Tel les compàs alternés d'un flamenco envoutant, l'humeur de Swann est changeante. Du calme serein à la colère destructrice. De la joie insouciante à la tristesse infinie. La danse de Swann absorbe les humeurs des artistes et les mêle parfaitement dans un maelström d'émotions marquant ses pas et ses envolées. Elle est tantôt la soeur qui rassure, tantôt la mère qui couve, tantôt le frère qui fait sourire, tantôt le père qui gronde, ou la fille qu'on protège. Tous l'admirent, et pourtant, elle se sent parfois vide, perdue, et seule, dans sa perfection dévorante. Elle n'existe que par le Crystal, pour lui. Elle est celle qui lui a donné la force de renaître, et il est celui qui rythme ses pas de danse et ses ronds de jambes. Il est en elle, à chaque instant. Il lui parle parfois, mais le plus souvent il la guide avec finesse, sans même qu'elle le remarque. Elle est sa marionnette, tout en étant sa plus grande force. Elle aime sentir sa présence, le savoir en elle. C'est rassurant. Mais parfois sa touche est si fine, sa main si légère, qu'elle craint d'avoir brisé le contact, d'avoir interrompu la danse. Son coeur s'emplit de doutes et de peurs. Ses pieds trébuchent et ses mains tremblent. Elle se demande ce que c'est d'être une autre. D'être celui dans lequel elle vient de plonger son regard. D'être quelqu'un. Avec des souvenirs, une histoire, une volonté et un avenir. Elle a abandonné tout ça. Elle ne se souvient plus. Y a-t-il seulement quelque chose à se souvenir ? Elle n'est plus sûre. Et puis soudain il est là. Il la rassure, il la chérit. Il efface les angoisses et les peurs. Et l'envol de Swann est encore plus haut.

La taille délicate sans être trop prononcée. Les jambes fines et pourtant subtilement musclées. La poitrine discrète, bien dessinée. Le corps de Swann est gravé dans la retenue, dans la discrétion et la mesure. C'est lorsqu'il se met en mouvement qu'il devient remarquable. Ses arrêts capturent le souffle de ceux qui l'admirent, arrêtant les battements de leur coeurs, pour mieux repartir dans une danse qui sublime son corps et le rend angélique, rendant à ses spectateurs le cours de leur vie pour mieux le leur ravir à nouveau dans une pirouette irréelle.
Le visage est fin, mais les pommettes sont bien visibles. Le cou est long et le port royal, fier. Des mèches rebelles échappées d'un chignon relevé viennent s'y déposer lorsque la danse se termine, et que le souffle de la danseuse s'essoufle sous l'effort prolongé d'une soirée bien remplie. Lorsqu'elle s'immobilise enfin, et que tombent les cheveux libérés de leur entrave. Lorsque s'effacent les couleurs et les ombres qui maquillent ses traits. Lorsque le masque tombe et que la belle est seule, devant son miroir. C'est une enfant que l'on croirait regarder. Elle a le sourcil dur des enfants terribles et la bouche rieuse des fillettes innocentes. La grâce et la retenue de rigueur lorsqu'elle occupe la scène ne sont pas son unique visage.

Ouverture et premier acte

Sur la scène les danseurs se mettent en mouvement.

La musique est joyeuse, festive. Costumes colorés, danses de couples. Une nouvelle ouverture, un nouveau Lac des Cygnes. C’est un peu son anniversaire. Une fois de plus elle revit cette soirée, cette scène. Sa naissance. La naissance d’une Muse. La naissance du Crystal tel qu’il est aujourd’hui. Les danseurs l’observent lorsque leurs pas les mènent dans la bonne direction. Ils la regardent, et leur danse se fait plus intense, leurs pas plus précis. Elle, elle est ailleurs, ou plutôt non. Elle est ici. Mais il y a bien longtemps. Lors de cette première représentation. Elle ne s’en souvient pas. Elle a tout oublié ce jour là. Mais elle revit ce moment chaque année. Et chaque fois cet étrange sentiment la submerge. Cette émotion enfantine et pourtant si mature. Nostalgie et Excitation. Mélancolie et Joie.

Sur la scène Siegfried enchaîne les duos avec chacune des danseuses.

Swann les regarde tous, Swann les regarde toutes. Chacun d’entre eux, chacune d’entre elles. Ses danseurs, et ses danseuses. Ils ne lui appartiennent pas. C’est elle qui leur appartient. Et tous, ils appartiennent au Crystal. Pourtant ils la rendent fière, lorsqu’elle les regardent évoluer avec grâce sur la scène du Crystal Palace. Elle inspire leur talent, et ils inspirent le sien. Toute cette passion artistique le rend plus fort, plus puissant. Et sa force les rend plus beaux, plus gracieux, plus précis. Ils sont son énergie et il est la leur.

Fin du premier acte, toutes elles quittent la scène, tous ils quittent la scène. A petits pas rapides du haut de leurs pointes salies par la plancher du Crystal Palace. A chacun elle offre un regard bienveillant, un sourire de satisfaction, ou un petit mot.

Sur la scène, seul, reste Siegfried.

Deuxième acte

Les danseuses, une à une rejoignent la scène. Swann rayonne au milieu de la scène. Les danseuses, emportées par sa présence, sont autant de cygnes majestueux, brillant devant les yeux admiratifs du public. Pas un faux pas, pas une main mal placée. La chorégraphie est parfaite, irréelle, sans accroc. Swann s’élève dans les airs, portée par les bras musclés de son danseur. Ils ne forment qu’un. Elle, lui, elles, eux, la scène, le public, et Lui. Le Crystal. Il est là en elle. Il la regarde, il absorbe son Art et se souvient de ce jour où il s’est libéré de ses chaînes, où il s’est élevé contre ceux qui jadis tentèrent de le soumettre. C’est grâce à cette danseuse si acharnée, celle qui a foulé de ses pointes le sol du Crystal Palace, tant et si bien qu’elle a éveillé l’âme qui dormait en son sein. Tant est si bien qu’elle a libéré l’âme opprimée. C’est grâce à Elle. Grâce à la Muse du Crystal Palace. Swann. Odette. Et parfois, lorsque son tempérament fougueux la domine, Odile.

Troisième acte

Dernier acte et fermeture du rideau

Sur la scène Siegfried touche les plumes des cygnes. Il les éveille, un par un. Et il retrouve Odette, blanche, et parfaite. Autour les cygnes noirs rodent, prêts à s’approcher lorsque le temps sera venu. Swann tourne. Immaculée. Pure. Parfaite. Elle tourne sur ses pointes, et s’abandonne dans les bras du danseur dans une dernière pose gracieuse. Son souffle fait se lever sa poitrine. Elle est épuisée. Mais elle est heureuse. Elle sent le regard du public, elle sent le regard du Crystal. Une dernière fois le thème retentit. Différent. Grandiose cette fois. Le Cygne Blanc a vaincu. La Muse du Crystal s’immobilise enfin. Prête à recevoir les applaudissements. Le rideau se baisse, pour se relever sur la troupe, sa Muse en son centre, s’adonnant aux félicitations retentissantes du public. Dans le coeur de ses artistes, omniprésent, le Crystal.

Pseudo : C'est un secret pour l'instant Roxane désormais. J'étais Elvira lorsque j'ai commencé le RP, certains me connaissent peut-être sous ce nom.
Comment avez-vous connu Dark Cloud at Dawn ? Quelqu'un la fondatrice m'en a parlé 
Souhaitez-vous être parrainé ? Pas spécialement, mais merci de la proposition  
Des questions, des suggestions : Juste un truc qui m'a perturbé, dans le contexte (le vrai pas la version courte), ça parle de la grande prêtresse Elise, alors que partout ailleurs c'est Morgan. J'imagine que le pénom a été changé et que ce petit bout a été oublié ce faisant.
Un petit mot : Je ne sais pas trop combien de temps ma fiche me prendra, donc désolée d'avance si ça traîne un peu... Sinon le contexte est un peu difficile à cerner, car laissé de manière volontaire flou et onirique, mais c'est aussi ce qui fait son charme    J'espère être à la hauteur pour Swann, si je ne le suis pas, n'hésitez pas à me le dire, et je me trouverai un personnage moins important à incarner.