Saphyr observait son adversaire, soutenant son regard avec un fin sourire. Attentive aux signes qui pourraient le trahir, elle posa son regard sur les cartes posées devant elle. Elle connaissait son jeu mais Carlile n’était pas un joueur à prendre à la légère. Pourtant elle était déterminée à le battre, elle y était déjà parvenue néanmoins parviendra-t-elle à renouveler l’exploit ? Elle ne lui laissera pas le plaisir de percer à jour sa stratégie, elle avait travaillé son attitude et parvenait à dissimuler relativement bien ses émotions. Certains disaient qu’elle avait la froideur du saphir mais ses proches savaient qu’ils n’en étaient rien. Elle s’ouvrait plutôt volontiers quand elle acceptait quelqu’un dans son cercle de confiance. Et ceux qui la trahissaient… Rares étaient ceux à qui elle accordait le pardon. Carlile abattit son jeu et Saphyr laissa un sourire victorieux éclairer son visage, la chance était avec elle ce soir-là. Son adversaire lui accorda la victoire avant de la convier à table.

Il avait commandé des mets raffinés car il savait que son invitée aimait la bonne chère, il était tout de même en présence d’un membre d’une famille influente. D’ailleurs, elle pouvait se montrer hautaine, sûre d’elle car elle avait sa fierté, pourtant Saphyr n’était pas imbue d’elle-même. Il l’invita à prendre place puis engagea la conversation. La jeune femme faisait montre d’une certaine culture et s’intéressait à de nombreux domaines. Elle gardait contact avec sa famille et suivait de loin leurs investissements. Même si des différends existaient, les Reynarth savaient les mettre de côté pour s’unir face aux attaques. Saphyr goûta aux plats et se délecta du mélange des saveurs. Elle adressa un regard approbateur à Carlile, cette soirée allait être plaisante voire très plaisante.

Saphyr se réveilla et s’étira. Le drap glissa sur son corps svelte, dévoilant ses courbes. Se rendant dans la salle de bain, elle prit une douche bien chaude avant de se préparer. Côté coiffure, ses cheveux courts la dispensaient de perdre du temps sur ce point. Néanmoins, elle arrangeait ses mèches brunes pour être présentable. Dans le milieu de la bourgeoisie et de l’entreprise, le paraitre était parfois très important, il l’était moins dans l’armée même s’il fallait respecter un certain nombre de critères et de traditions. Le miroir lui renvoya l’image d’une femme aux yeux d’un bleu rappelant celui de l’azur, aux traits plutôt harmonieux et de taille moyenne. Certains diraient qu’elle possède un certain charme. Elle s’occupa de ses soins quotidiens, restant naturelle pour le maquillage.

Sortant de la salle de bain, elle se dirigea vers la penderie. Son style vestimentaire était varié, bien que dans son travail le choix se portait sur des tenues pratiques. Sa garde-robe contenait de quoi répondre aux situations que Saphyr pouvait rencontrer, grandes occasions, rendez-vous galants ou autres. Elle avait l’argent nécessaire pour satisfaire ses goûts. Elle choisit un tailleur car ce jour-là elle rendait visite à sa famille.

De la pierre au joyau

Minutie, précision et délicatesse. Erebus était penché sur sa loupe, concentré sur son sertissage. Plier le métal pour lui donner la forme adéquate, tailler la pierre pour en faire ressortir toute la beauté en respectant les caractéristiques de chaque pierre, les sublimer pour en faire un chef d’œuvre. Ses enfants, ses créations, il les travaillait avec amour, il les comprenait. Soumettre le fruit de la terre-mère, les révéler en les libérant de la gangue de terre, un pied de nez à Gaïa car ces joyaux étaient fabriqués pour les habitants de la City. Pourtant, il était conscient que sans elle, sans ses métaux et pierres précieuses ou à vocation ornementales, il ne pourrait exercer son métier. Une fois son travail terminé, le joaillier vérifia son œuvre, essuyant les traces de son passage avec délicatesse puis il glissa le bijou dans son écrin. La commande sera récupérée le lendemain pour un de ses clients. Le savoir-faire d’Erebus en joaillerie et horlogerie contribuait à la renommée de sa famille et à sa fortune. Pourtant cela ne le satisfaisait pas, il voulait plus, toujours plus. Les acquéreurs devaient se montrer à la hauteur de ses œuvres mais ne pouvant modifier leur physique, il fallait trouver un autre moyen de contribuer à la magnificence de ses bijoux. Et quels étaient les éléments qui les côtoyaient ? Vêtements, chaussures, maroquinerie, cosmétiques… Son ambition et son amour pour les joyaux l’amenèrent à diversifier son commerce. Il entreprit de se marier avec une femme lui amenant en dot une entreprise de textile, son ticket d’entrée dans ce nouveau monde. Un travail de longue haleine l’attendait car il souhaitait élargir son éventail de clients cherchant à toucher le maximum de personnes quelque soit leur position sociale, et ce, en harmonisant les collections de bijoux, montres et vêtements à ses cibles. Ce fut ses héritiers qui poursuivirent son œuvre et une tradition s’instaura, chaque membre portait le nom d’un cristal ou d’un métal précieux.  

De l’insouciance à l’obéissance.

Saphyr observait les ouvriers travaillant sur les nouveaux textiles. Certaines découvertes étaient profitables à la population, matières améliorant le confort ou bien la protection du porteur, des améliorations combinant la technologie et les fibres naturelles ou synthétiques. L’armée était parfois intéressée par les avancées dans ce domaine et la famille Reynarth pouvait être amenée à signer des contrats avec celle-ci. Du haut de ses quinze ans, la jeune fille pouvait observer tout cela pourtant elle ne se sentait pas la fibre commerciale au contraire de certains membres de sa fratrie. Naitre dans une famille riche lui avait permis d’accéder au luxe, elle ne pouvait nier ce fait et elle appréciait ce train de vie. A son âge, elle faisait en sorte de jouir au maximum de la vie et de ses plaisirs, elle ne voulait pas passer à côté de cela, d’où son désintérêt affiché pour l’entreprise familiale. Elle était la troisième enfant Reynarth et n’était pas destinée à reprendre les rênes de l’entreprise. Quittant son poste d’observation, Saphyr se dirigea vers la sortie des ateliers, une fête l’attendait néanmoins la question de son avenir commençait à se faire sentir. Dans la rue, elle laissa sa main glisser sur le béton, le métal qui constituait l’ossature de la ville. La blanche cité était sa maison, son cocon et elle ne changerait sa position pour rien au monde. Saphyr ralentit sa marche pour lever les yeux vers l’Aura, protection contre les enfants de Gaïa, et elle se rendit compte qu’elle voulait contribuer à cette sécurité. Forte de ce constat, elle reprit sa route pour rejoindre ses amis et profiter de son adolescence. Elle avait encore du temps pour mûrir sa réflexion et s’assagir par la même occasion.

Protéger et servir.

Saphyr était en position, elle attendait les ordres. Combattre les assaillants de la cité était devenu son métier. Intégrer l’armée lui avait permis de se sentir utile, bien plus qu’en œuvrant dans l’entreprise familiale. Et puis, d’une certaine manière elle contribuait à la renommée des Reynarth en devenant un défenseur de Dawn City. Les enfants de Gaïa et leurs piliers étaient des adversaires de taille et l’armée dut s’adapter pour se montrer à leur hauteur. La pilule Dream fut distribuée et la jeune femme hésita un peu avant de l’avaler. Non pas parce qu’elle doutait de son engagement, mais parce qu’elle se demandait de quelle mutation elle hériterait. Maintenant elle le savait et cela se révélait bien utile dans un combat. D’ailleurs, un signal la tira de ses pensées, l’affrontement allait être inévitable. En soit, Saphyr n’avait pas de ressentiment ou de haine particulière à l’égard de ses adversaires, chacun avait ses idéaux et les défendre était louable. Elle avait ses propres principes et leur resterait fidèle. Cela lui rappela les dires de son grand-père qui prétendait que sans les ressources terrestres ils ne seraient pas là, la technologie ne pouvait pas remplacer totalement la nature. Possible, cependant, elle ne les laissera pas rayer de la carte son foyer sans bouger. Elle se défendait plutôt bien dans le combat mais ses capacités étaient plus adaptées aux postures défensives, d’autant qu’elle ne prenait pas de plaisir dans la confrontation. Laissant ses pensées de côté, la jeune femme s’acquittât de sa mission avec ses équipiers. Pourquoi Gaïa et la Cité devaient-elles persister dans leur affrontement ? Difficile de concilier deux visions totalement opposées et Saphyr se demandait si un jour un terrain d’entente pourrait être trouvé.
.

Pseudo : Saphyr ira  bien ^^
Comment avez-vous connu Dark Cloud at Dawn ? Top site
Des questions, des suggestions : rien actuellement
Un petit mot : forum vraiment attractif