ou un ancien auraient peut-être laissé quelques réponses sur … nous ? Sur le Crystal… Sur ce qui nous affecte tant, ce qui nous empêche de partir, de retrouver notre ancienne vie ? Es-tu déjà tombé, parfois, au gré de tes pérégrinations dans ce lieu… ? … Sur…"


*Mon passé, mon arrivée, moi*

Impossible pour la Muse de réfréner plus avant son émotion et d’achever sa phrase, alors même que l’instant d’avant, le flot se déversait, incoercible. Au dehors, le masque du classicisme perdure, tandis que la peine étreint sa gorge.

"Et sinon, as-tu… des pistes ? Des idées sur l’endroit où je pourrais trouver cela ?"

Ofelia se sent étrange, presque gênée. Un malaise prend place en elle. Pourquoi chercher ? La question s’insinue dans son corps, telle une fièvre implacable et lente. Elle se sent observée et se retourne fréquemment, comme si elle était coupable. Mais coupable de quoi ?


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Entre les lignes... [feat Alexeï] Empty Re: Entre les lignes... [feat Alexeï]

Message par Alexeï Mislovski Sam 25 Avr - 14:07

Le rêve. Voilà quelque chose de merveilleux, et qui semble relier tous les Arts. Lorsque nous rêvons, des images se forment dans notre esprit, des sons et même parfois des odeurs aussi. Et tout cela est influencé par ce que nous vivons, au quotidien; par notre passé et peut-être bien même notre futur, pour les plus éveillés d'entre nous. Pour ceux dont la lecture de pages calligraphiés est la plus noble des tâches, allié à celle de l'écriture, les mots fondent nos songes, les précises, les rendent plus vivants. Et voilà que je m'étais assoupie, alors que je lisais un roman me contant l'histoire d'amour d'une jeune peintre du Crystal Palace. Mon rêve était magnifique et sentais bon la rose. Sa douceur, sa luminosité, m'enchantait et me reposait. Voilà bien longtemps que le Crystal ne m'a pas offert de cauchemar. Peut-être que les derniers mots que j'ai couchés à l'encre noire sur mon parchemin lui ont plus… Dans tous les cas, je l'espérais sincèrement. Car qu'y a-t-il de plus gratifiant au monde que de satisfaire son Maître ? Je l'ignorais, et ne désirais pas particulièrement le savoir, bien que ma curiosité s'en trouvait tout de même piquée. Quoi qu'il en soit, quelqu'un venait de pénétrer dans la bibliothèque. Comment pouvais-je le savoir ? Et bien, mon songe venait de m'en avertir, tout bonnement. Un petit écureuil à la fourrure rousse et soyeuse me tendait une lettre, un simple ordre, qui était celui de me réveiller. Alors je m'exécutais, n'ayant aucune raison particulière de désobéir à cet ordre que je m'envoyais. J'ouvris un œil, puis un autre, avant de me redresser lentement, replaçant précisément mes lunettes sur le bout de mon nez.

«  Oh ! Que me vaut l'honneur de ta visite ? Parle sans crainte, tu es ici chez moi. »

Ofelia était là, devant moi, et semblait fort agitée. Peut-être avait-elle cédé aux demandes d'un beau jeune homme et venait-elle me demander de rédiger quelques mots doux à son attention ? Je l'écoutais alors, patiemment, ne cachant pas les quelques bâillements qui venaient ponctuer le temps de son discours. Et je cherchais alors dans ma mémoire disloquée ce que je pensais de la Muse des Arts de la Main. Elle était… une amie ? Une collègue ? Je ne le savais plus, mais cela avait-il une quelconque importance ? Pourtant, la déception me prit de cours lorsque que je compris qu'il n'était point question d'amour. Profondément déçus, je soupirais, posant négligemment mon menton sur ma main, surélevé de mon coude posé à même ma table de travail en bois de cerisier. Devais-je répondre à ses questions ? Il me semblait bien que oui… Négliger ainsi une invitée de la bibliothèque en quête de connaissances n'était pas dans mes habitudes, du moins étais-ce ce que je croyais être juste. Ainsi, je finis par me redresser de toute ma hauteur, attrapant machinalement ma plume d'oie fétiche avant de la faire tournoyer entre mes doigts. Cela avait l'avantage certain de m'aider à me concentrer avec un peu plus d'efficacité. Je me raclais alors la gorge, me préparant à lui répondre quelques mots que je n'avais pas encore terminé de choisir. Dans une phrase, chaque syllabe est importante, tout autant que le ton que l'on adopte, et il n'était pas question de négliger cela. Ainsi, une fois prête, j'adoptais une voix qui se voulait la plus neutre possible. Il était inutile de me montrer enthousiaste, puisqu'il n'y avait aucun Roméo pour la belle à la clef.

«  Et bien, je dois avouer ne jamais m'être poser la question. Pourquoi vouloir partir d'ici ? Je ne me suis jamais sentie prisonnière, pour ma part. A moins que ce ne soit ton cœur qui t'en empêche ? Mais soit, la Muse de la Bibliothèque que je suis ne peut refuser d'apporter son aide à qui que ce soit, mais si ses requêtes lui sembles bien étranges… »

Je me levais alors de ma chaise, emportant avec moi le dernier roman que je lisais. Tout devait toujours rester strictement en ordre, propre, à sa place, bien rangé, classé par ordre d'importance, par genre, par thématique. Abandonner un ouvrage sur une table aurait été un terrible affront ! Je m'interrogeais alors sur ce qui tracassait ma collègue. Son passé ? Mon passé ? Voilà bien longtemps que je m'en étais détachée, et je ne m'en portais que mieux. Pourquoi vouloir quitter le Crystal Palace ? Voilà qui était étrange… car Il nous offrait tout ce dont nous avions besoin. Tout ce dont un artiste a toujours rêvé… L'Inspiration Éternelle ! Mais je ne devais pas juger Ofelia pour ses tourments. Après tout, elle était loin d'être la seule qui était venue à moi dans l'espoir d'obtenir des réponses sur cet endroit et sur sa vie. Tous avaient heureusement échoué. Que se passerait-il si les artistes abandonnaient le Crystal pour se rendre à un quelconque endroit ? Ce serait un véritable désastre… et Il en serait bien triste… Pourtant, il me fallait faire fit de mes croyance, et apporter mon aide à la Muse. Voilà sur quoi je devais me concentrer, bien que je n'aurais rien misé sur la réussite de notre entreprise. Et puis elle semblait si perturbée… et perdue. Pauvre enfant…

«  Rassure-toi, je vais t'apporter mon aide. Certes, je doute que nous trouvions quelque chose, mais te voir dans cet état me mets aussi mal à l'aise que toi. Je pense que nous pourrions commencer par les livres d'Histoire, si cela t'intéresse. Suis-moi, je te prie. »

Et je lui ouvrais la marche, partant dans une des parties les plus reculés et les moins fréquentés de ma Maison d'étagères et de grimoires. La Bibliothèque était un peu tel un immense labyrinthe, pensé pour s'y perdre, mais aussi pour s'y retrouver. Car la magie du lieu semblait toujours guider les pas d'un cœur pur vers le livre qui l'appelle. Le Crystal prévoit toujours bien les choses, c'est une certitude. C'est ainsi que je me baladais toujours sans crainte, bien qu'il m'était purement impossible de quitter l'endroit depuis plusieurs lunes déjà. Et après tout, pourquoi faire ? Bien que je déplorais parfois le manque de visiteurs, les familiers du lieu y revenaient toujours d'une façon ou d'une autre et certains parmi les plus fervents avaient même finit par s'y installer, à mon instar. C'est donc par des pas guidés par mon Maître que nous arrivâmes au bon endroit. Les ouvrages étaient forts poussiéreux, ce qui était à déplorer… Je notais alors rapidement dans mon carnet de cuir noir de penser à venir les nettoyer une autre fois.

«  Nous y voilà. Tu trouvera sur la plus haute étagère tous les ouvrages concernant l'Histoire du Crystal. Certains sont écrits par des artistes, d'autres par des voyageurs, des gens de passages… La Vérité est multiple et il te faudra probablement en consulter plusieurs avant de rassembler les morceaux du puzzle que tu souhaites commencer. Quant à moi, je vais m'asseoir ici et continuer mon ouvrage. N'hésite pas à m'interrompre si tu en ressens le besoin. »

Et je m'assis, purement et simplement, sur le sol, adossée à une étagère dont le dernier rayon était étrangement vide. Mais déjà, tout ce qui se trouvait autour de moi s'effaçait, pour être remplacé par le cadre enchanteur de la suite de mon roman. La jeune femme avait un premier rendez-vous galant avec son Jules, et je ne comptais pas rater une seule virgule de ce qui allait arriver à ce moment là. La lecture est quelque chose de vraiment merveilleux ! Vraiment.

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Message par Cloud Jeu 30 Avr - 16:17

Un livre d'un vert émeraude, ridé par les âges, qu'un voile de poussière préserve des aigreurs de l'air. Il ne s'ouvrira que sur cette page, les autres ne sont d'aucune importance. Les autres sont illisibles, sans interêt même si dans le secret de leurs lignes se dissimulent les mystères du Crystal. Quelques uns. Inaccessibles, tant les mots se cachent. C'est un premier livre, un livre tout plein d'images, de décor, de plan, d'histoires. Le livre d'un voyageur, d'un voyageur du Crystal et de l'un de ses architectes.


Les pierres du Crystal ne sont semblables à aucune autre. Ressemblant au granit, elles ne possèdent cependant aucune de ses caractéristiques. Malléables à l'envie, elles n'ont la dureté du matériau. Incassable, elles n'en sont pas moins souples. Il est difficile de les comprendre. Mon rapport ne pourra donc être tout à fait juste. Certains points manqueront et il me sera difficile de vous expliquer nos avancées.

Je commencerais cependant par le début. Il n'y a aucun plan exact du Crystal. J'ai décidé, donc, d'en faire le dessin. Pour mener à bien ce projet, j'ai mesuré toutes les pièces, pris les dimensions des couloirs et des murs. Par trois fois. Les dimensions ne peuvent être juste. Il y a davantage de pièces que ne peut contenir un bâtiment de cette envergure. Les couloirs sont trop longs, trop droits. Les pièces trop hautes. Et les escaliers ne mènent à rien. Sans mètre pour tenir les comptes, je n'aurais probablement pas perçu les dérèglements fonctionnels. Certains escaliers ne mènent à rien. Certaines portes ne s'ouvrent pas. Des fenêtres montrent des paysage qui ne correspondent pas à ce que nous devrions voir. En faisant deux fois le tour du Crystal, de nouvelles portes sont apparues, une pièce s'est ouverte. J'ai fait la découverte d'un jardin aux dimensions impossibles, au cœur même du bâtiment. Il est probablement plus grand que les dimensions réelles du Crystal Palace.

Intrigué, j'ai questionné nombre de nos artistes. Nul n'avait relevé ces anomalies. Pire encore, nul ne pouvait dire les premières fois où il avait vu telle ou telle pièce. J'ai alors posé de questions différentes. Je leur ai demandé la dernière fois qu’il l'avait vu, puis celle d'avant, puis celle d'avant. Les réponses troubles n'ont guère apaisé mes doutes. Pire encore, il m'était impossible d'y répondre.

Je crois donc, à l'orée de ce travail, que c'est chose vaine. Il est impossible d'analyser le Crystal dans le temps et l'espace. Les souvenirs disparaissent ou se transforment. Les chemins se ferment. Peut être même vous sera-t-il impossible de lire, vous, lecteur, mes approches scientifiques, qui permettraient, par le raisonnement, d'atteindre des vérités. Quand bien même, je vous conseille la prudence. Nombre des Interrogés, tentant de revenir sur des souvenirs passés, tombèrent en transe ou se glacèrent d'effroi. Le passé semble bien plus dangereux que le présent aussi je ne m'attarderais que sur l'espace. Laissant à un plus courageux le laborieux travail d'un essai sur le temps, et ses distorsions, au sein de notre bien aimé théâtre.


Des plans, à l'encre noire, sont dessinés sur les pages suivantes. Toujours les mêmes. Ceux de la grande salle. Encore et encore. Avec toujours des notes différentes. Des angles de vue voisins, mais non identiques. Mais toujours la grande salle. Encore et encore.

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